🔊 “Edi Dubien” S’éclairer sans fin, au musée de la Chasse et de la Nature, du 10 décembre 2024 au 4 mai 2025
“Edi Dubien” S’éclairer sans fin
au musée de la Chasse et de la Nature, Paris
du 10 décembre 2024 au 4 mai 2025
Musée de la Chasse et de la Nature
PODCAST – Entretien avec RĂ©my Provendier-Commenne, historien de l’art, responsable des collections MusĂ©e de la Chasse et de la Nature, et commissaire l’exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 9 décembre 2024, durée 12’50,
© FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :
Edi Dubien, Sans titre, 2024. 75 x 110 cm. Aquarelle et crayon sur papier. © Edi Dubien, ADAGP, Paris, 2024 / Photo : ©Aurélien Mole.
Edi Dubien, Sans titre, 2024, 65 x 50 cm. Aquarelle et crayon sur papier. © Edi Dubien, ADAGP, Paris, 2024 / Photo : ©Aurélien Mole.
Edi Dubien, Sans titre, 2024, 65 x 50 cm. Aquarelle et crayon sur papier. © Edi Dubien, ADAGP, Paris, 2024 / Photo : ©Aurélien Mole.
Edi Dubien, Sans titre, 2024, 50 x 60 cm. Aquarelle et crayon sur papier. © Edi Dubien, ADAGP, Paris, 2024 / Photo : ©Aurélien Mole.
Edi Dubien, Sans titre, 2024, 42 x 30 cm. Aquarelle et crayon sur papier. © Edi Dubien, ADAGP, Paris, 2024 / Photo : ©Aurélien Mole.
Edi Dubien, Sans titre, 2024, 29,7 x 21 cm. Aquarelle et crayon sur papier. © Edi Dubien, ADAGP, Paris, 2024 / Photo : ©Aurélien Mole.
Commissaire de l’exposition :
Rémy Provendier-Commenne, historien de l’art, responsable des collections Musée de la Chasse et de la Nature
Du 10 dĂ©cembre 2024 au 5 mai 2025, le MusĂ©e de la Chasse et de la Nature consacre une grande exposition monographique Ă Edi Dubien. RĂ©unissant plus de 200 dessins, ainsi que des peintures, des sculptures et des installations, oeuvres pour la plupart inĂ©dites, l’exposition se dĂ©ploiera dans tout le musĂ©e, dans un dialogue intime avec la collection permanente, les animaux naturalisĂ©s et le grand dĂ©cor de l’hĂ´tel particulier du XVIIIe siècle qui abrite l’institution parisienne.
Edi Dubien, artiste autodidacte français né en 1963, est connu pour ses oeuvres d’une profonde poésie et d’une émouvante humanité, qui explorent des thèmes liés à l’identité, à l’enfance et à la relation entre l’Homme et la nature. Dans ses oeuvres, humains au regard mélancolique, animaux souvent fardés et végétaux développent des relations d’échanges, de coopération, de métamorphose, et certainement de consolation.
Tout en douceur – ce dont nous avons assurĂ©ment le plus besoin face Ă un monde de plus en plus normalisant et clivant -, Edi Dubien cĂ©lèbre l’altĂ©ritĂ© et la libertĂ© d’être soi-mĂŞme.
Les thématiques abordées dans l’exposition
Les oeuvres d’Edi Dubien explorent des thèmes liĂ©s Ă l’enfance, l’identitĂ©, la fragilitĂ©, l’intimitĂ©, et la nature.
