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“Gianni Pettena” Forgiven by Nature, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, du 15 janvier au 13 mars 2021

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“Gianni Pettena” Forgiven by Nature

Fondation d’entreprise Hermès – La Verrière x ISELP [Institut supérieur pour l’étude du langage plastique], Bruxelles

du 15 janvier au 13 mars 2021

Fondation d’entreprise Hermès


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© Sylvain Silleran, voyage et visite presse de l’exposition, le 14 janvier 2021.

Gianni Pettena, Paesaggi della memoria, 1987. Iinstallation, Il ritorno dell’arte. Viaggio all’interno della dimensione mediterranea, château d’Otrante (Lecce, Italie), courtesy de l’artiste et Salle Principale, Paris. © Studio Gianni Pettena.
Gianni Pettena, Paesaggi della memoria, 1987. Iinstallation, Il ritorno dell’arte. Viaggio all’interno della dimensione mediterranea, château d’Otrante (Lecce, Italie), courtesy de l’artiste et Salle Principale, Paris. © Studio Gianni Pettena.
Gianni Pettena, Clay House, 1972. Installation, Salt Lake City (Utah, États-Unis), courtesy de l’artiste et Salle Principale, Paris. © Studio Gianni Pettena.
Gianni Pettena, Clay House, 1972. Installation, Salt Lake City (Utah, États-Unis), courtesy de l’artiste et Salle Principale, Paris. © Studio Gianni Pettena.
Gianni Pettena, Ice House I, 1971. Installation, Minneapolis (États-Unis), courtesy de l’artiste et Salle Principale, Paris. © Studio Gianni Pettena.
Gianni Pettena, Ice House I, 1971. Installation, Minneapolis (États-Unis), courtesy de l’artiste et Salle Principale, Paris. © Studio Gianni Pettena.
Gianni Pettena, Ice House I, 1971. Installation, Minneapolis (États-Unis), courtesy de l’artiste et Salle Principale, Paris. © Studio Gianni Pettena.
Gianni Pettena, Ice House I, 1971. Installation, Minneapolis (États-Unis), courtesy de l’artiste et Salle Principale, Paris. © Studio Gianni Pettena.

Texte de Sylvain Silleran

Sous la verrière, des papiers punaisés sur de simples panneaux de bois, du calque, des photocopies, des tirages photographiques : Gianni Pettena a la désinvolture des vrais anars. Pourtant ses projets sont très ambitieux, monumentaux même. L’architecte entré en rébellion s’est tourné depuis longtemps vers la nature, il crée à partir de ses éléments. L’eau, la terre, l’air sont les matériaux de ses projets d’anarchitecture. Les sommets rocheux acérés des Dolomites de son enfance deviennent une architecture non consciente, ils le sont en fait depuis toujours et nous apprenons à peine à le voir. 

Des mines à ciel ouvert dessinent de gigantesques empreintes digitales dans le paysage. Les cathédrales de roche de Monument Valley rejoignent les maisons vernaculaires de terre que les hommes construisent quand les architectes sont trop loin pour leur dicter comment vivre. Une structure est montée au centre d’un village de l’Utah, un échafaudage destinée à collecter les «tumbleweeds», buissons d’herbes roulant dans le désert, poussées par le vent. Cette tour se couvre petit à petit de cette végétation de western, se transformant en arbre, arbre aussi tangible que symbolique, héros John Waynien célébrant les grands espaces du cinéma de John Ford.

La performance n’est pas un art de galerie ou de musée chez Pettena, il emmène ses étudiants dans un pickup tracer sur la route une ligne rouge faisant tout le tour de la ville de Salt Lake City. Il projette de faire se croiser des avions dans le ciel pour y tisser un carré de fumée. Il faut prendre le large, s’échapper de l’enfermement des portes et des fenêtres. Une maison est entièrement recouverte de terre, une autre ensevelie sous la glace, cube blanc rendant à la nature le pouvoir que les hommes ont cru lui ravir. Car la nature triomphe toujours, la vie si magnifique apportera l’ensevelissement. Nous luttons pour ne pas être enterré, pour ne pas être englouti par la marée remontant dans l’estuaire de la Tamise, nous nous agitons contre ces forces prodigieuses qui renversent toutes nos digues.

La maison voit ses murs se peler comme une clémentine. Un rectangle se détache du mur, matière-peau blanche. L’élément architectural mort revient à la vie, se met en mouvement. Au milieu de la salle, le sofa géant rouge Rumble invite le visiteur, mais pas qu’à s’asseoir. Entre le ring de boxe de Sottsass et un jeu de Tetris, ses grands coussins rectangulaires se retirent et on peut les replacer comme bon nous semble. Pas vraiment un jeu de construction, il s’agirait plutôt d’une déconstruction, une proposition d’anarchie coussinière. Le meuble décortiqué deviendra paysage, il nous offrira un espace plus vaste que la pièce dans laquelle nous sommes.

