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🔊 “Taïnos et Kalinagos des Antilles”, au musée du quai Branly – Jacques Chirac, du 4 juin au 13 octobre 2024

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“Taïnos et Kalinagos des Antilles”

au musée du quai Branly – Jacques Chirac, Paris

du 4 juin au 13 octobre 2024

musée du quai Branly


Entretien avec André Delpuech, conservateur général du patrimoine, et commissaire de l’exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 3 juin 2024, durée 16’33, © FranceFineArt.

PODCAST –  Entretien avec AndrĂ© Delpuech, conservateur gĂ©nĂ©ral du patrimoine, et commissaire de l’exposition,


par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 3 juin 2024, durée 16’33,
© FranceFineArt.


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Ta•nos et Kalinagos des Antilles
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©Anne-Fréderique Fer, présentation presse par André Delpuech, le 3 juin 2024.

Extrait du communiqué de presse :

Antiquités Caraïbes. Collection L. Guesde. Pointe à Pitre. Guadeloupe
N° inventaire Z884753. Deux haches].Planche appartenant à une série d’aquarelles en couleurs et à l’échelle grandeur nature d’objets lithiques précolombiens. © musée du quai Branly - Jacques Chirac.

AntiquitĂ©s CaraĂŻbes. Collection L. Guesde. Pointe Ă  Pitre. Guadeloupe N° inventaire Z884753. Deux haches].Planche appartenant Ă  une sĂ©rie d’aquarelles en couleurs et Ă  l’échelle grandeur nature d’objets lithiques prĂ©colombiens. © musĂ©e du quai Branly – Jacques Chirac.

Urne funéraire taïno. Zémi. Urne funéraire taïno. Zémi
Bois de gaïac, XIIe siècle
Collection du Musée barrois, Bar-le-Duc. Inv. 850.20.38
Cliché : Musée barrois / N. Leblanc.

Urne funéraire taïno. Zémi. Bois de gaïac, XIIe siècle Collection du Musée barrois, Bar-le-Duc. Inv. 850.20.38 Cliché : Musée barrois / N. Leblanc.

Trigonolithe. N° inventaire 71.1893.60.1. 14-15e siècle, Pierre polie et sculptée, 42,4 x 21,5 x 15,5 cm. Trouvée dans une grotte par le Père Vergne. © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Claude Germain.

Trigonolithe. N° inventaire 71.1893.60.1. 14-15e siècle, Pierre polie et sculptĂ©e, 42,4 x 21,5 x 15,5 cm. TrouvĂ©e dans une grotte par le Père Vergne. © musĂ©e du quai Branly – Jacques Chirac, photo Claude Germain.

Commissariat :

André Delpuech, conservateur général du patrimoine au Centre Alexandre Koyré de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales.




TaĂŻnos et Kalinagos des Antilles
rend hommage à l’exposition présentée il y a trente ans au Petit Palais à l’initiative de Jacques Chirac – exposition considérée comme un prélude à la naissance du musée du quai Branly. Indissociables, Les Taïnos, dans les Grandes Antilles, et les Kalinagos, dans les Petites Antilles, sont deux sociétés autochtones qui peuplaient les Caraïbes avant l’arrivée de Christophe Colomb en 1492. Premiers témoins de cette rencontre des deux mondes, ces peuples amérindiens de la mer des Caraïbes ont aussi été les premiers à subir la conquête européenne. Largement anéantis par la colonisation, les guerres et les maladies, ils continuent aujourd’hui d’être présents dans quelques îles comme les Kalinagos à la Dominique et les Garifunas à Saint-Vincent, ou des descendants taïnos à Porto Rico. À travers 70 oeuvres, dont une cinquantaine issue des collections du musée du quai Branly – Jacques Chirac, l’exposition revient sur l’histoire longue de ces premiers Antillais et sur l’empreinte et les nombreux héritages laissés dans les sociétés créoles contemporaines.


« L’art des sculpteurs taïnos ». Retour sur l’exposition de 1994
De février à mai 1994 s’est tenue au musée du Petit Palais l’exposition L’art des sculpteurs taïnos. Chefs-d’oeuvre des Grandes Antilles précolombiennes dont le commissaire était Jacques Kerchache. L’initiative en revenait à Jacques Chirac, alors maire de Paris, qui, en rendant hommage aux sociétés amérindiennes de la Caraïbe victimes de la conquête européenne, entendait répondre aux célébrations polémiques des 500 ans de la « découverte de l’Amérique » par Christophe Colomb, en 1992. La suite de l’histoire est connue : en 1995, Jacques Chirac est élu président de la République et décidera de la création du musée du quai Branly. Il est coutume de considérer l’exposition de Jacques Kerchache sur les Taïnos de 1994 comme une sorte de prélude à ce nouveau musée qui allait transformer le paysage muséal national.


