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🔊 “Love Songs” Photographies de l’intime, à la Maison Européenne de la Photographie, Paris, du 30 mars au 21 août 2022

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“Love Songs“ Photographies de l’intime

à la Maison Européenne de la Photographie, Paris

du 30 mars au 21 août 2022

MEP


Interview de Simon Baker, directeur de la MEP et commissaire de l’exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 29 mars 2022, durée 13’20. © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de Simon Baker, directeur de la MEP et commissaire de l’exposition


par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 29 mars 2022, durée 13’20.
© FranceFineArt.

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©Anne-Fréderique Fer, vernissage presse, le 29 mars 2022.

Extrait du communiqué de presse :



Hideka Tonomura, Mama Love, 2007. © Hideka Tonomura, courtoisie Zen Foto Gallery, Tokyo.
Hideka Tonomura, Mama Love, 2007. © Hideka Tonomura, courtoisie Zen Foto Gallery, Tokyo.
RongRong&inri, Série « Personal letters », 2000. © RongRong&inri.
RongRong&inri, Série « Personal letters », 2000. © RongRong&inri.
JH Engström & Margot Wallard, Série « Foreign Affair », 2011. © JH Engström & Margot Wallard. Courtoisie galerie Jean-Kenta Gauthier, Paris.
JH Engström & Margot Wallard, Série « Foreign Affair », 2011. © JH Engström & Margot Wallard. Courtoisie galerie Jean-Kenta Gauthier, Paris.
Nan Goldin, Nan and Brian in bed, New York City, 1983, Série « The Ballad of Sexual Dependency » Collection MEP, Paris. © Nan Goldin / courtoisie Marian Goodman Gallery.
Nan Goldin, Nan and Brian in bed, New York City, 1983, Série « The Ballad of Sexual Dependency » Collection MEP, Paris. © Nan Goldin / courtoisie Marian Goodman Gallery.
Hervé Guibert, Le fiancé II, 1982. Collection MEP, Paris. Don de Christine Guibert. © Christine Guibert.
Hervé Guibert, Le fiancé II, 1982. Collection MEP, Paris. Don de Christine Guibert. © Christine Guibert.
Nobuyoshi Araki, 7 juillet 1971, de la série « Sentimental Journey », 1971. Collection MEP, Paris. Don de la société. Dai Nippon Printing Co., Ltd.. © Nobuyoshi Araki, courtoisie Taka Ishii Gallery.
Nobuyoshi Araki, 7 juillet 1971, de la série « Sentimental Journey », 1971. Collection MEP, Paris. Don de la société. Dai Nippon Printing Co., Ltd.. © Nobuyoshi Araki, courtoisie Taka Ishii Gallery.
Emmet Gowin, Edith and Elijah, Danville, Virginia, 1968. © Emmet Gowin. Courtoisie de l’artiste et de la Pace Gallery, New York.
Emmet Gowin, Edith and Elijah, Danville, Virginia, 1968. © Emmet Gowin. Courtoisie de l’artiste et de la Pace Gallery, New York.
René Groebli, Série « L'OEil de l'amour », 1952. Collection MEP, Paris. © René Groebli, courtoisie de l’artiste et de la galerie Esther Woerdehoff, Paris.
René Groebli, Série « L’OEil de l’amour », 1952. Collection MEP, Paris. © René Groebli, courtoisie de l’artiste et de la galerie Esther Woerdehoff, Paris.

