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🔊 “Au pays des monstres” LĂ©opold Chauveau (1870-1940) au MusĂ©e d’Orsay, Paris, du 10 mars au 28 juin 2020 (prolongĂ©e jusqu’au 13 septembre 2020)

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“Au pays des monstres“

LĂ©opold Chauveau (1870-1940) au MusĂ©e d’Orsay, Paris

du 10 mars au 28 juin 2020 (prolongĂ©e jusqu’au 13 septembre 2020)

Musée Orsay.fr

ConformĂ©ment aux annonces formulĂ©es par le Ministre de la Culture, Laurence des Cars, prĂ©sidente des musĂ©es d’Orsay et de l’Orangerie, annonce la rĂ©ouverture au public de l’Orangerie pour le lundi 22 juin et du musĂ©e d’Orsay le mardi 23 juin.

PODCAST - Interview de Ophélie Ferlier-Bouat, conservatrice Sculpture au musée d’Orsay et co-commissaire de l'exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 9 mars 2020, durée 19'51. © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de OphĂ©lie Ferlier-Bouat, conservatrice Sculpture au musĂ©e d’Orsay et co-commissaire de l’exposition

par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 9 mars 2020, durĂ©e 19’51. © FranceFineArt.

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©Anne-Fréderique Fer, vernissage presse, le 9 mars 2020.

Léopold Chauveau (1870-1940), Paysage monstrueux n°55, 1921. Encre noire et aquarelle sur papier, 18,7 x 26,5 cm. Paris, musée d’Orsay don de Marc Chauveau par l’intermédiaire de la SAMO, Musée d’Orsay, 2019.
LĂ©opold Chauveau (1870-1940), Paysage monstrueux n°55, 1921. Encre noire et aquarelle sur papier, 18,7 x 26,5 cm. Paris, musĂ©e d’Orsay don de Marc Chauveau par l’intermĂ©diaire de la SAMO, MusĂ©e d’Orsay, 2019.
Léopold Chauveau (1870-1940), Monstre, esquisse. Plâtre, H. 13,3 ; L. 4,3 ; P. 5 cm. Collection particulière. © Musée d'Orsay / Patrice Schmidt.
LĂ©opold Chauveau (1870-1940), Monstre, esquisse. Plâtre, H. 13,3 ; L. 4,3 ; P. 5 cm. Collection particulière. © MusĂ©e d’Orsay / Patrice Schmidt.
Léopold Chauveau (1870-1940), Paysage monstrueux, n°41, 1920. Encre noire et aquarelle sur papier vélin épais Ingres Arches MBM, H. 18,7 ; L. 26, 5 cm. Collection particulière.
LĂ©opold Chauveau (1870-1940), Paysage monstrueux, n°41, 1920. Encre noire et aquarelle sur papier vĂ©lin Ă©pais Ingres Arches MBM, H. 18,7 ; L. 26, 5 cm. Collection particulière.

Extrait du communiqué de presse :

Commissaires :
Ophélie Ferlier-Bouat, Conservatrice Sculpture au musée d’Orsay
LeĂŻla Jarbouai, Conservatrice Arts graphiques au musĂ©e d’Orsay
Avec GĂ©raldine Masson, collaboratrice scientifique



MĂ©decin par obligation familiale, LĂ©opold Chauveau s’est rĂ©fugiĂ© en autodidacte dans un univers artistique Ă©trange et singulier. Ă€ la fois sculpteur, illustrateur et auteur de livres pour adultes et enfants, il est longtemps restĂ© oubliĂ© de l’histoire de l’art, avant que plusieurs donations de son petit-fils au musĂ©e d’Orsay ne permettent sa redĂ©couverte. DĂ©sormais riche de 526 dessins, 48 sculptures et d’archives liĂ©es Ă  sa production artistique, le musĂ©e propose au public une immersion dans son oeuvre, en rĂ©sonance avec ses sources d’inspiration et ses contemporains.

Les premières sculptures de LĂ©opold Chauveau sont datĂ©es de 1905, alors qu’il rĂ©side Ă  Versailles, non loin du peintre et sculpteur Nabi Georges Lacombe. Les monstres deviennent rapidement un leitmotiv de sa production, en sculpture comme en dessin, avec la première sĂ©rie de la Maison des monstres (1910-1919). Hybrides, ses crĂ©atures sont souvent attachantes, maladroites et comme Ă©tonnĂ©es de leur propre prĂ©sence. Semblant sortir de son inconscient, elles constituent pour Chauveau de vĂ©ritables compagnons, le peuple d’un monde imaginaire dans lequel il trouverait refuge, loin de l’exercice de la mĂ©decine qu’il abhorre. MalgrĂ© leur singularitĂ©, les monstres sculptĂ©s de l’artiste peuvent s’inscrire dans une gĂ©nĂ©alogie de l’histoire de l’art ; on pense notamment aux gargouilles mĂ©diĂ©vales ou Ă  des influences japonaises.
Pendant la Première Guerre mondiale, Chauveau oeuvre comme chirurgien aux armĂ©es et doit faire face Ă  une sĂ©rie de deuils. Durant l’annĂ©e 1917, il envoie Ă  ses enfants des cartes postales du front illustrĂ©es de monstres Ă  la plume proches de ceux de la Maison des monstres.

