đ âDessins de bijouxâ Les secrets de la crĂ©ation, au Petit Palais, du 1er avril au 20 juillet 2025
âDessins de bijouxâ Les secrets de la crĂ©ation
au Petit Palais, Paris
du 1er avril au 20 juillet 2025

PODCAST –Â Entretien avec Clara Roca, conservatrice des arts graphiques aprĂšs 1800 et des photographies – Petit palais, et commissaire scientifique de l’exposition,
par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă Paris, le 31 mars 2025, durĂ©e 24â56,
© FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :

Dessinateurs non identifiés pour Léon Rouvenat, Broche, années 1850-1870. Crayon graphite, aquarelle et gouache sur papier vélin translucide, 16,3 x 10,8 cm. Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Don Marc Bascou, 2018. CCà Paris Musées / Petit Palais.

Charles Jacqueau, Bague, vers 1945. Crayon graphite et gouache sur papier vélin translucide, 16,7 x 12,6 cm. Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Donation famille Jacqueau, 1998. CCà Paris Musées / Petit Palais.

Raymond Subes, Collier, années 1910. Crayon graphite et gouache sur papier gris, 23,8 x 16 cm. Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Achat, 2007. © Paris Musées / Petit Palais. © ADAGP, Paris, 2025.
Commissariat général
Annick Lemoine, conservatrice générale, directrice du Petit Palais.
Commissariat scientifique
Clara Roca, conservatrice des arts graphiques aprĂšs 1800 et des photographies.
Le Petit Palais prĂ©sente lâexposition Dessins de bijoux. Les secrets de la crĂ©ation et dĂ©voile pour la premiĂšre fois la richesse de cette collection, sortie de ses rĂ©serves et couvrant plus dâun siĂšcle de crĂ©ation, de la seconde moitiĂ© du XIXe au milieu du XXe siĂšcle.
Le musĂ©e rĂ©vĂšle la diversitĂ© et lâampleur de ce patrimoine constituĂ© depuis la fin des annĂ©es 1990 Ă travers une sĂ©lection exceptionnelle de dessins, rĂ©alisĂ©e parmi plus de 5500 oeuvres. Des feuilles de crĂ©ateurs Ă redĂ©couvrir, comme Pierre-Georges Deraisme et Charles Jacqueau, et des maisons prestigieuses telles que Boucheron, Cartier, Rouvenat et Vever tĂ©moignent de lâĂ©volution des styles et des techniques dans le domaine de la joaillerie.
AprĂšs Lâart du pastel (2017-2018), Ădition limitĂ©e (2021), TrĂ©sors en noir & blanc (2023-2024), le Petit Palais poursuit avec cette exposition la mise en lumiĂšre de son fonds exceptionnel dâarts graphiques.
Dessins de bijoux propose aux visiteurs un véritable voyage dans un atelier de création, grùce à un parcours qui se déploie en quatre grandes sections.
Le visiteur est invitĂ© Ă plonger dans lâunivers imaginaire des dessinateurs de bijoux qui puisent leur inspiration directement de lâobservation de la nature mais aussi de recueils dâornements qui vĂ©hiculent des formes dĂ©coratives issues de diffĂ©rentes Ă©poques et rĂ©gions du monde. Carnets dâesquisses, planches de motifs, livres⊠immergent le visiteur dans ce monde foisonnant.
Lâexposition se veut Ă©galement pĂ©dagogique, offrant un Ă©clairage sur les diffĂ©rentes Ă©tapes de la crĂ©ation dâun bijou : de lâesquisse rapide au dessin final, Ă lâĂ©chelle 1 et mis en couleur. Cette deuxiĂšme section sâattache Ă prĂ©senter la maniĂšre dont se mĂȘlent rigueur technique et sens artistique dans la conception de ces objets prĂ©cieux. Une sĂ©lection de dessins Ă la gouache particuliĂšrement sĂ©duisants met en valeur lâArt nouveau et lâArt dĂ©co. Une vidĂ©o rĂ©alisĂ©e Ă la Haute Ăcole de Joaillerie dĂ©voile les gestes prĂ©cis et intemporels des gouacheurs faisant ressortir la beautĂ© et la maĂźtrise de leur savoir-faire.
