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🔊 “Emeric Lhuisset” artiste plasticien

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“Emeric Lhuisset“

artiste plasticien

Emeric Lhuisset

Interview de Yvon Chu, vice-président de la Fondation CHU Teh-Chun, et de Anne-Valérie Sceau, Directrice générale de la Fondation CHU Teh-Chun, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 23 janvier 2020, durée 18'58". © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de Emeric Lhuisset,

par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 13 dĂ©cembre 2018, durĂ©e 18’02. © FranceFineArt.

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Emeric Lhuisset, "J'entends sonner les cloches de ma mort", Irak, 2011 - 2012. Installation en hommage à Sardasht Osman, photographies tirées sur papier salé non fixé et collées dans l'espace urbain, disparaissant progressivement à la lumière du soleil. © Emeric Lhuisset.
Emeric Lhuisset« J’entends sonner les cloches de ma mort », Irak, 2011 – 2012. Installation en hommage Ă  Sardasht Osman, photographies tirĂ©es sur papier salĂ© non fixĂ© et collĂ©es dans l’espace urbain, disparaissant progressivement Ă  la lumière du soleil. © Emeric Lhuisset.
Emeric Lhuisset, "J'entends sonner les cloches de ma mort", Irak, 2011 - 2012. Installation en hommage à Sardasht Osman, photographies tirées sur papier salé non fixé et collées dans l'espace urbain, disparaissant progressivement à la lumière du soleil. © Emeric Lhuisset.
Emeric Lhuisset« J’entends sonner les cloches de ma mort », Irak, 2011 – 2012. Installation en hommage Ă  Sardasht Osman, photographies tirĂ©es sur papier salĂ© non fixĂ© et collĂ©es dans l’espace urbain, disparaissant progressivement Ă  la lumière du soleil. © Emeric Lhuisset.
Emeric Lhuisset, "Chebab", Province d'Alep et d'Idlib (Syrie), août 2012. Plan séquence d'une journée de la vie d'un combattant de l'Armée Syrienne Libre, camera subjective, 24h en boucle diffusé en temps réel. © Emeric Lhuisset.
Emeric Lhuisset« Chebab », Province d’Alep et d’Idlib (Syrie), aoĂ»t 2012. Plan sĂ©quence d’une journĂ©e de la vie d’un combattant de l’ArmĂ©e Syrienne Libre, camera subjective, 24h en boucle diffusĂ© en temps rĂ©el. © Emeric Lhuisset.
Emeric Lhuisset, "Chebab", Province d'Alep et d'Idlib (Syrie), août 2012. Plan séquence d'une journée de la vie d'un combattant de l'Armée Syrienne Libre, camera subjective, 24h en boucle diffusé en temps réel. © Emeric Lhuisset.
Emeric Lhuisset« Chebab », Province d’Alep et d’Idlib (Syrie), aoĂ»t 2012. Plan sĂ©quence d’une journĂ©e de la vie d’un combattant de l’ArmĂ©e Syrienne Libre, camera subjective, 24h en boucle diffusĂ© en temps rĂ©el. © Emeric Lhuisset.
Emeric Lhuisset, "Théâtre de guerre", Irak, 2011-2012. Photographies avec un groupe de guérilla Kurde. © Emeric Lhuisset.
Emeric Lhuisset« Théâtre de guerre », Irak, 2011-2012. Photographies avec un groupe de guérilla Kurde. © Emeric Lhuisset.

En choisissant Emeric Lhuisset comme lauréat, la 8e édition de la Résidence BMW s’ancre dans la réalité. Une réalité inscrite dans l’actualité, dans une analyse géopolitique où en détournant les codes du documentaire, l’artiste nous interroge sur le réel et sa représentation.

Au premier abord, par les sujets traités, se situant fréquemment dans des zones de conflit ou en lien avec les conséquences des guerres, qu’elles soient religieuses, ethnique ou économique, on peut assimiler le travail d’Emeric Lhuisset à celui d’un reporter photographe. Pourtant, il n’en est rien, si les projets d’Emeric Lhuisset sont ancrés dans la réalité, la forme en est la mise en scène. Des mises en situation inspirées par les images des médias mais également par l’histoire de l’art et ses peintures dites d’Histoire.

Comme tout artiste, Emeric Lhuisset porte une attention particulière aux vocabulaires plastiques et au choix du médium qui sera le plus adapté à sa démarche plastique, au message qu’il veut transmettre. En choisissant la photographie, par l’action de capturer un temps, un instant choisi, le médium lui permet ainsi de comprendre et de témoigner de l’histoire en construction, d’une histoire qui se construit souvent par la violence.

Au 21e siècle, cette histoire construite par la violence se concentre principalement au Moyen-Orient et plus particulièrement en Afghanistan, en Syrie ou en Irak. Une zone gĂ©ographique, oĂą depuis 15 ans, l’artiste va rĂ©gulièrement et oĂą il a construit plusieurs projets. On peut citer Combattants en 2010, Théâtres de guerre en 2011-12, ou Last water war, ruins of a future en 2016.

En 15 annĂ©es d’apprentissage et de connaissance de ce territoire, Emeric Lhuisset a rencontrĂ© de nombreuses personnes. Certaines, dans leurs pays respectifs, l’ont aidĂ© Ă  rĂ©aliser ses projets. Certaines sont devenues des amis oĂą malgrĂ© les frontières, les conflits et les guerres, grâce aux nouvelles technologies et Ă  internet, ils peuvent rester en contact, suivre l’évolution des vies de chacun.

Dans la construction de l’histoire avec un grand H, dans l’histoire personnelle de chacun, certains amis d’Emeric Lhuisset, natifs d’Afghanistan, de Syrie ou d’Irak, ont décidé de quitter leurs pays. Aujourd’hui, ils se retrouvent soit dans l’étape de la migration, soit en Europe en situation de réfugiés.

En Europe, le regard sur les réfugiés est généralement une image négative, une image fabriquée et générée par les médias, puis manipulée par les politiques des “extrêmes” et reprise en commentaire à travers les sites d’informations et les réseaux sociaux.

En réaction à ces commentaires, Emeric Lhuisset, en tant qu’artiste connaissant ce territoire et ses populations, a décidé de rendre hommage à ces hommes, à ces femmes qui ont décidé de tout quitter, leur vie, leur racine, leur culture. Un hommage à ces hommes, à ces femmes qui ont décidé d’essayer de construire une vie meilleure ailleurs, une vie où la mort, la peur, le combat ne rythment plus les pensées, les journées. Un hommage à ces hommes, à ces femmes qui ont décidé d’avoir une vie normale, dans la banalité du quotidien.

C’est dans cette banalitĂ© du quotidien et dans leur nouvelle condition de vie qu’Emeric Lhuisset a dĂ©cidĂ© de les photographier. Cette sĂ©rie L’autre rive est une partie du projet que l’artiste a rĂ©alisĂ© lors de sa RĂ©sidence BMW Ă  Gobelins – Ă©cole de l’image. Un projet qui sera un livre aux Ă©ditions TrocadĂ©ro et aussi une exposition prĂ©sentĂ©e cet Ă©tĂ© Ă  Arles lors de la 50e Ă©dition des Rencontres de la photographie puis Ă  l’automne sous la nef du Grand Palais lors de la 23e Ă©dition de Paris Photo.

Anne-Frédérique Fer


Anne-Frédérique Fer

Formée dans le monde de l’image, cette sensibilité l’amènera au journalisme culturel. Elle est co-fondatrice et rédactrice en chef de la revue www.FranceFineArt.com