Vers 1922, il abandonne la médecine et se consacre à sa production littéraire et artistique. Chauveau se lie alors avec des écrivains tels Roger Martin du Gard, André Gide ou encore Paul Desjardins.

Il Ă©crit puis illustre des recueils d’histoires pour enfants. DĂ©pourvues de morale, ironiques et souvent cruelles, les histoires de Chauveau mettent en scène des animaux confrontĂ©s Ă  des pĂ©ripĂ©ties fantastiques. Il dessine Ă©galement des Paysages monstrueux, Ă©tendues antĂ©diluviennes et dĂ©sertiques oĂą Ă©voluent des monstres biomorphes qui se plient Ă  des activitĂ©s Ă©tranges. Chauveau adopte un trait synthĂ©tique, prĂ©cis et incisif pour crĂ©er ses personnages, d’un trait souple Ă  l’encre de Chine dans un style naĂŻf inspirĂ© par l’univers enfantin, dans des dĂ©cors simplifiĂ©s mais explicites. Chauveau a aussi illustrĂ© de grands classiques (L’Ancien et le Nouveau TestamentLes Fables de La Fontaine), dont il a mĂŞme parfois revisitĂ© le texte (Le Roman de Renard). Au dĂ©but des annĂ©es 1930, Chauveau manifeste son antifascisme dans le rĂ©cit illustrĂ© le Bouffon Babriot, qui conte avec humour noir et des moyens plastiques Ă©purĂ©s la montĂ©e sur le trĂ´ne d’un bouffon dotĂ© de bon sens, qui renverse la hiĂ©rarchie militaire et prĂ´ne la paix. Cette exposition permet une complète redĂ©couverte d’un oeuvre sans Ă©quivalent Ă  son Ă©poque.

À l’occasion de l’exposition, de nombreux dispositifs de médiation, scénographiques et numériques, ont été conçus en lien avec l’oeuvre et l’univers singuliers de Léopold Chauveau. Réalisés en collaboration avec des auteurs, étudiants et illustrateurs d’aujourd’hui, ils se déploient au coeur de l’exposition dans un espace dédié.

La scĂ©nographie Ă©laborĂ©e par Martin Michel s’articule autour de deux grands axes : d’une part la personnalitĂ©, la vie et l’oeuvre de LĂ©opold Chauveau prĂ©sentĂ©s sur les cimaises extĂ©rieures de la salle, et au centre, un dĂ©cor imaginaire et crĂ©atif inspirĂ© d’un des dessins de LĂ©opold Chauveau, qui saura fasciner les plus jeunes visiteurs grâce Ă  des dispositifs variĂ©s, ludiques et interactifs.

Ainsi, au coeur de l’espace pour enfants de l’exposition, dessins et monstres sculptĂ©s sont accrochĂ©s Ă  hauteur des plus jeunes. Les petites mains dĂ©couvrent des monstres cachĂ©s dans les anfractuositĂ©s des vitrines-roches, (expĂ©riences tactiles), l’espace-lecture au pied des arbres invite Ă  faire une pause pour plonger dans les contes Ă©crits et illustrĂ©s par l’artiste, dont trois sont racontĂ©s dans une petite salle immersive. Plus loin, on pourra donner libre cours Ă  son imagination en dessinant des monstres (sur table tactile) pour les voir ensuite rejoindre une fresque – proprement monstrueuse !

Le musée d’Orsay a également confié à Claude Ponti l’écriture de cinq histoires librement imaginées à partir de cinq sculptures de monstres conçues par Léopold Chauveau. Ces histoires adaptées en autant de podcasts audio, de six à dix minutes, seront accessibles au sein de l’exposition par le biais d’un flash code.

Parallèlement, dans le cadre d’un partenariat inĂ©dit entre le musĂ©e d’Orsay et Gobelins, l’école de l’image, des Ă©tudiants en première annĂ©e de motion design se sont inspirĂ© des oeuvres de LĂ©opold Chauveau pour rĂ©aliser leurs propres films (1 minute environ), qui seront diffusĂ©s en boucle dans l’exposition, sur six Ă©crans. Une version sonore sera Ă©galement disponible sur les supports numĂ©riques du musĂ©e, notamment les rĂ©seaux sociaux.

Anne-Frédérique Fer

Formée dans le monde de l’image, cette sensibilité l’amènera au journalisme culturel. Elle est co-fondatrice et rédactrice en chef de la revue www.FranceFineArt.com