🔊 “Sibylle Bergemann” Le Monument, à la Fondation Henri Cartier-Bresson, du 29 octobre 2025 au 11 janvier 2026
“Sibylle Bergemann”Â
Le Monument
Ă la Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris
du 29 octobre 2025 au 11 janvier 2026
Fondation Henri Cartier-Bresson

PODCAST –Â Entretien avec
Sonia Voss,
commissaire d’exposition indĂ©pendante, et commissaire de l’exposition,
par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă Paris, 28 octobre 2025, durĂ©e 17’52,
© FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :
![Sibylle Bergemann, Das Denkmal [Le Monument], Gummlin, Usedom, printemps 1976 © Succession Sibylle Bergemann.](https://im-francefineart.com/agenda/icono-3651-3800/3663_Sibylle-Bergemann_3.jpg)
Sibylle Bergemann, Das Denkmal [Le Monument], Gummlin, Usedom, printemps 1976 © Succession Sibylle Bergemann.
![Sibylle Bergemann, Das Denkmal [Le Monument], Gummlin, Usedom, mai 1984 © Succession Sibylle Bergemann.](https://im-francefineart.com/agenda/icono-3651-3800/3663_Sibylle-Bergemann_1.jpg)
Sibylle Bergemann, Das Denkmal [Le Monument], Gummlin, Usedom, mai 1984 © Succession Sibylle Bergemann.
![Sibylle Bergemann, Das Denkmal [Le Monument], Gummlin, Usedom, juillet 1985 © Succession Sibylle Bergemann.](https://im-francefineart.com/agenda/icono-3651-3800/3663_Sibylle-Bergemann_4.jpg)
Sibylle Bergemann, Das Denkmal [Le Monument], Gummlin, Usedom, juillet 1985 © Succession Sibylle Bergemann.
![Sibylle Bergemann, Das Denkmal [Le Monument], Berlin-Est, février 1986. © Succession Sibylle Bergemann.](https://im-francefineart.com/agenda/icono-3651-3800/3663_Sibylle-Bergemann_2.jpg)
Sibylle Bergemann, Das Denkmal [Le Monument], Berlin-Est, février 1986. © Succession Sibylle Bergemann.
Commissariat :
Sonia Voss, commissaire d’exposition indépendante
De 1975 à 1986, la photographe allemande Sibylle Bergemann a accompagné l’élaboration du monument à Marx et Engels à Berlin-Est. Ce projet, formulé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et de la création de la République démocratique allemande (RDA), est finalement confié en 1973 au sculpteur Ludwig Engelhardt, qui s’entoure de plusieurs autres artistes.
Bergemann travaille d’abord de façon informelle, puis obtient une commande du ministère de la Culture en 1977. Pendant onze années, elle photographie les étapes du processus, des premières maquettes jusqu’à l’inauguration du monument, le 4 avril 1986.
Malgré la publication, dès 1983, de certaines images dans la presse et leur présentation dans une exposition officielle, ce n’est qu’une fois la commande achevée que Bergemann se réapproprie pleinement le fruit de son travail. Parmi plus de 400 pellicules développées, elle retient douze photographies, réunies sous le titre Das Denkmal (Le Monument). Celles-ci révèlent un langage visuel aux antipodes des canons officiels. Dans une perspective post-communiste, la déconstruction des héros et l’ironie à l’oeuvre ont un caractère préfigurateur. Pourtant, nul ne pouvait prédire la chute du mur de Berlin, deux ans plus tard. S’appuyant sur une objectivité rigoureuse, Bergemann a su éviter la censure et traduire de façon laconique mais implacable l’obsolescence d’une idéologie.
En 1990, la parution d’un livre mettant les photographies de Bergemann en regard de poèmes de Heiner Müller contribue à faire du Monument une oeuvre-clef de cette phase si particulière de l’histoire allemande. Elle reste aujourd’hui l’une des séries les plus emblématiques de Bergemann comme de la production artistique de l’époque.
Cette exposition a été produite par la Fondation Henri Cartier-Bresson en collaboration avec le Centre régional de la photographie Hauts-de-France (CRP) et avec la participation de la Succession Sibylle Bergemann.
