🔊 “La musique du fer”, Sculptures de Denis Schmitt
“La musique du fer“
Sculptures de Denis Schmitt
du 29 mai au 17 juillet 2014
PODCAST – Interview de l’artiste Denis Schmitt
par Pierre Normann Granier, © FranceFineArt.
La musique du fer
Impossible d‘évoquer l’œuvre de ce plasticien sans entrer dans le monde musical. Virtuose de la mise en espace de formes déstructurées qui s’imposent par leurs harmonies, Denis Schmitt crée avec pudeur un univers symphonique, un monde sonore qu’il arrive à faire vibrer à travers l’acier et le métal. Matières qu’il affectionne particulièrement comme un défi permanent de maîtrise des éléments. L’acier en l’occurrence prend sous ses mains une étonnante légèreté, une élégance presque indécente face à l’univers où ses œuvres se coulent avec grâce.
Le défi est aussi d’harmoniser l’espace, de l’architecturer dans des formes inattendues et imprévisibles. Improbables parfois mais toujours dans la quête des équilibres. Une quête qui devient évidence dès lors que l’artiste les fait exister. Et c’est là tout le talent du sculpteur qui s’approprie ainsi le temps et l’espace tout en finesse et gravité. La gravité des choses qui semblent s’imposer d’elles-mêmes derrière les coups de marteaux, les torsions, les contorsions, les triturations, les échauffements, les emboîtages…
Observateur né, le plasticien tire son inspiration au cœur des éléments et principalement de la nature. Maître dans l’art de transformer les matières, de forger des rêves d’envolées, de tailler l’espace, tout s’écrit dans une calligraphie singulière et cellulaire. Œuvres organiques par excellence, elles se glissent avec justesse dans les paysages et les espaces. Elles jouent avec grâce des contrastes entre les vides et les pleins dans un mouvement permanent et apaisant.
Si le symbole est bien présent, c’est tout en filigrane comme caché derrière la pudeur des matériaux. Derrière cette quiétude formelle, se cache pourtant les tourments du combat avec la matière. Un combat jouissif qui s’apparente à l’accouchement de la vie, ou plutôt de vies qui se réincarnent dans des formes organiques.
Christophe Donnet, à Nîmes, juin 2008.
©Pierre Normann Granier