Un mur de glaise grise est accroché comme une tenture, il sèche lentement et se craquèle. Sa surface a été labourée par des dizaines de mains, elle en porte les profondes empreintes, des blessures en train de cicatriser. Ces traces organiques, animales, rappellent quelque rituel chamanique. Le geste incantatoire gravé dans la terre hésite entre danse et lutte. La trace de la main, si elle rappelle la peinture rupestre, participe à un culte animiste, replace le spirituel et le divin dans la nature. 

Un peu plus haut sur le boulevard de Waterloo, l’ISELP accueille une installation. Tout l’espace est rempli de bandes de papier blanc pendant du plafond, des kilomètres de papier, une chevelure de géant. On entre dans cette jungle lumineuse pour s’y perdre. Si quelques-uns disposent de ciseaux pour s’y frayer un chemin, ils n’en sont pas moins désorientés, tout le monde erre dans le léger bruissement du papier que l’on écarte comme des rideaux. Les boucles de rubans de papier par terre crissent délicatement sous nos pieds, sensuels, cheveux sur le carrelage du coiffeur. La joie enfantine de se croiser les uns les autres, se surprendre, se teinte tout de même d’une imperceptible inquiétude, et si on ne retrouvait pas le chemin, si nous nous enfoncions jusqu’à nous égarer définitivement comme Alice? 

On comprend en jouant l’émerveillement de Gianni Pettena devant la nature, son immensité pleine de promesses et de possibilités; la terre, l’eau, l’air d’où naissent la vie, mais qui peuvent l’engloutir à chaque instant, l’humble danger d’être si petit face à quelque chose de si grand. On revoit alors nos coups de ciseaux, chaque geste si heureux et pourtant irréparable.

Sylvain Silleran


Extrait du communiqué de presse :

 

Commissariat : Guillaume Désanges, commissaire d’exposition et critique d’art



Gianni Pettena, Human Wall, 2012. Installation, Federico Luger (FL Gallery), Milan (Italie), courtesy de l’artiste et Salle Principale, Paris. © Antonio Maniscalco.
Gianni Pettena, Human Wall, 2012. Installation, Federico Luger (FL Gallery), Milan (Italie), courtesy de l’artiste et Salle Principale, Paris. © Antonio Maniscalco.
Gianni Pettena, Architecture Forgiven by Nature, 2017. Installation permanente, Brufa (Pérouse, Italie), 2017, courtesy de l’artiste et Salle Principale, Paris. © Studio Gianni Pettena.
Gianni Pettena, Architecture Forgiven by Nature, 2017. Installation permanente, Brufa (Pérouse, Italie), 2017, courtesy de l’artiste et Salle Principale, Paris. © Studio Gianni Pettena.
Gianni Pettena, About Non-Conscious Architecture, 1972–1973. Série photographique, courtesy de l’artiste et Salle Principale, Paris. © Studio Gianni Pettena.
Gianni Pettena, About Non-Conscious Architecture, 1972–1973. Série photographique, courtesy de l’artiste et Salle Principale, Paris. © Studio Gianni Pettena.
Gianni Pettena, About Non-Conscious Architecture, 1972–1973. Série photographique, courtesy de l’artiste et Salle Principale, Paris. © Studio Gianni Pettena.
Gianni Pettena, About Non-Conscious Architecture, 1972–1973. Série photographique, courtesy de l’artiste et Salle Principale, Paris. © Studio Gianni Pettena.

Pour le sixième volet du cycle « Matters of Concern | Matières à panser », le commissaire Guillaume Désanges présente « Forgiven by Nature », une exposition personnelle de l’artiste et architecte italien Gianni Pettena, qui se tient à La Verrière, espace bruxellois de la Fondation d’entreprise Hermès, et à l’ISELP du 15 janvier au 13 mars 2021.

Issu de la scène florentine, Gianni Pettena est une figure majeure de l’Architecture radicale, un mouvement né en Italie en 1965 (incluant entre autres les groupes Archizoom, Superstudio et UFO), dont le but était de repenser les fondements de l’architecture en critiquant leur caractère normatif et dominant. Il s’agissait de contester tout impératif de construction et de le remplacer par des démarches conceptuelles et artistiques, en imaginant librement des manières alternatives d’habiter le monde. Pour Gianni Pettena plus précisément, la révision des principes de sa discipline passait par la quête d’une « racine première » de l’architecture, à partir d’une observation attentive et curieuse de la nature plus ou moins sauvage. Ainsi, au début des années 1970, c’est en arpentant des paysages désertiques du Sud-Ouest américain qu’il établira les bases d’une production personnelle à la fois réflexive et concrète, idéale et matérielle.