Publication : Sibylle Bergemann — Le Monument aux éditions Kerber. Directrices de publication : Sonia Voss, Frieda von Wild, Lily von Wild. Textes : Christian Joschke, Heiner Müller, Steffen Siegel, Sonia Voss, Frieda von Wild, Lily von Wild
Sibylle Bergemann
Née à Berlin en 1941, Sibylle Bergemann grandit dans l’Allemagne d’après-guerre puis dans la nouvelle République démocratique allemande (RDA). Après une formation administrative, elle est engagée en 1965 à la rédaction de Das Magazin. Elle y rencontre le photographe Arno Fischer, auprès duquel elle se familiarise avec la photographie et qu’elle épousera plus tard. À partir de 1967, ses photographies sont régulièrement publiées dans l’hebdomadaire Sonntag puis dans la revue Sibylle, dont elle marque la ligne éditoriale par son langage affirmé et subtilement critique. En parallèle de la photographie de mode, elle réalise des portraits, ainsi que de nombreux reportages. La ville de Berlin, qu’elle saisit, avant comme après 1989, dans ses humeurs et ses métamorphoses, demeure l’un de ses sujets de prédilection. De 1975 à 1986, Bergemann accompagne l’élaboration du monument à Marx et Engels à Berlin-Est : en résulte sa célèbre série Das Denkmal (Le Monument). En 1990, peu après la chute du mur de Berlin, elle cofonde l’agence de photographes OSTKREUZ. Les commandes de Stern, Geo et The New York Times lui permettent enfin de voyager librement à travers le monde. Elle est nommée membre de l’Académie des Arts de Berlin en 1994. Sibylle Bergemann décède à Gransee en Allemagne en 2010.
Au mĂŞme moment Ă la Fondation HCB
François-Xavier Gbré Radio Ballast
Commissaire de l’exposition
Clément Chéroux, Directeur, Fondation Henri Cartier-Bresson
François-Xavier Gbré aime les traces. Depuis une quinzaine d’années, il photographie les empreintes de l’activité humaine dans le paysage et l’architecture du continent africain. En 2023, dans le cadre du programme international de soutien à la photographie Latitudes développé par la Fondation d’entreprise Hermès, il a entrepris de parcourir la voie ferrée qui traverse la Côte d’Ivoire du nord au sud. La ligne a été construite durant la colonisation française dans le but d’extraire les richesses naturelles du pays afin de les acheminer vers le port d’Abidjan, puis la métropole. Les photographies de Gbré sont chargées d’une forme d’historicité latente constituée de multiples strates temporelles superposées : la période coloniale, les années qui ont suivi l’Indépendance et les évènements plus récents.
Radio Ballast est le titre du projet. Radio désigne l’appareil transmettant des informations et ballast le lit de rocailles sur lequel reposent les rails. Dans le jargon des cheminots, l’expression désigne des rumeurs d’origine inconnue : des nouvelles vagues et infondées, mélange de présupposés et de ragots, des strates de discours entremêlés et souvent contradictoires. Il est plus commode de penser qu’elles émanent du rail lui-même. L’Histoire ressemble souvent à une telle rumeur. Elle n’est jamais simple, mais bien plus volontiers diverse, entremêlée, ou diffractée. Il revient à l’artiste d’en proposer des formes de synthèse. C’est cela précisément que François-Xavier Gbré a cherché à figurer ici.
L’exposition
Le photographe franco-ivoirien François-Xavier Gbré est le lauréat de la première édition du programme Latitudes de la Fondation d’entreprise Hermès, parrainée par Clément Chéroux, directeur de la Fondation Henri Cartier-Bresson. Après sa présentation à la Fondation Henri Cartier-Bresson, l’exposition Radio Ballast voyagera, en 2026, à l’International Center of Photography (ICP) de New-York aux États-Unis, puis en Côte d’Ivoire.
Le programme latitudes
Inauguré en 2024, Latitudes est un programme de la Fondation d’entreprise Hermès, conçu en partenariat avec la Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris et l’International Center of Photography (ICP) à New York. Il s’inscrit dans la continuité d’Immersion, commande photographique franco-américaine lancée en 2014 avec les mêmes partenaires sur le principe d’une résidence croisée entre la France et les États-Unis, mais en élargit les horizons.
Ce nouveau programme de soutien à la création contemporaine emprunte son nom à une notion de géographie, affirmant sa volonté de mettre en lumière des artistes issus de scènes encore peu visibles à l’international. En pratique, la Fondation d’entreprise Hermès, la Fondation Henri Cartier-Bresson et l’International Center of Photography (ICP) choisissent un pays au sein duquel des photographes sont invités par le parrain de l’édition à soumettre un projet. Un jury composé de représentants des trois institutions désigne le lauréat annuel après l’étude de ces propositions.
Le photographe distingué bénéficie d’une bourse pour réaliser une série inédite. Cette dernière est exposée à Paris au sein de la Fondation Henri Cartier-Bresson, puis à New York à l’International Center of Photography (ICP) et, enfin, au sein du pays d’origine du lauréat.
En 2024, la Côte d’Ivoire est le premier pays à être mis à l’honneur pour un cycle de deux ans.















