đ âHumain Autonome : DĂ©routesâ au MAC VAL, musĂ©e dâart contemporain du Val-de-Marne, du 26 avril au 22 septembre 2024
âHumain Autonome : DĂ©routesâ
au MAC VAL, musĂ©e dâart contemporain du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine
du 26 avril au 22 septembre 2024
MAC VAL
PODCAST –Â Entretien avec Marianne Derrien, co-commissaire de lâexposition,
par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă Vitry-sur-Seine, le 24 juin 2024, durĂ©e 22â25,
© FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :
Tobias Zielony, Aral -1, 2004. C-Print, 48 x 72 cm. KOW, Berlin. Photo © Tobias Zielony.
Tania Mouraud, Balafres 117 > 119, 2015. Encres pigmentaires sur papier Fine Art, 100 x 176 cm. Courtesy Ceysson & BénétiÚre. Photo © Tania Mouraud.
Mohamed Bourouissa, Sans titre, 2013, sĂ©rie « Horse Day ». Dessin et impression sur papier, 31 x 25 cm. Courtesy lâartiste et kamel mennour, Paris. © Adagp, Paris 2024. Photo © Mohamed Bourouissa.
Malala Andrialavidrazana, Figures 1876, PlanisphÚre élémentaire, 2018. Impression pigmentaire ultrachrome, papier photo Rag, cadre bois naturel, verre, 110 x 140 cm (cadre : 114,7 x 144,7 cm). Collection Frac Normandie.
Commissariat général : Nicolas Surlapierre
Commissariat de lâexposition : Marianne Derrien, Sarah Ihler-Meyer et Salim Santa Lucia
Commissariat associé : Frank Lamy
Prospective et tournĂ©e vers lâavenir, la programmation des expositions temporaires se poursuit autour des processus de constructions des identitĂ©s, des corps contemporains, tente de rĂ©flĂ©chir le rĂ©el et, Ă terme, proposer de nouveaux scĂ©narios, de nouvelles maniĂšres dâhabiter le monde. Câest dans ce contexte que le MAC VAL accueille le 4e volet du projet itinĂ©rant « Humain Autonome » dont le commissariat est assurĂ© par Marianne Derrien, Sarah Ihler-Meyer et Salim Santa Lucia. Voiture, caisse, auto, char, tacot, bagnole, tire⊠Lâautomobile est un objet paradoxal. Si dâaucuns lâadorent, dâautres la vouent aux gĂ©monies. Elle est, Ă tout le moins, un symbole ambigu, cause et symptĂŽme de bien des crises que nous traversons (Ă©conomique, sociĂ©tale, climatique, philosophiqueâŠ). Facilitant le dĂ©placement des corps et des marchandises, lâexploration mais aussi la conquĂȘte, Ă la fois instrument de libertĂ© et de contrĂŽle, son utilisation a façonnĂ© les paysages, les corps et les esprits. Concentrant de nombreux enjeux Ă©conomiques, lâauto est un non-lieu, mi privĂ© mi public, une machine Ă fantasmes et un objet de fĂ©tichisme, personnifiĂ©e parfois. Ses chaĂźnes de production, ses systĂšmes dâexploitation, le lien avec les Ă©nergies fossiles, ses mythes, ses impensĂ©s sont ici analysĂ©s, dĂ©construits, repris et retournĂ©s par les artistes de lâexposition. Pour autant, il ne sâagit pas de rejeter en bloc. Mais au contraire de faire prendre conscience, de pointer certaines apories de notre monde contemporain. Cette exposition rĂ©unit une cinquantaine dâartistes de gĂ©nĂ©rations diffĂ©rentes et est accompagnĂ©e d’une publication retraçant le projet dans son ensemble.
Depuis 2020, le cycle dâexpositions « Humain Autonome » a donnĂ© lieu Ă plusieurs occurrences mĂȘlant expositions, projections, ateliers, performances au Frac Normandie Ă Caen (« Ă 2000 tours minutes » et « Joyridin’ ») Ă La Condition Publique Ă Roubaix (« Fossiles mĂ©caniques ») dans le cadre de la Triennale Art et Industrie en collaboration avec le Centre Pompidou et le CNAP-Centre national des arts plastiques et aux Ateliers Le Wonder (« PrĂ©lude ») Ă Clichy (92) pour la Nuit Blanche. « DĂ©routes » est donc aujourdâhui au MAC VAL, le quatriĂšme opus du projet « Humain Autonome ».
