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“Harper’s Bazaar” Premier magazine de mode

au MAD, musée des Arts Décoratifs, Paris

du 28 février au 14 juillet 2020 (prolongée jusqu’au 4 janvier 2021)

MadParis.fr

Dans le cadre de la reprise progressive des activités du musée des Arts Décoratifs qui commencera le 15 juin 2020,
l’exposition temporaire « Harper’s Bazaar. Premier magazine de mode » rĂ©ouvre ses portes le 23 juin 2020.

PODCAST - Interview de Éric Pujalet-Plaà, attaché de conservation au musée des Arts décoratifs et co-commissaire de l'exposition

PODCAST Interview de Éric Pujalet-Plaà,
attachĂ© de conservation au musĂ©e des Arts dĂ©coratifs et co-commissaire de l’exposition

par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 27 fĂ©vrier 2020, durĂ©e 14’25. © FranceFineArt.

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©Anne-Fréderique Fer, vernissage presse, le 27 février 2020.

Harper’s Bazaar, Juin 1964. Photographie de Hiro.
Harper’s Bazaar, Juin 1964. Photographie de Hiro.
Harper’s Bazaar, Mars 1896. Illustration de William H. Broadley.
Harper’s Bazaar, Mars 1896. Illustration de William H. Broadley.
Harper’s Bazaar, juillet 1958.Gleb Derujinsky.
Harper’s Bazaar, juillet 1958.Gleb Derujinsky.

Extrait du communiqué de presse :

Commissaires :
Éric Pujalet-Plaà, Attaché de conservation au musée des Arts décoratifs
Marianne le Galliard, Docteur en histoire de l’art, spécialiste de la photographie
Assistés de Lola Barillot, Chargée de la documentation et de la coordination

Ă€ l’occasion de la rĂ©ouverture des galeries de la mode, entièrement rĂ©novĂ©es grâce au mĂ©cĂ©nat de Stephen et Christine Schwarzman, le MusĂ©e des Arts DĂ©coratifs prĂ©sente du 28 fĂ©vrier au 14 juillet 2020 une grande exposition consacrĂ©e au cĂ©lèbre magazine de mode amĂ©ricain Harper’s Bazaar.

Soixante crĂ©ations de couture et de prĂŞt-Ă -porter, issues essentiellement des collections du musĂ©e, ponctuĂ©es de prĂŞts de pièces iconiques prestigieuses sont prĂ©sentĂ©es en correspondance avec leur parution dans ce magazine. Le regard des grands photographes et illustrateurs qui ont fait le renom de Bazaar est ainsi mis en perspective pour rĂ©sumer un siècle et demi d’histoire de mode. Man Ray, Salvador Dali, Richard Avedon, Andy Warhol, ou encore Peter Lindbergh ont, en effet, contribuĂ© Ă  l’esthĂ©tique hors pair du magazine. « Harper’s Bazaar. Premier magazine de mode Â» retrace les moments forts de cette revue mythique, son Ă©volution depuis 1867, en rendant hommage aux personnalitĂ©s qui l’ont façonnĂ©e : Carmel Snow, Alexey Brodovitch et Diana Vreeland. Tous trois, Ă  partir des annĂ©es trente propulsent le magazine dans la modernitĂ© de la mode et du graphisme instaurant une exigence qui fait encore Ă©cole. La scĂ©nographie, tout comme la rĂ©novation et l’amĂ©nagement des galeries, a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă  l’architecte et designer Adrien Gardère.

LancĂ© en 1867 Ă  New York par Harper & Brothers, Harper’s Bazaar s’adresse aux femmes afin de les instruire en matière de mode, de sociĂ©tĂ©, d’art et de littĂ©rature. Inscrit dans la tradition des gazettes de mode europĂ©ennes, il prĂ©sente l’originalitĂ© d’un engagement pour la cause fĂ©minine. Sa première rĂ©dactrice, Mary Louise Booth est suffragiste, abolitionniste et partisane de l’Union lors de la guerre civile amĂ©ricaine. La francophilie de cette femme de lettre rejaillit dans toute l’histoire du magazine. Au XXe siècle, Picasso, Cocteau, Matisse font partie des nombreux artistes français dont le magazine s’entoure. Bazaar consacre Ă©galement des articles aux figures de l’École AmĂ©ricaine telles Jackson Pollock, Franck Stella ou William Burroughs.

C’est aussi une revue littĂ©raire de portĂ©e internationale qui accueille les Ă©crits de Colette, Simone de Beauvoir, Françoise Sagan, Jean Genet, AndrĂ© Malraux tout en accordant aux Ă©crivains de langue anglaise une attention primordiale : Charles Dickens, Virginia Woolf, Patricia Highsmith, Truman Capote ou encore Carson McCullers ont Ă©crit dans Bazaar. Au-delĂ  du contenu, c’est l’aspect esthĂ©tique de la composition graphique qui constitue la richesse du magazine. L’équilibre entre les images de mode et l’acuitĂ© de sa critique font de Harper’s Bazaar une rĂ©fĂ©rence de l’histoire du graphisme et de la mode. Les grands couturiers et couturières : Charles-Frederick Worth, Paul Poiret, Jeanne Lanvin, Madeleine Vionnet, Elsa Schiaparelli, Christian Dior, Cristobal Balenciaga doivent une part de leur mythe au rayonnement de Bazaar.