Véritables oeuvres collectives, les bijoux naissent de la collaboration de nombreux corps de métiers : dessinateurs, modeleurs, graveurs, ciseleurs, reperceurs, émailleurs, joailliers, sertisseurs, enfileurs ou encore polisseurs. La troisiÚme section évoque cette synergie, en exposant les dessins en regard des bijoux finis dont certains sont issus des collections du Petit Palais comme « Le Pendentif Sycomore » (1910) ou « La Bague insectes » (1903) de Georges Fouquet. Ce dialogue entre le papier et le métal révÚle la complexité du travail de chaque main et la beauté du processus créatif.
Les dessins de bijoux, souvent plus durables que les piĂšces ellesmĂȘmes, continuent de vivre, en tant quâarchives prĂ©cieuses mais Ă©galement comme sources dâinspiration pour les crĂ©ateurs des gĂ©nĂ©rations suivantes. Cette derniĂšre partie du parcours invite Ă rĂ©flĂ©chir sur la maniĂšre dont ces oeuvres sur papier traversent les Ă©poques et conservent leur rĂŽle vital dans lâunivers de la joaillerie. Lâexposition se termine par une sĂ©lection de bijoux rarement exposĂ©s issus des collections du Petit Palais, prĂ©sentĂ©s en regard de portraits dâĂ©lĂ©gantes.

Dessinateur non identifié pour Boucheron, Nécessaire papillons, vers 1945. Crayon graphite, encre et gouache au recto, encre et gouache au verso sur papier vélin translucide, 12,1 x 15 cm. Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Achat sur les arrérages du legs Dutuit, 2002. CCà Paris Musées / Petit Palais.

Vever FrĂšres, dâaprĂšs un modĂšle dâEugĂšne Grasset, Peigne «Cygnes et nĂ©nuphars», vers 1900. Ivoire, or repoussĂ©, Ă©mailcloisonnĂ© translucide et opaque, 15,5 x 9,5 x 0,5 cm. Petit Palais, musĂ©e des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Don dâHenri Vever, juin 1925.

Georges Callot, Dessin dâaprĂšs le peigne « Cygnes et nĂ©nuphars », vers 1900. Encre noire, papier calque, gouache, crayon graphite, 23 x 14,8 cm. Petit Palais, musĂ©e des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Achat, 1987. CCĂ Paris MusĂ©es / Petit Palais.
Parcours de l’exposition
La collection de dessins de bijoux du Petit Palais, riche de plus de cinq mille cinq cents oeuvres, reste mĂ©connue. ConstituĂ©e tardivement, Ă partir de 1998, elle est conservĂ©e en rĂ©serve, Ă lâabri de la lumiĂšre. Cette exposition dĂ©voile la diversitĂ© et la particularitĂ© de ce fonds. Sâil comprend de belles feuilles qui portent la marque de grands noms de crĂ©ateurs et de maisons de joaillerie de la seconde moitiĂ© du XIXe au milieu du XXe siĂšcle, comme RenĂ© Lalique ou Boucheron, il comporte aussi les fonds entiers des artistes Pierre-Georges Deraisme et Charles Jacqueau. Ces deux ensembles complets permettent de tĂ©moigner de la globalitĂ© du processus crĂ©atif du dessin de bijoux, de la premiĂšre idĂ©e rapidement jetĂ©e sur le papier Ă un dessin achevĂ© et mis en couleurs. Le parcours propose de dĂ©rouler ce fil pour Ă©voquer les sources dâinspiration des dessinateurs de bijoux, la genĂšse de leurs compositions et les techniques qui leur sont propres. Il invite Ă considĂ©rer leurs dessins pour leur valeur artistique intrinsĂšque, mais aussi Ă lâaune de leurs fonctions de conception, de fabrication et de commercialisation, parfois au regard de la piĂšce finale. Il Ă©voque enfin la longĂ©vitĂ© de ces feuilles qui endossent de nouveaux usages une fois les bijoux rĂ©alisĂ©s.