Commissaires d’exposition :

Simon Baker, Frédérique Dolivet et Pascal Hoël



« L’amour crée, ou plutôt révèle, quelque chose que l’on peut appeler le charme absolu. Chez l’être aimé, rien n’est disgracieux. Chaque mouvement de la tête, chaque nuance de ton dans la voix, chaque rire, chaque grognement, chaque toussotement ou chaque froncement du nez est aussi précieux et révélateur qu’un aperçu du Paradis. » Iris Murdoch

Au printemps 2022, à la MEP, il est question d’Amour avec un grand « A » : l’amour avec toutes ses joies possibles et ses tribulations potentielles, avec tout son mystère et sa complexité, et avec toute la poésie du quotidien qu’il est capable de mettre en évidence. L’exposition Love Songs est une tentative délibérément sentimentale de repenser l’histoire de la photographie à travers certains de ses noms les plus célèbres et de ses oeuvres les plus marquantes. Cette exposition a été conçue dans l’esprit des compilations personnelles de musique que les amoureux avaient (autrefois) l’habitude de s’offrir et de s’échanger au début de leur histoire. En écho à cette pratique, Love Songs propose, par l’image et non plus par la musique, une immersion dans les paysages émotionnels de personnes que nous connaissons (et que nous aimons), à travers les mots, les idées et les émotions de personnes que nous ne connaissons pas. En composant une playlist à partir de chansons qui ont un sens pour nous, interprétées par des artistes que nous admirons, nous offrons à l’être aimé ces mots comme étant les nôtres. Ce travail intime et partagé de « curation », nous permet de dire, dans un langage poétique au plus proche de nos sentiments, des choses que nous exprimons rarement, ou que nous n’arrivons pas à formuler.

Tous les artistes présentés dans Love Songs, de même ceux sélectionnés pour les deux expositions du Studio de cette saison, ont essayé de capturer avec leur appareil l’essence de l’amour, tel qu’ils conçoivent celui-ci. Dans cette quête, ils ont cherché à montrer, non pas seulement ce que l’amour leur inspire personnellement, mais aussi ce qu’il est susceptible de représenter pour nous, en tant que spectateurs. Tous s’appuient sur un immense talent mais aussi une générosité émotionnelle sincère en nous livrant le fruit de leur travail, ainsi que leur vie intime et amoureuse.

Simon Baker, Directeur de la MEP et commissaire de l’exposition Love Songs.




L’exposition 

L’exposition collective Love Songs offre un nouveau regard sur l’histoire de la photographie à travers le prisme des relations amoureuses. Aujourd’hui, comme hier, les auteurs font œuvre de leur intimité. Réunissant 14 séries réalisées par les plus grands photographes des 20e et 21e siècles, l’exposition rassemble des chefs-d’œuvre de la collection de la MEP et des prêts d’artistes contemporains majeurs, dont certains sont présentés pour la première fois en Europe.

Au coeur de l’exposition, les ensembles de Nobuyoshi Araki et Nan Goldin constituent le point de départ de cette relecture inédite. L’oeuvre des deux photographes est confrontée aux séries d’autres auteurs majeurs tels que René Groebli, Emmet Gowin, Larry Clark, Sally Mann, Leigh Ledare, Hervé Guibert ou Alix Cléo Roubaud et d’artistes contemporains comme JH Engström & Margot Wallard, RongRong&inri, Lin Zhipeng (aka n°223), Hideka Tonomura ou Collier Schorr.

S’inspirant de la « Ballade » de Nan Goldin (« The Ballad of Sexual Dependency », 1973-1986), Love Songs est conçue comme une compilation musicale que l’on offrirait à un amant. La première partie de l’exposition – la face A – est composée de séries des années 1950 à 2000. La deuxième partie – la face B – présente des images des années 2000 à aujourd’hui. Tout au long du parcours, les images invitent à découvrir une multitude d’histoires intimes et une diversité de schémas amoureux. Premiers jours d’une relation, mariage et lune de miel, petits bonheurs domestiques mais aussi douleur de la séparation ou derniers jours partagés avec l’être aimé… l’intimité captée par l’objectif est ici révélée dans toute sa poésie et toute sa franchise.

Love Songs est avant tout une réflexion sur l’essence même de la photographie. Si l’appareil photo est souvent associé à une quête d’objectivité, il est utilisé depuis toujours pour capturer ce qui est subjectif et qui échappe à tout consensus. Nous ne saurions nous accorder sur ce qu’est l’amour ou ce à quoi il doit ressembler, sur la façon dont il nous transforme ou nous fait voir le monde. Il n’en reste pas moins le sujet de certaines des oeuvres photographiques les plus importantes et bouleversantes du siècle dernier.