De cette prise de conscience des possibilités architecturales « naturelles » d’écosystèmes épargnés par les marques de la culture industrielle occidentale vont naître de nombreux projets, installations, actions, performances, dessins, mais aussi sculptures, films ou textes, individuels ou collectifs, réalisés ou pas, théorisés ou intuitifs, qui constitueront les bases de son oeuvre insaisissable et originale. Sorte d’architecte qui ne construit pas ou d’artiste sans objets, la diversité de ses modes d’intervention n’empêche pas une grande cohérence dans les préoccupations et les formes. Des maisons entièrement recouvertes de glace ou de terre en permanente métamorphose à une structure de bois qui récupère les tumbleweeds (ces boules d’herbe sauvage portées par le vent dans les déserts américains) formant un gigantesque building végétal, des photographies de paysages naturels ou d’habitations vernaculaires intitulées « Architectures inconscientes » au décollage d’une partie d’un mur intérieur pour le faire « respirer », d’un château d’eau disparaissant sous une cuirasse de fleurs vivantes à une galerie entièrement recouverte de branches et de feuilles, il s’agit à chaque fois de proposer des expériences sensorielles et conceptuelles inédites. Des gestes simples qui modifient le réel, bouleversent les ordres existants, déjouent nos visions standardisées pour les remplacer par des images fugaces, critiques et utopiques. Une pratique élargie de l’architecture, libérée et surtout libératrice, qui navigue entre l’activisme, l’art et la poésie.

À l’invitation du cycle « Matters of Concern | Matières à panser », et pour sa première exposition en Belgique, Gianni Pettena propose un projet en deux parties. À La Verrière, une sélection d’objets, maquettes, photographies, dessins, documents, films, installations déplie la pratique généreuse et hybride de l’artiste. Elle permet de saisir le souffle d’un esprit à la fois frondeur, idéaliste et joueur, qui oeuvre toujours dans un régime de l’humour et de la subversion, qui n’empêche pas les émotions. L’exposition se veut autant documentaire que sensuelle, en réactivant quelques oeuvres historiques à l’échelle un, comme Human Wall (1), un mur d’argile creusé de traces de doigts qui disparaissent progressivement, ou Paesaggi della memoria (2), une reconstitution idéalisée des paysages de montagne de son enfance.

À quelques mètres seulement de La Verrière, sur le même trottoir du boulevard Waterloo à Bruxelles, une grande installation prend place dans l’espace de l’ISELP (Institut supérieur pour l’étude du langage plastique). Cette oeuvre, intitulée Paper (Midwestern Ocean) (3), remplit les salles d’exposition de bandes de papier blanc que l’on doit découper aux ciseaux pour se faire une place et créer un parcours. Conçue comme une expérimentation collective à l’occasion d’une conférence dans une université américaine en 1971, cette installation pénétrable propose un renversement de l’expérience architecturale, puisqu’elle invisibilise l’intérieur du bâtiment avant de permettre sa réappropriation par des usagers anonymes, indépendamment d’une pensée extérieure. Une interrogation critique de l’autorité architecturale qui est aussi une troublante expérience sensorielle.

L’invitation de Gianni Pettena dans un cycle d’expositions construit sur une réflexion écologique dans la manière d’envisager le commissariat d’exposition, en présentant des pratiques alternatives aux modes de production dominants et des usages spirituels, politiques ou thérapeutiques de la matière, est vite apparue comme évidente. Il y a en effet une véritable « écologie » de travail et de pensée dans sa manière de privilégier l’observation par rapport à la production, l’attention à la théorie, le geste à l’objet et la précarité à l’immuabilité. De fait, sa relation aux paysages, qui est coeur de sa pratique, reste toujours furtive, se contentant souvent de projets éphémères et réversibles, voire uniquement documentaires ou simplement rêvés. Cette architecture mentale, qui ne manque pourtant ni de formes ni de séduction, ni même d’expérience physique, est une manière originale de renouveler nos pensées sur la nécessité de nouvelles relations au vivant, dans l’art et ailleurs. Par ailleurs, s’il est proche d’un courant théorique radical dont l’objectif était de « libérer l’homme de la construction architecturale » (Andrea Branzi), Gianni Pettena est aussi discrètement redevable des contre-cultures de son époque (hippies, pacifistes et utopistes) dont l’écologie constituait un enjeu fort. Décidant précocement d’« apprendre de la nature » plutôt que de la dompter, son oeuvre apparaît pionnière dans la critique des effets de l’anthropocène, ces marques parfois indélébiles de la présence humaine dans les écosystèmes modernes, dont l’architecture et l’urbanisme sont des formes visibles. Mais au-delà d’une dénonciation qui n’est jamais frontale, c’est plutôt la question de l’apprentissage, de la transmission de savoirs d’un champ à un autre, d’une culture à une autre, d’un règne à l’autre, qui marque la démarche de l’artiste. Ses architectures minérales ou végétales connectent symboliquement nature et culture, en déléguant leur forme et leur destin au vent, au temps et aux saisons. Des constructions qui ne sont donc plus isolantes mais conductrices, non plus censées protéger des contingences et des intempéries, mais au contraire en être pleinement redevables.