Section 1 : inspirations, aux sources du dessin
Pour interroger les sources dâinspiration des dessinateurs de bijoux, cette premiĂšre section de lâexposition sâappuie essentiellement sur les fonds complets de Pierre-Georges Deraisme et de Charles Jacqueau, donnĂ©s au Petit Palais par leurs descendants. Ces deux artistes ont en effet consciencieusement gardĂ© leurs Ă©tudes, parfois ordonnĂ©es dans des cahiers pour faciliter leur rĂ©emploi. Celles-ci Ă©clairent autant les modĂšles quâils choisissent que les premiĂšres Ă©tapes de leur processus crĂ©atif individuel. Pour plusieurs thĂ©matiques puisant dans les vastes rĂ©pertoires de la nature ou bien dans celui des arts, le parcours invite Ă suivre lâĂ©volution de formes et de motifs Ă©tudiĂ©s par les artistes. RetravaillĂ©s, assimilĂ©s, parfois hybridĂ©s, ils sont dissĂ©minĂ©s dans des projets de bijoux qui jouent de la citation comme de lâinterprĂ©tation personnelle. Ils tĂ©moignent des recherches sans restriction de ces dessinateurs cultivĂ©s dont les centres dâintĂ©rĂȘt et la curiositĂ© dĂ©passent largement le domaine de la bijouterie et de la joaillerie.
Nature – DĂšs la fin du XVIIIe siĂšcle, les dessinateurs de bijoux sâinspirent de la botanique, discipline en plein essor. Ils se constituent des rĂ©pertoires de formes naturelles,vĂ©gĂ©tales et animales,qui alimentent leurs conceptions.Tour Ă tour, selon les goĂ»ts et les pĂ©riodes, les fleurs nobles et simples, les classiques oiseaux et papillons comme les plus Ă©tranges colĂ©optĂšres y trouvent leur place. Les artistes observent la nature sur le motif, Ă la campagne ou au Jardin des plantes. Ils Ă©tudient dans leurs ateliers fleurs et feuilles coupĂ©es ou encore consultent des ouvrages scientifiques,des traitĂ©s et des recueils dâornements qui en offrent dĂ©jĂ une premiĂšre interprĂ©tation. Le regard prĂ©cis et naturaliste de travaux rĂ©alisĂ©s sur le vif peut donner lieu Ă des projets qui traduisent une quĂȘte de stylisation,empreinte de fantaisie et dâimaginaire ou bien tendant Ă lâĂ©pure et Ă lâabstraction.
Art – Nombre de dessinateurs de bijoux, parmi lesquels Pierre-Georges Deraisme et Charles Jacqueau, cherchent dans les musĂ©es ou dans les bibliothĂšques des rĂ©fĂ©rences pour alimenter leurs crĂ©ations et stimuler leur imagination. Ils reprennent Ă leur compte lâidĂ©e dâOwen Jones, auteur de la Grammaire de lâornement (1856), parangon du genre, selon laquelle il est impossible de faire du neuf sans lâaide du passĂ©. Les artistes compilent et sâapproprient ainsi formes et motifs issus de toute pĂ©riode et rĂ©gion du monde, et de tout domaine suscitant leur curiositĂ©, au-delĂ des arts dĂ©coratifs et de lâarchitecture. Ce faisant, ils se crĂ©ent des rĂ©pertoires personnels foisonnants, sommes dâĂ©tudes, de dĂ©calques et de notes prĂȘts au rĂ©emploi. Ils reprennent en cela le modĂšle des recueils dâornements, qui connaissent leur apogĂ©e au XIXe  siĂšcle et qui restent leurs rĂ©fĂ©rences de prĂ©dilection.