1. L’enfance réparée : La figure de l’enfant revient sans cesse dans l’oeuvre d’Edi Dubien. « Évidemment, elle est centrale ; il s’agit aussi de l’Homme qui se réalise venant du chaos », explique-t-il, offrant ainsi une clé de sa propre biographie, celle d’une enfance empreinte de violence intrafamiliale. Cependant, ses oeuvres ne doivent pas se lire uniquement comme des autoportraits. Dans une démarche plus universelle, il dénonce les violences faites à l’enfance. Ainsi, de nombreux modèles proviennent de photographies d’enfants des années 1940, souvenirs oubliés qu’il glane dans les vide-greniers et autres brocantes. En dessinant ces anonymes, ces enfants de la guerre, qu’il entoure d’une faune et d’une flore protectrice, Edi Dubien « répare ». Avec son trait, il soigne ces enfances cassées.
2. L’identitĂ© en mouvement : Dans ses portraits, Edi Dubien aborde la question de l’identitĂ© et de la transition. Son travail exprime un intime questionnement sur le genre, l’assignation et la construction de soi, et reflĂ©te son parcours personnel. Par ses oeuvres, il se rĂ©approprie son propre corps et son identitĂ©.
3. La force de la fragilitĂ© : Autre thème central dans les oeuvres d’Edi Dubien, la fragilitĂ© humaine, en particulier la vulnĂ©rabilitĂ© de l’enfance et de l’adolescence. Ses personnages incarnent la puretĂ© et la dĂ©licatesse de celles et ceux qui doutent et qui avancent en silence. « Faisons de la fragilitĂ© une force, n’ayons
pas peur de nos fragilités » aime à répéter l’artiste. Ce n’est qu’en acceptant nos fragilités, en renonçant à la brutalité et aux postures de domination que nous pourrons vivre en paix, trouver ensemble notre place dans le monde
4. La résilience et la renaissance grâce à la nature : La nature joue un rôle symbolique important. Les animaux, les plantes et les paysages, sont utilisés pour exprimer des états émotionnels ou des métaphores de la condition humaine. C’est à une connexion profonde, instinctive et donc profondément sincère que l’artiste nous invite. Entre fiction et réalité, cette nature protectrice -et transformatrice comme celle des contes de féés, de la Belle au bois dormant ou de Peau d’Ane – renvoie aux souvenirs d’enfance d’Edi Dubien, au jardin de sa grand-mère dans le Massif central, seul espace de paix et de réconfort dans une enfance marquée par la violence.
L’artiste
Edi Dubien explore les constructions sociales, psychologiques et Ă©motionnelles qui divergent des discours normatifs et des schĂ©mas de vie imposĂ©s. La faune et la flore, motifs centraux de ses dessins et aquarelles, sont utilisĂ©s pour mettre en scène des individus — de l’enfant Ă l’adulte — rĂ©duits au silence par la violence d’une sociĂ©tĂ© qui mĂ©connaĂ®t tant la diversitĂ© que l’environnement. Ă€ travers un dialogue sensible entre l’humain et la nature, l’oeuvre d’Edi Dubien invite Ă une prise de conscience de l’importance de l’acceptation de soi dans sa diversitĂ© et du respect des autres. NĂ© en 1963 Ă Issy-les-Moulineaux, Edi Dubien rĂ©side et travaille entre Paris et sa ferme dans la campagne du Loir-et-Cher. Edi Dubien a connu deux naissances : la première en 1963, et la seconde le 23 juin 2014, lorsqu’un jugement a modifiĂ© son Ă©tat civil pour lui permettre de vivre et d’ĂŞtre reconnu comme homme dans la sociĂ©tĂ©. Autodidacte, n’ayant pas frĂ©quentĂ© d’Ă©cole d’art, Edi Dubien aborde dans son oeuvre non seulement son propre parcours mais aussi des rĂ©flexions sur le monde, ses catastrophes, ses succès et ses potentialitĂ©s. Sa première grande rĂ©trospective, L’homme aux mille natures, a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e en 2020 au Mac Lyon. Cette annĂ©e, il revient Ă Lyon pour la Biennale, oĂą il prĂ©sente un ensemble d’oeuvres aux Grandes Locos, Ă la station mĂ©tro B – Gare Part-Dieu et au MusĂ©e gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal (jusqu’au 5 janvier 2025).