TaĂŻnos et Kalinagos des Antilles
La première partie de l’exposition s’attache Ă  dĂ©montrer combien les recherches depuis l’exposition de 1994 ont permis de transformer notre connaissance et notre vision des TaĂŻnos et Kalinagos, sociĂ©tĂ©s amĂ©rindiennes de la mer des CaraĂŻbes – dernières d’une longue histoire qui dĂ©bute il y a plus de deux millĂ©naires sur le littoral de l’actuel Venezuela, d’oĂą sont originaires leurs ancĂŞtres. Grands marins et pĂŞcheurs habiles, cultivateurs et jardiniers remarquables, TaĂŻnos et Kalinagos ont dĂ©veloppĂ© des sociĂ©tĂ©s complexes et diversifiĂ©es s’étendant du continent sud-amĂ©ricain aux Grandes Antilles. Entre les 12e et le 15e siècles, la culture taĂŻno s’épanouit dans les Grandes Antilles et les Bahamas, avec comme Ă©picentre les Ă®les d’Hispaniola (HaĂŻti et RĂ©publique dominicaine) et de Puerto Rico. Les chefferies taĂŻnos Ă©taient organisĂ©es de manière hiĂ©rarchique. L’exercice effectif d’un pouvoir centralisĂ©, associĂ© Ă  une importante dĂ©mographie, permettait de rĂ©aliser de grands travaux d’amĂ©nagement. Chaque village possĂ©dait notamment un terrain destinĂ© au jeu de balle ou batey qui remplissait une fonction sacrĂ©e. Les grands centres cĂ©rĂ©moniels Ă©rigĂ©s Ă  Porto Rico et Hispaniola Ă©taient le point de ralliement pour des rites religieux, des Ă©changes de biens et des alliances politiques. Les Kalinagos vivaient, quant Ă  eux, dans les Petites Antilles, de Trinidad jusqu’à la Guadeloupe. Ces groupes issus du continent sont connus pour leur conduite belliqueuse et leur pratique de l’anthropophagie. Des coalitions puissantes mais temporaires leur permettaient de mener des raids jusqu’Ă  Puerto Rico ou sur le continent pour l’acquisition de biens matĂ©riels, le rapt de femmes et la capture de prisonniers destinĂ©s Ă  certains rites anthropophages. Ces sociĂ©tĂ©s antillaises ont pratiquĂ© un art sur pierre, bois, os ou coquillage oĂą les zemi occupent une place centrale. Les reprĂ©sentations de ces divinitĂ©s ou ĂŞtres surnaturels ont pris de multiples formes : tĂŞtes sculptĂ©es en pierre ou sur des coquillages, statues de bois, pierres Ă  trois pointes et aussi poupĂ©es de coton contenant un crâne humain tĂ©moignant d’un culte des ancĂŞtres.


Colonisation européenne et héritages amérindiens dans la Caraïbe
L’exposition s’intĂ©resse, dans la deuxième partie, aux nombreux hĂ©ritages des TaĂŻnos et Kalinagos dans les sociĂ©tĂ©s crĂ©oles contemporaines pour lesquelles cette ascendance est Ă  la source de revendications culturelles et politiques. Premiers tĂ©moins de la « Rencontre des deux mondes » – moment de l’irruption des europĂ©ens Ă  partir de 1492 et des voyages de Christophe Colomb, les peuples amĂ©rindiens de la mer des CaraĂŻbes ont aussi Ă©tĂ© les premiers Ă  subir la conquĂŞte europĂ©enne. Largement anĂ©antis par la colonisation, les guerres et les maladies, ces premiers Antillais continuent aujourd’hui d’être prĂ©sents dans quelques Ă®les comme Ă  la Dominique, sur leur territoire kalinago, et Ă  Saint-Vincent (les Garifunas ou Black Caribs). Ă€ Porto Rico, de rĂ©centes analyses gĂ©nĂ©tiques montrent aussi une ascendance taĂŻno pour de nombreux habitants de l’Ă®le. Cette prĂ©sence amĂ©rindienne transparaĂ®t Ă©galement fortement dans l’art contemporain en HaĂŻti oĂą sont dĂ©peintes les premières rencontres amicales entre EuropĂ©ens et AmĂ©rindiens, la conquĂŞte, les guerres et les rĂ©sistances des caciques taĂŻnos, devenus des figures emblĂ©matiques de la lutte contre l’oppression et la colonisation.