Section 2 : dessiner les bijoux, un art et un métier spécifiques
Les dessins de bijoux sont plus souvent dus Ă des artistes spĂ©cialisĂ©s dans ce domaine. Parfois praticiens en plus dâĂȘtre dessinateurs, ils sont formĂ©s en interne dans les ateliers ou dans des Ă©coles destinĂ©es aux futurs artisans. Ces feuilles Ă©tant rarement signĂ©es, lâidentitĂ© et la position de leur auteur, interne ou externe Ă lâatelier, sont souvent difficiles Ă dĂ©terminer. Ces dessins, avant tout fonctionnels, servent Ă la rĂ©alisation dâune piĂšce. A ce titre, ils rĂ©pondent Ă des codes que leur auteur et leurs destinataires connaissent et respectent. Le plus important est sans doute le principe de lâĂ©chelle 1. Le bijou est en effet reprĂ©sentĂ© Ă la taille rĂ©elle de sa potentielle exĂ©cution, de sorte que quiconque consulte le dessin en saisisse les dimensions exactes. Les dessinateurs et maisons suivent de plus des prĂ©fĂ©rences qui leur sont propres, par exemple dans le chois de couleurs symbolisant lâune ou lâautre pierre. Un dessin de bijou est ainsi Ă la fois le dĂ©part dâun projet et le support de rĂ©fĂ©rence, passĂ© de main en main dans les ateliers.
De lâesquisse au gouachĂ© â La collection du Petit Palais permet de tĂ©moigner de lâensemble du processus crĂ©atif du dessinateur de bijoux, de la premiĂšre idĂ©e jetĂ©e sur le papier Ă un dessin achevĂ© et mis en couleurs. Rarement conservĂ©s â parce quâils nâont pas Ă©tĂ© retenus ou quâils ont Ă©tĂ© remplacĂ©s par des dessins aboutis -, les croquis initiaux rĂ©vĂšlent les premiĂšres Ă©tapes de la rĂ©flexion de leur auteur. Si lâidĂ©e est retenue, ils sont suivis dâune mise au net. Ce nouveau dessin, rigoureux et prĂ©cis, prend en compte les contraintes des matĂ©riaux du futur bijou, le placement des pierres ou lâarticulation de la monture, afin de servir de guide pour la fabrication de lâobjet. Il peut encore ĂȘtre suivi dâun ultime Ă©tape, le gouachĂ©. ComprĂ©hensible pour les praticiens des ateliers, mais aussi pour les clients moins informĂ©s, ce dessin volontiers sĂ©duisant offre une image fidĂšle du futur bijou, consciencieusement figurĂ© et colorĂ©.
Les circonstances de la crĂ©ation â Le dessin de bijou accompagne la conception et, le cas Ă©chĂ©ant, la fabrication de la piĂšce. Les circonstances de sa crĂ©ation dĂ©pendent de ses destinataires. Sâil est avant tout un dessin technique transmis aux ateliers, il peut aussi ĂȘtre un support de validation, que ce soit par la direction artistique dâune maison, dans le cas dâune crĂ©ation pour le stock, par la clientĂšle, dans le cas dâune commande, ou encore par un jury, dans le cas dâun concours. Les formes quâil peut prendre tiennent compte des interlocuteurs avec lesquels le dessinateur doit composer. Outre ces instances de validation, le dessin de bijou est Ă©galement soumis aux praticiens qui peuvent juger de la faisabilitĂ© technique dâun projet et le faire amender, si nĂ©cessaire. Les feuilles peuvent ainsi porter la trace de prĂ©cisions et dâajustements formulĂ©s pour des partenaires spĂ©cifiques, ou en fonction de leurs propres retours.
