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“Matisse, L’Atelier rouge” à la Fondation Louis Vuitton, du 4 mai au 9 septembre 2024

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“Matisse, L’Atelier rouge”

à la Fondation Louis Vuitton, Paris

du 4 mai au 9 septembre 2024

Fondation Louis Vuitton


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©Sylvain Silleran, vernissage presse, le 3 mail 2024.

Texte Sylvain Silleran

Henri Matisse, Grand Intérieur rouge, 1948. Huile sur toile / Oil on canvas. Musée national d’art moderne - Centre Georges Pompidou, Paris. © Succession H. Matisse 2024. © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN Grand Palais / Audrey Laurans.

Henri Matisse, Grand Intérieur rouge, 1948. Huile sur toile / Oil on canvas. Musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidou, Paris. © Succession H. Matisse 2024. © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN Grand Palais / Audrey Laurans.

Henri Matisse, The Blue Window, 1913. Huile sur toile / Oil on canvas. 130.8 x 90.5 x 0.0 cm. © Succession H. Matisse 2024. © Digital image, The Museum of Modern Art, New York / Scala, Florence.

Henri Matisse, The Blue Window, 1913. Huile sur toile / Oil on canvas. 130.8 x 90.5 x 0.0 cm. © Succession H. Matisse 2024. © Digital image, The Museum of Modern Art, New York / Scala, Florence.

Matisse – l’atelier rouge

fondation Louis Vuitton

Il y a d’abord une couleur, le rouge de Venise sanguin qui recouvre toute la toile, noyant ce coin de l’atelier de Matisse. Sol, murs, meubles, chaises, tréteaux, jusqu’à l’horloge sont recouverts de cet aplat, ne laissant que l’esquisse d’un contour couleur de toile. Seules apparaissent ses œuvres, tableaux accrochés au mur, sculptures, céramique, quelques châssis et cadres posés là… le reste n’est plus que fantôme, souvenir déjà estompé. Matisse, par ce geste délibéré de recouvrir le tableau de son atelier après l’avoir peint, révolutionne la peinture.

Mais avant de se plonger dans le manifeste qu’est devenu l’Atelier Rouge, prenons quelques instants pour planter le décor. Commençons par la genèse de l’atelier que Matisse a bâti à Issy-les-Moulineaux. Le voilà assis sur les marches jouant avec son chien. Quelques photographies familiales, de tout petits clichés sur lesquels il faut se pencher, très près, créent une intimité. Dans des cadres de bois couleur terre de Sienne flottent des feuillets suspendus entre deux plaques de verre. Un échanges de lettres, devis, factures qu’a eu l’artiste avec la Compagnie des Constructions Démontables et Hygiéniques pour la fabrication d’un atelier de 10m sur 10m.

Entrer dans la salle suivante est un choc, l’Atelier Rouge est là, simple et majestueux. Mais ce n’est pas tout, autour du tableau, toutes les œuvres qui y sont représentées sont réunies. On entre ainsi dans une reconstitution de l’atelier de Matisse tel qu’il l’a peint, un tableau augmenté comme une réalité virtuelle sauf qu’ici tout est réel, incarné: de la toile, du bronze, de la céramique… Nous voici projetés au cœur-même d’un manifeste pictural.

Corse, le vieux moulin et sa touche encore impressionniste est accroché au mur comme un souvenir un peu nostalgique. Une photo des jours heureux sortie d’un album que contemplerait Le Jeune Marin. Il en semble si éloigné, lui déjà dans le nouveau siècle, tout en aplats et trait larges et stylisés. La modernité insolente de ce portrait laisse pourtant échapper une douce mélancolie. Une Jeannette anguleuse est bâtie d’audaces géométriques de bronze. Le métal sombre échappe à la lumière ici, éblouit de reflets là, il propose un portrait de femme au caractère bien affirmé. A l’opposé, le petit Nu debout, très cambré en terre cuite est d’une douceur veloutée. Sans sa tête et ses bras, il ressemble à une relique archéologique, une divinité féminine antique.

Les cyclamen sur une table de jardin, tout en formes, aplats, préfigurent les papiers découpés. Ils dialoguent avec le nu féminin sur son assiette de faïence, résumé à un simple contour. Le trait bleu dessine un corps rond et doux, reposant sous une pluie de petites fleurs dans une stylisation minimaliste évoquant la peinture japonaise. Des Baigneurs à l’aspect inachevé ont été hâtivement posés sur la toile par quelques rapides coups de brosse à la couleur diluée. L’aspect inachevé est renforcé par des traits de crayon apparents. Ces quelques courbes comme enregistrement d’un geste, d’une vision hors du commun laissent sur le tableau l’énergie brute de l’esquisse.