C’est peut-être dans ce renversement permanent des hiérarchies – entre pratiques traditionnelles et technicistes de l’architecture, entre le vernaculaire et l’universel, entre l’art et l’architecture – que Pettena est le plus en phase avec l’esprit de ce cycle. Par ailleurs, en écho aux modes de vie nomades qui l’ont beaucoup marqué, l’artiste a toujours envisagé sa carrière comme mobile, non figée, glissant et se métamorphosant en fonction des contextes. Artiste, architecte, professeur, théoricien, il ne s’agit pas pour lui de cumuler les fonctions ou de passer de l’une à l’autre dans une visée démiurgique, mais plutôt de rester en permanence dans l’ambiguïté, l’indéfinition, le refus des ordres et des assignations. Dans son célèbre et séminal texte L’anarchitetto: Portrait of the artist as a young architect (4), Gianni Pettena se définit comme un « anarchitecte » plutôt qu’un anti-architecte, une différence fondamentale qui désigne une condition créatrice ou un art de vivre plus qu’un statut.

On sait combien toute critique d’un système prend le risque de devenir elle-même système, émettant jugements et prescriptions. Chez Pettena, les gestes et les expériences ne sont jamais des conclusions, les projets n’ont jamais de propos clairs, laissant toujours ouverte l’interprétation par le spectateur. Tout comme les premiers participants de l’installation Paper (Midwestern Ocean) doivent frayer leur chemin dans une forêt de papier, l’oeuvre de Pettena est une invitation à faire son propre chemin dans un certain nombre d’images, de plans, de cadrages ou de situations réelles ou fictionnelles, dont la signification reste suspendue. Ce refus d’une position discursive ou édifiante relève plus profondément d’une neutralisation de la position dominante de l’auteur en tant que messager, ou plutôt de sa dissolution dans l’expérience, à l’image de la disparition physique de Pettena lui-même qu’il a souvent mise en scène, dans des performances, des films ou des projets photographiques, dans lesquels on le voit s’évaporer au contact de l’eau.

Le seul bâtiment qu’ait jamais construit Pettena est une sorte de maison-cabane sur l’île d’Elbe. Plus que la construction de bâti, c’est un processus à long terme, à la fois personnel et collectif, qui se développe dans le temps comme un journal intime, à partir de recyclage d’éléments naturels trouvés sur place. La présence même de la construction d’une maison dans sa biographie, qui vient casser la pureté du statut héroïque de « l’architecte qui ne construit pas », montre bien comment la critique de sa discipline, pour radicale qu’elle soit, ne signifie pas un abandon du faire, mais plutôt la revendication d’autres manières de faire. De fait, il y a de la matérialité et de la physicalité dans l’oeuvre de Pettena, qui est moins une démarche anti-architecture que, dans une mise en abyme, une autre manière d’habiter la pratique architecturale. De la même manière, la relation de l’artiste aux déserts n’était pas une négation de la culture humaine, mais la prise de conscience que ces espaces malgré tout habités engendrent des modes d’exister fondés sur une nécessité et une cohabitation avec les éléments topographiques que la modernité occidentale a oubliés. Écouter les idées des choses et penser le monde à partir d’une perception élargie est bien ce qui guide l’esprit de ce cycle. C’est aussi ce qu’a fait et que continue de faire Gianni Pettena dont la pratique, si elle est bien « radicale », n’est pas dans l’acception contemporaine d’une fin ou d’un horizon, mais au contraire dans son sens étymologique d’un retour à la « racine », qui pourrait bien avoir d’autres boutures et engendrer de nouvelles généalogies.

Texte de Guillaume Désanges




1. Gianni Pettena, Human Wall, 2012, installation, Federico Luger (FL Gallery), Milan.
2. Gianni Pettena, Paesaggi della memoria, 1987, installation, Il ritorno dell’arte. Viaggio all’interno della dimensione mediterranea, château d’Otrante (Lecce).
3. Gianni Pettena, Paper (Midwestern Ocean), 1971, performance– installation, Minneapolis College of Art and Design, Minneapolis.
4. Gianni Pettena, L’anarchitetto: Portrait of the artist as a young architect, Guaraldi, 1973.