Une autre histoire de la photographie
Le sentiment amoureux a inspiré à de nombreux auteurs emblématiques de séries comptant parmi les travaux les plus émouvants et les plus importants de l’histoire de la photographie des 20e et 21e siècles. « Sentimental Journey » (1971), suivi de « Winter Journey » (1989-90), du photographe japonais Nobuyoshi Araki et « The Ballad of Sexual Dependency » (1973-1986) de la photographe américaine Nan Goldin en constituent les exemples les plus probants. Les artistes y dévoilent leur intimité ainsi que celle de leurs proches et font état de leur propre vie amoureuse. Love Songs propose de replacer ces deux séries dans une lignée de photographes qui ont repoussé les frontières de l’intime. Au fil d’un parcours constitué d’oeuvres puissantes réalisées par des auteurs français et internationaux datant des années 1950 à nos jours, l’exposition esquisse ainsi une autre histoire de la photographie.

L’amour, une expérience du regard
Love Songs vise aussi à interroger les relations amoureuses à travers la question du regard. Si l’amour est souvent pensé comme une expérience universelle, l’exposition montre combien il est indissociable d’une vision subjective de l’être aimé ainsi que de la manière singulière dont celui-ci transforme souvent jusqu’à notre façon de voir le monde. Dans « L’œil de l’amour », René Groebli photographie sa jeune épouse, les moments d’intimité qu’ils partagent et invite à faire l’expérience d’un regard amoureux capable de sublimer et d’enchanter la banalité du quotidien. À travers l’objectif, Emmet Gowin, donne à la famille et à la vie domestique une dimension sacrée. Sally Mann interroge le regard que l’on porte sur le corps de l’autre lorsque celui-ci faiblit et nous livre une émouvante ode à la confiance, à la bienveillance et à l’acceptation. Dans le projet Double Bind, Leigh Ledare, quant à lui, confronte les images qu’il réalise de son ex-femme Meghan Ledare-Fedderly aux photographies faites d’elle par son nouveau mari. Le photographe questionne ici la représentation d’un modèle unique à travers deux contextes relationnels différents. Représentative de différents schémas amoureux, orientations sexuelles et modèles de relation, Love Songs invite ainsi le visiteur à s’immerger dans une diversité d’univers intimes et à expérimenter autant de visions subjectives de l’amour.

La photographie à l’épreuve de l’intime
En s’intéressant à la manière dont les photographes font oeuvre de leur intimité, Love Songs cherche à interroger les potentialités et les limites du médium photographique face à l’expérience personnelle de la relation amoureuse. L’amour peut-il être imprimé sur pellicule ou échappe-t-il toujours à la quête d’objectivité de l’appareil photographique ? Mais plus encore, que disent ces oeuvres du rôle que le photographe attribue au spectateur ? Si le photographe ne peut être accusé de voyeurisme quand il s’agit de sa propre vie, qu’en est-il des regardeurs que nous sommes ? Les oeuvres d’Hervé Guibert et d’Alix Cléo Roubaud, qui nous font pénétrer dans les espaces très privés des chambres ou des salles de bain qu’ils occupent avec l’être cher, nous donnent le sentiment d’être à la place de cet « autre » intime qu’est le photographe. Avec les couples d’artistes JH Engström & Margot Wallard, ainsi que RongRong&inri, le spectateur, pris au coeur de la relation, prend alternativement la place de l’un ou de l’autre partenaire.

Catalogue
L’exposition Love Songs fait l’objet d’un catalogue co-édité par la MEP et l’Atelier EXB. Il regroupe l’ensemble des séries présentées au sein de l’exposition ainsi que les séries « Lovesody » de Motoyuki Daifu et « Another Love Story » de Karla Hiraldo Voleau qui sont exposées au Studio, espace d’exposition de la MEP dédié à la création émergente. Introduction de Simon Baker, commissaire de l’exposition et directeur de la MEP.