La graphite brouillée par des coups de gomme, un pied effacé, un coude qui se déplace, et une étude de nu prend vie. Matisse laisse son dessin raconter bien plus qu’un instant figé. Le Nu à l’écharpe blanche assume jusque sur la toile sa genèse et ses repentirs. Le fond rouge est marqué des multiples positions successives des bras et jambes du modèle, mettant en mouvement autant le sujet que le peintre et ses émotions.

Après le refus de son mécène Chtchoukine de l’acheter, l’Atelier Rouge connait un destin digne d’un roman. Il est présenté à la seconde exposition postimpressionniste de Londres parmi une douzaine de toiles, en témoigne le reçu de l’exposition où il figure sous le titre de « panneau rouge », assuré pour la somme de 10500 F. Il voyage aux Etats-Unis, mène la grande vie nocturne dans un club de Londres, acheté par le propriétaire du Gargoyle Club, avant d’entrer en 1949 entre dans les collections du MoMA. Aujourd’hui l’Atelier Rouge vibre toujours aussi intensément de son rouge Vénitien. Le geste révolutionnaire de Matisse nous touche toujours autant. « Je l’aime bien mais je ne le comprends pas tout à fait. Je ne sais pas pourquoi je l’ai peint exactement comme cela. » admettait-il à Vilma Balogh visitant son atelier. Les plus belles révolutions sont faites de cette étoffe inconnue, diaphane et mystérieuse.

Sylvain Silleran


Extrait du communiqué de presse :

En ce printemps 2024, la Fondation Louis Vuitton reste fidèle à sa mission : favoriser la rencontre du public le plus large avec l’art de notre temps. Attachée à la présentation des « oeuvres repères de la modernité », la Fondation s’engage aussi à célébrer des artistes qui, tout en s’inscrivant dans la filiation de cette histoire, ont proposé de nouveaux modèles et bouleversé nos perceptions. Parallèlement, la Fondation apporte son soutien aux créateurs actuels qui travaillent avec audace à inventer notre époque tandis que le programme Open Space continue de soutenir et diffuser la création émergente.

Ainsi, du 4 mai au 9 septembre 2024, sont présentées simultanément une exposition événement consacrée à L’Atelier rouge (1911) d’Henri Matisse (1869-1954), et une rétrospective inédite de l’œuvre d’Ellsworth Kelly (1923-2015) réunissant peintures, sculptures, photographies et dessins.

Par ailleurs, dans le contexte des Jeux Olympiques à Paris, la Fondation présente une sélection d’oeuvres de sa Collection autour du sport, proposant une vision décalée et poétique de ce rendez-vous international.

Matisse, L’Atelier rouge

Commissariat :

Ann Temkin, conservatrice en chef au MoMA – the Marie-Josée and Henry Kravis Chief Curator of Painting and Sculpture – et Dorthe Aagesen, conservatrice en chef au SMK, avec le concours des Archives Henri Matisse.

Pour Paris : Commissaire générale : Suzanne Pagé, Directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton, Commissaire associé : François Michaud, assisté de Magdalena Gemra




La Fondation Louis Vuitton, en collaboration avec le Museum of Modern Art (MoMA), New York, et le SMK – Statens Museum for Kunst, Copenhague (Musée national d’art du Danemark), accueille l’exposition « Matisse, L’Atelier rouge », consacrée à la genèse et à l’histoire de ce célèbre chef-d’oeuvre de 1911, l’une des oeuvres emblématiques du MoMA depuis son acquisition en 1949. L’artiste y représente son atelier et les peintures, sculptures et objets décoratifs qu’il contient. L’exposition réunit pour la première fois les oeuvres présentes dans L’Atelier rouge depuis qu’elles ont quitté l’atelier de Matisse à Issy-les-Moulineaux. Elle s’enrichit de documents d’archive inédits et d’oeuvres éclairant le contexte de création et l’aventure de cette peinture.

« L’Atelier rouge, qui a maintenant plus de cent dix ans, est à la fois un point de repère dans la tradition séculaire des peintures d’atelier et une oeuvre fondamentale de l’art moderne », déclare Ann Temkin, conservatrice en chef au MoMA. « Ce tableau demeure une pierre de touche pour tout artiste s’aventurant à représenter son atelier. La décision radicale de Matisse de saturer la surface de l’oeuvre d’une couche de rouge a fasciné des générations d’artistes, parmi lesquels Mark Rothko et Ellsworth Kelly. Cependant, il reste encore beaucoup à explorer pour ce qui concerne l’origine et l’histoire du tableau ».