Spatule vomitive. N° inventaire 70.2015.20.1. 1300-1500. Bois, 35 × 4 × 11 cm. Spatule de bois sculptée dans un bois courbe (gaiac ou vigne) avec à son extrémité un personnage anthropomorphe avec une tête disproportionnée avec deux grands yeux et une bouche. Les orbites des yeux et la bouche devaient présenter des incrustations en coquillage ou en or. Le personnage en position accroupie ne présente pas de bras. Un décor est sculpté sous les pieds du personnage. Usage de l'objet, Spatule utilisée, afin de se purifier, par les shamanes ou caciques indiens des Grandes Antilles lors du rituel de la "cohoba" au cours duquel ils inhalaient une substance hallucinogène (la cohoba) pour entrer en contact avec les esprits, les "zemis". © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Claude Germain

Spatule vomitive. N° inventaire 70.2015.20.1. 1300-1500. Bois, 35 Ă— 4 Ă— 11 cm. Spatule de bois sculptĂ©e dans un bois courbe (gaiac ou vigne) avec Ă  son extrĂ©mitĂ© un personnage anthropomorphe avec une tĂŞte disproportionnĂ©e avec deux grands yeux et une bouche. Les orbites des yeux et la bouche devaient prĂ©senter des incrustations en coquillage ou en or. Le personnage en position accroupie ne prĂ©sente pas de bras. Un dĂ©cor est sculptĂ© sous les pieds du personnage. Usage de l’objet, Spatule utilisĂ©e, afin de se purifier, par les shamanes ou caciques indiens des Grandes Antilles lors du rituel de la « cohoba » au cours duquel ils inhalaient une substance hallucinogène (la cohoba) pour entrer en contact avec les esprits, les « zemis ». © musĂ©e du quai Branly – Jacques Chirac, photo Claude Germain

Amulette anthropomorphe. N° inventaire 70.2014.12.2. 1200-1500. Pierre, 3,3 x 2 x 2,1 cm. © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Claude Germain.

Amulette anthropomorphe. N° inventaire 70.2014.12.2. 1200-1500. Pierre, 3,3 x 2 x 2,1 cm. © musĂ©e du quai Branly – Jacques Chirac, photo Claude Germain.

Statuette anthropomorphe. N° inventaire 71.1887.156.1. 1200 – 1500. Basalte noir, 25,8 x 10,4 x 9,8 cm, 3862 g. Les proportions relatives de la tête sont considérablement exagérées. Les oreilles, placées très haut en arrière sur la tête, le nez, les yeux, la bouche, sont en relief. Ventre circulaire, le nombril figuré par une dépression entourant un cercle en relief, dont le centre est à son tour déprimé. Bras très grêles collés au corps, les articulations formant des angles aigus. Les jambes ne sont pas séparées, les pieds et les malléoles sont indiqués. A la partie postérieure, saillies très fortes des épaules, de la colonne vertébrale et des fesses, chacune de ces parties étant séparée des autres par des sillons profonds. Les vertébres sont indiquées par des traits incisés qui coupent transversalement l'épine dorsale. Hauteur : 22.2. Largeur max. : 10.1. Epaisseur de la saillie vertébrale au centre du nombril : 9.6. Usage de l'objet, Représente sans doute un zemi, nom donné par les indigènes des Antilles à tout être surnaturel. Il est possible que les statues anthropomorphes aient désigné des ancêtres. © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Thierry Ollivier, Michel Urtado

Statuette anthropomorphe. N° inventaire 71.1887.156.1. 1200 – 1500. Basalte noir, 25,8 x 10,4 x 9,8 cm, 3862 g. Les proportions relatives de la tĂŞte sont considĂ©rablement exagĂ©rĂ©es. Les oreilles, placĂ©es très haut en arrière sur la tĂŞte, le nez, les yeux, la bouche, sont en relief. Ventre circulaire, le nombril figurĂ© par une dĂ©pression entourant un cercle en relief, dont le centre est Ă  son tour dĂ©primĂ©. Bras très grĂŞles collĂ©s au corps, les articulations formant des angles aigus. Les jambes ne sont pas sĂ©parĂ©es, les pieds et les mallĂ©oles sont indiquĂ©s. A la partie postĂ©rieure, saillies très fortes des Ă©paules, de la colonne vertĂ©brale et des fesses, chacune de ces parties Ă©tant sĂ©parĂ©e des autres par des sillons profonds. Les vertĂ©bres sont indiquĂ©es par des traits incisĂ©s qui coupent transversalement l’Ă©pine dorsale. Hauteur : 22.2. Largeur max. : 10.1. Epaisseur de la saillie vertĂ©brale au centre du nombril : 9.6. Usage de l’objet, ReprĂ©sente sans doute un zemi, nom donnĂ© par les indigènes des Antilles Ă  tout ĂŞtre surnaturel. Il est possible que les statues anthropomorphes aient dĂ©signĂ© des ancĂŞtres. © musĂ©e du quai Branly – Jacques Chirac, photo Thierry Ollivier, Michel Urtado