« Humain Autonome : Déroutes »
Un Sujet autonome, affranchi de ses limites physiques, portĂ© par un progrĂšs inexorable, devenu maĂźtre et possesseur de la nature : tel est le mythe dont la voiture est le symbole. Soit un rĂ©cit Ă©pique, individualiste et « PĂ©tromasculiniste » (selon Cara New Dagget) â de ceux qui soutiennent des modes de production, des rapports de domination et dâexploitation Ă lâorigine de la destruction de nos Ă©cosystĂšmes. » Câest cet hĂ©ritage moderne quâaborde lâexposition « Humain Autonome : DĂ©routes » en mettant en regard les imaginaires et les rĂ©alitĂ©s de la civilisation du moteur. Objet de fĂ©tichisme, lâautomobile est ici rĂ©inscrite dans les systĂšmes Ă©nergĂ©tiques, lâorganisation du travail, les enjeux gĂ©opolitiques, les Ă©rotiques et les contre-cultures quâelle implique â ceux du « Capital fossile », selon Andreas Malm, qui ne cesse de se survivre Ă lui-mĂȘme. De gĂ©nĂ©rations diffĂ©rentes, issu·es de la scĂšne française et internationale, les artistes de cette exposition engagent une autre conception de lâautonomie humaine : comprise non pas comme indĂ©pendance Ă lâĂ©gard de toute extĂ©rioritĂ©, mais comme capacitĂ© Ă rĂ©flĂ©chir nos propres dĂ©terminations et interdĂ©pendances. Une autonomie situĂ©e par rapport Ă un ordre social et symbolique quâil sâagit de dĂ©construire. Ouvrant la voie Ă d’autres lignes d’horizons, d’autres points de fuite, leurs oeuvres se font tactiques de bifurcation et de dĂ©viation pour renverser, redĂ©finir les logiques Ă©conomiques et les systĂšmes de valeurs dominants : l’exploitation des corps et des sols, la surproduction, l’extractivisme, les conquĂȘtes coloniales, la vitesse, la puissance, le progrĂšsâŠ
ComposĂ©e de dizaines de milliers de piĂšces, une voiture est Ă la fois un monde en soi, un objet banal du quotidien et une icĂŽne du progrĂšs technique au XXe siĂšcle. Si celle-ci doit son dĂ©veloppement Ă une promesse initiale â celle de pouvoir se dĂ©placer plus vite et plus loin en offrant une autonomie individuelle jusque-lĂ inĂ©dite â, il s’agit ici de porter notre regard sur les Ă©mancipations et les asservissements produits par la culture du moteur. Dessinant des rĂ©cits alternatifs, lâexposition gĂ©nĂšre des propositions ouvertes, parfois paradoxales.
Avec les oeuvres de A.K. Burns, Alain Bublex, Alessandro Balteo-Yazbeck & Media Farzin, Alexandra Bircken, Andrea Zittel, Anita Molinero, Antoine Nessi, Atelier Van Lieshout, Bill Owens, Blair Thurman, BP, Cady Noland, Delphine Reist, Diego Bianchi, Ed Ruscha, François Dufeil, Frieda Toranzo Jaeger, Hans Haacke, Hugo Vessiller-Fonfreide, Julie Hascoët, Kristina Solomoukha, Laurent Faulon, Lothar Baumgarten, Lucie Stahl, Malala Andrialavidrazana, Marcel Devillers, Mark Leckey, Mark Lombardi, Martha Rosler, Mathis Altmann, Matthew Angelo Harrisson, Michael Sailstorfer, Mohamed Bourouissa, Monira Al Qadiri, O. Winston Link, Peter Buggenhout, Piero Gilardi, Randa Maroufi, Sara Sadik, Serge Lhermitte, Sophie Ristelhueber, Stéphanie Cherpin, Suzanne Husky, Tania Mouraud, Taryn Simon, Thomas Bayrle, Thomas Teurlai, Tobias Zielony, Willy Ronis.
Lothar Baumgarten, Missouri Pacific System Lewis Clark Viaduct Kansas City, Jackson County Kansas, 1989. Ăpreuve gĂ©lation-argentique, 56.5 x 38.3 cm. Courtesy Lothar Baumgarten Estate et Marian Goodman Gallery.
Laurent Faulon, Chevrolet intérieur cuir, 2015. Mousse polyuréthane expansive, métal, verre, 155 x 160 x 260 cm. Photo © Laurent Faulon.
Antoine Nessi, R.H., 2021. Aluminium, fixation murale acier, 30 x 40 x 20 cm. Courtesy l’artiste. Photo © Salim Santa Lucia.
Anita Molinero, Plastic Butcher: Yodock, 2016. Plastique, 80 x 200 x 40 cm. Courtesy Galerie Christophe Gaillard. Photo © Rebecca Fanuele.
En Ă©cho Ă lâexposition « Humain Autonome : Accrochage »
En rĂ©sonance avec lâexposition « Humain Autonome : DĂ©routes », le MAC VAL prĂ©sente une sĂ©lection dâoeuvres de sa collection. Avec Carole Benzaken, Ălisabeth Ballet, Ăric Dubuc, Ăric Hattan, ERRĂ, Ătienne Bossut, Jean Dewasne, Michel de Broin, NĂNE FUTBOL CLUB, Peter Klasen, Peter StĂ€mpfli, Pierre Ardouvin, Pierre Buraglio, Raymond Hains et VĂ©ronique Boudier.