DĂ©ployĂ©e sur les deux niveaux des galeries de la mode, l’exposition chronologique et thĂ©matique propose une immersion dans le magazine en plaçant des robes face Ă  leur publication originale très agrandie. Le cheminement souligne la contribution de Harper’s Bazaar Ă  l’évolution de la silhouette depuis 150 ans et raconte comment ces images de magazine se sont construites. L’exposition intègre, en effet, croquis, photos et patrons qui ont prĂ©cĂ©dĂ© l’image de mode et nourri son inspiration.

Le parcours s’ouvre sur un bref rappel de l’histoire des périodiques de mode au XVIe siècle. Mary L. Booth, première rédactrice en chef en 1867, donne le ton du magazine et introduit les créations du couturier parisien Charles-Frederick Worth très appréciées par les clientes fortunées américaines. Le magazine prend part à l’évolution des styles en témoignant successivement du goût de l’Art nouveau, puis de l’orientalisme des Ballets russes et de Paul Poiret qui inspire les couvertures que dessine Erté dans les années folles. C’est à cette époque que les photographies du baron Adolphe de Meyer orientent le magazine vers une esthétique photographique que plus tard George Hoyningen-Huene ou George Platt-Lynes teintent de surréalisme, à l’unisson des illustrations de Cassandre paraissant en couverture. Ce style répond aux créations d’Elsa Schiaparelli ou de Madeleine Vionnet donnant à la mode une dimension métaphysique et antique.

L’accent est mis sur l’importance de la « sainte trinitĂ© Â» qui, dans les annĂ©es 1930, fait de Bazaar un magazine de luxe avant-gardiste : Carmel Snow – rĂ©dactrice en chef s’allie le talent d’Alexey Brodovitch  â€“ directeur artistique – et de Diana Vreeland â€“ chroniqueuse de mode. Vreeland s’impose en styliste photographique ouvrant le magazine aux grands espaces et aux corps ensoleillĂ©s que Louise Dahl-Wolfe saisit en couleur Kodachrome. Carmel Snow introduit de grands noms de la photographies tels Man Ray puis Richard Avedon, en accord parfait avec les tendances de mode : le lyrisme d’Avedon se prĂŞte Ă  l’envolĂ©e des robes du soir d’après-guerre. Elle baptise aussi la première collection « New Look Â» de Christian Dior en 1947 initiant un vĂ©ritable Ă‚ge d’or. Cependant, les annĂ©es 1950 remettent en question Bazaar tel que le montre le film Funny Face avec Audrey Hepburn en premier rĂ´le. L’heure est Ă  l’existentialisme et dĂ©jĂ  aux premières illustrations d’Andy Warhol. L’évolution de Richard Avedon et les nouvelles ressources optiques photographiques conduisent Ă  la rĂ©volution Pop et Op du fameux numĂ©ro futuriste d’avril 1965.

Ă€ sa suite, le photographe Hiro fait de la mode un champ d’expĂ©rimentations en s’inspirant de l’art cinĂ©tique et en combinant films couleurs et flashs. Auras, distorsions, irisations des clichĂ©s des annĂ©es 1970 se reflètent aussi dans la crĂ©ation de mode colorĂ©e et brillante des annĂ©es DDD : Disco, Dallas et Dynastie donnent le ton du Bazaar des annĂ©es 1980 dirigĂ© par Mazolla marquĂ©es par la prĂ©sence en couverture des portraits de cĂ©lĂ©britĂ©s du Star Système photographiĂ©es en ektachrome et en plan très rapprochĂ©. En 1992, Liz Tilberis, rĂ©dactrice en chef, et Fabien Baron, directeur artistique, renouent avec l’élĂ©gance classique du magazine grâce Ă  une refonte de sa typographie et au choix d’une esthĂ©tique affirmĂ©e. Linda Evangelista et Kate Moss sont mises en lumières par Patrick Demarchelier ou Peter Lindbergh.

Avec l’arrivĂ©e de Glenda Bailey en 2001, en tant que rĂ©dactrice en chef, accompagnĂ©e par Stephen Gan et Elisabeth Hummer – directeurs artistiques, le magazine se fait spectacle et s’ouvre Ă  la fantaisie. Les photographes tels Jean-Paul Goude ou Simon Procter sont meneurs de revue. L’heure est au backstage, aux coulisses, aux grandes compositions photographiques et aux ambitieuses prises de risque. La beautĂ© et l’éclat du magazine s’accompagnent nĂ©anmoins d’un grand respect pour son histoire.

Cette exposition est la première consacrĂ©e Ă  un magazine de mode qui ne se limite pas Ă  la simple prĂ©sentation de photographies : elle se penche autant sur la question de la direction artistique que sur l’impact du graphisme et de la photographie, sur le rĂ´le des femmes et des hommes qui, autant que ceux qui la crĂ©ent et la portent, dĂ©fendent une certaine idĂ©e de la mode. Dans un musĂ©e qui a fait de la mode l’un de ses piliers, il n’est pas inutile de rappeler que le magazine de mode est très souvent le premier matĂ©riau qui permet d’en Ă©crire l’histoire comme il est aussi le premier vĂ©hicule de la diffusion et de la connaissance de la mode, un Ă©lĂ©ment de dĂ©finition de son identitĂ©, un acteur fondamental du système de la mode remis ici dans sa juste perspective.