🔊 “Saint-Louis de Vincennes” les métiers du patrimoine, épisode n°12
“Saint-Louis de Vincennes“
les métiers du patrimoine, épisode n°12
Restauration d’un monument historique
Eglise Saint-Louis de Vincennes
Histoire de l’Ă©glise Saint-Louis de Vincennes
PODCAST – Interview de Pierre Antoine Gatier, architecte en chef des monuments historiques,
par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă Vincennes, le 11 octobre 2018, durĂ©e 11’00. © FranceFineArt.
ClassĂ© monument historique en 1996, l’histoire de l’église Saint-Louis de Vincennes commence en 1912 quand les architectes Jacques Droz (1882-1955) et Joseph Marrast (1881-1971) remportent le concours pour l’édification de ce bâtiment religieux. Dès le dĂ©part, les deux architectes dĂ©cidèrent d’en faire un espace d’expression artistique de premier ordre et interdisciplinaires oĂą en intĂ©grant diffĂ©rent corps de mĂ©tiers comme des ferronniers, des cĂ©ramistes mais aussi des peintres et des sculpteurs, ils inscriront le bâtiment dans le renouveau de l’art chrĂ©tien de la première moitiĂ© du XXe siècle.
Dans sa chronologie de construction, les travaux commencèrent en 1914, ils seront interrompus par la Première guerre mondiale, pour reprendre en 1919 et se terminer en 1924.
L’inscription de Saint-Louis de Vincennes dans le renouveau de l’art chrĂ©tien est Ă©galement dĂ» Ă une innovation technologique du milieu du XIXe siècle avec le ciment armĂ©, oĂą le premier brevet de ce matĂ©riau est dĂ©posĂ© en 1867 par Joseph Monier (1823-1906), horticulteur qui avec ce mĂ©lange, un système Ă base de fer et de ciment-calcaire, d’argile et de sable, confectionne des bacs Ă fleurs.
Dès la fin du XIXe siècle, ce nouveau matériau révolutionnaire, par la rapidité de sa mise en place et de sa structure, sera abondement utilisé pour la construction d’immeubles. Jacques Droz et Joseph Marrast, dans l’idée d’une architecture simplifiée, feront le choix d’utiliser le béton armé pour la construction de l’église, et notamment pour sa structure avec ses deux paires d’arcs, ancrés dans le sol, coupant perpendiculairement et délimitant une nef unique, en forme de croix grecque.
Par cette construction en plan centrĂ© d’inspiration byzantine qui est l’un des premiers exemples d’architecture religieuse exploitant les possibilitĂ©s constructives du bĂ©ton armĂ© alliant modernitĂ© et recherche de la simplicitĂ© de l’Ă©glise primitive, Saint-Louis de Vincennes poursuit dans l’innovation et la modernitĂ© avec des dĂ©cors incrustĂ©s Ă mĂŞme la structure du bĂ©ton.
PODCAST – Interview de Monseigneur Michel Santier, Ă©vĂŞque de CrĂ©teil,
par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă Vincennes, le 11 octobre 2018, durĂ©e 6’41. © FranceFineArt.
Au moment du lancement des recherches de financement, le grand enjeu de la restauration de Saint-Louis de Vincennes est de redonner vie au grand rêve fondateur de Droz et Marrast, à cette association intime entre l’architecture et son décor, où selon Pierre Antoine Gatier, pour respecter la cohérence de l’édifice, il va falloir traiter tout à la fois, donc réaliser un projet global. De ce constat, l’architecte en chef des monuments historiques compare l’église à une coquille d’oeuf, à une sorte de grand vide qui est limité par une paroi mince périphérique. Cette paroi, façade à l’extérieur, est également, à l’intérieur, le support d’une peinture murale. C’est donc cette coquille, que la campagne de restauration va devoir traiter, consolider, étanchéifier pour qu’il n’y est plus de désordre à l’intérieur, sur les peintures murales.
Pour mieux cerner les enjeux de cette restauration, FranceFineArt a rencontré Monseigneur Michel Santier, évêque de Créteil, mais surtout Pierre Antoine Gatier, architecte en chef des monuments historiques. Nous vous invitons à écouter leurs entretiens.
Anne-Frédérique Fer