Section 3 : bijou dessiné, bijou réalisé
Le dessin de bijou est le document de rĂ©fĂ©rence pour les corps de mĂ©tiers qui contribuent tour Ă tour Ă la crĂ©ation de la piĂšce, vĂ©ritable oeuvre collective. Outre les dessinateurs, celle-ci ne nĂ©cessite en effet parfois pas moins dâune dizaine de spĂ©cialistes diffĂ©rents pour voir le jour : modeleurs, graveurs, ciseleurs, reperceurs, Ă©mailleurs, joaillier, sertisseurs, enfileurs ou encore polisseurs. Ă lâĂ©chelle 1 de la piĂšce Ă rĂ©aliser, accompagnĂ© le cas Ă©chĂ©ant de vues de profil ou dâannotations diverses, mis en couleurs pour signifier les matiĂšres, le dessin doit ĂȘtre rapidement comprĂ©hensible par le chef dâatelier. Ce dernier dispose de toutes les clĂ©s pour lire correctement le bijou dessinĂ© et Ă©tablir une marche Ă suivre. Les allers-retours entre le dessinateur et les ateliers nâen restent pas moins possibles. Le projet est en effet susceptible dâĂ©voluer en fonction par exemple de contraintes techniques, dâamendements portant sur le choix de pierres ou de matiĂšres, ou de dĂ©clinaisons en plusieurs bijoux si un mĂȘme motif rencontre un certain succĂšs.
Section 4 : seconde vie, la longévité du dessin de bijou
Aujourdâhui, les dessins de bijoux sont mieux conservĂ©s, que ce soit dans les maisons qui ont vu leur naissance ou bien au sein de collections publiques ou privĂ©es. Une telle revalorisation tient au fait que ces feuilles revĂȘtent de nouveaux usages une fois les piĂšces fabriquĂ©es. Dans le prolongement de leur finalitĂ© premiĂšre, elles peuvent resservir de support de crĂ©ation et donner jour Ă des copies conformes ou des variantes dâinspiration plus lointaine. PartagĂ©es avec une clientĂšle Ă la maniĂšre dâun rĂ©pertoire visuel de modĂšles possibles, elles se font aussi outils de communication. Les dessins prĂ©paratoires et les dessins rĂ©trospectifs, actant lâaspect dĂ©finitif dâune piĂšce rĂ©alisĂ©e, tĂ©moignent de la production de crĂ©ateurs et de maisons pour certaines disparues. Plus pĂ©rennes que les bijoux, qui sont dispersĂ©s, dĂ©membrĂ©s ou dĂ©truits, ils sont investis dâune valeur historique, patrimoniale, voire juridique. Enfin, devenus objets de collection, considĂ©rĂ©s comme des oeuvres dâart Ă part entiĂšre, ces dessins mĂ©ritent dâĂȘtre apprĂ©ciĂ©s pour eux-mĂȘmes.
Catalogue de lâexposition – Dessins de Bijoux. Les secrets de la crĂ©ation – Sous la direction de Clara Roca, conservatrice du patrimoine, Petit Palais, musĂ©e des Beaux-Arts de la Ville de Paris, chargĂ©e des arts graphiques des XIXe et XIXe siĂšcles et de la photographie.
Riche dâune collection encore trop peu connue de dessins de bijoux, le Petit Palais conserve pourtant en son fonds prĂšs de 5700 feuilles, carnets et maquettes. Les gouachĂ©s de Lalique ou encore des dessinateurs des Maisons Boucheron et Rouvenat, y cĂŽtoient les fonds dâatelier de Pierre-Georges Deraisme et de Charles Jacqueau, illustre dessinateur de la Maison Cartier. Les Ă©poques et les styles sây croisent, mĂȘlant les dessins du Second Empire Ă ceux de lâArt dĂ©co, les styles historicisants de la seconde moitiĂ© du XIXe siĂšcle Ă lâArt Nouveau. Cheminant des sources dâinspirations des crĂ©ateurs Ă lâĂ©tincelante parure rĂ©alisĂ©e, le livre met en valeur les Ă©tapes de leur processus crĂ©atif que sont les Ă©tudes, les premiĂšres esquisses prĂ©paratoires, les mises au net, et les mises en couleurs. Ici, la part belle est faite aux reproductions, le plus souvent Ă taille rĂ©elle, de ces « bijoux sur papier », tantĂŽt documents de travail, tantĂŽt prĂ©cieuses archives, tantĂŽt dĂ©monstrations de virtuositĂ© technique, le plus souvent oeuvres dâart Ă part entiĂšre.