Le coeur de l’exposition est constitué de L’Atelier rouge et de six peintures, trois sculptures et une céramique reproduites dans le tableau, réalisées entre 1898 et 1911.

Certaines sont célèbres, tel Le Jeune Marin (II) (1906) – qui sera exposé en France pour la première fois depuis trente-et-un ans -, d’autres moins connues, comme La Corse, le vieux moulin (1898) ; d’autres encore ont été identifiées récemment. Trois oeuvres appartiennent au SMK- Les Baigneuses (1907), Le Luxe (II) (1907-1908) et Nu à l’écharpe blanche (1909) -, tandis que l’assiette peinte par l’artiste en 1907 figurant à l’avant-plan de L’Atelier rouge provient de la collection du MoMA.

L’exposition comprend également des oeuvres étroitement liées à L’Atelier rouge, tels La Fenêtre bleue (1913) du MoMA et Grand Intérieur rouge (1948) du Mnam/Centre Pompidou, permettant de restituer le parcours complexe du tableau de Matisse et le contexte de son acquisition par le MoMA. Une riche sélection de documents d’archive et de photographies, dont beaucoup n’ont jamais été publiés ou exposés, éclairent l’histoire de l’oeuvre. Enfin, un film présentera les découvertes les plus récentes sur le processus d’exécution du tableau.

L’Atelier rouge de Matisse représente son environnement de travail à Issy-les-Moulineaux. Le tableau a été peint dans la suite des oeuvres commandées par Sergueï Chtchoukine, le plus fidèle et le plus audacieux des premiers mécènes de Matisse. Si Chtchoukine acheta immédiatement L’Atelier rose, il refusa d’acquérir L’Atelier rouge. Le tableau resta en possession de Matisse pendant seize ans. Durant cette période, il fut présenté à la deuxième exposition post-impressionniste de Londres en 1912, puis à l’Armory Show à New York, Chicago et Boston en 1913.

L’Atelier rouge est acquis en 1927 par David Tennant, fondateur à Londres du Gargoyle Club où se croisent aristocrates et artistes. Le tableau demeure dans ce club jusqu’au début des années 1940, avant d’être acheté par Georges Keller, directeur de la galerie Bignou à New York. Enfin, en 1949, L’Atelier rouge entre au MoMA.

Commence alors sa seconde vie. À partir de 1949, en effet, les artistes de New York et tous ceux qui sont de passage s’arrêtent devant cette peinture dont la nouveauté radicale est soudain redécouverte. Matisse lui-même est revenu à la fin des années 1940 à ce qui faisait la spécificité de l’oeuvre de 1911: son « abstraction » par la présence obsédante du rouge, en dépit d’une description précise des meubles, tableaux et objets que contenait à l’époque son atelier d’Issy-les-Moulineaux. Il conçoit une nouvelle série de peintures prenant pour sujet l’environnement familier du peintre, notamment le Grand Intérieur rouge de 1948, qui rejoint la collection du Musée national d’art moderne en 1950 après avoir été exposé à New York par son fils Pierre Matisse en février 1949. Cette oeuvre est présente dans l’exposition, permettant d’évoquer l’importance de la peinture de Matisse dans les années d’après-guerre, à Paris comme à New York, et la présence de l’artiste au Mnam comme au MoMA.

Le dialogue entre L’Atelier rouge de 1911 et le Grand Intérieur rouge de 1948 sera particulièrement mis en lumière dans l’exposition de la Fondation, montrant à près de quarante ans de distance la relecture par Matisse de ce tableau précurseur au moment où le travail du peintre connaît à nouveau une profonde mutation.

Les deux peintures poursuivront par la suite leurs vies parallèles, fondatrices pour d’innombrables artistes américains et européens.


A voir également du 4 mai au 9 septembre 2024 :

Ellsworth Kelly, Four Greens, Upper Manhattan Bay, 1957. Collage sur carte postale / Collage on postcard, 8,6 x 13 cm. Collection particulière / Private collection. © Ellsworth Kelly Foundation.

Ellsworth Kelly, Four Greens, Upper Manhattan Bay, 1957. Collage sur carte postale / Collage on postcard, 8,6 x 13 cm. Collection particulière / Private collection. © Ellsworth Kelly Foundation.

Ellsworth Kelly, Atlantic, 1956. oil on canvas, two parts, 80 x 114 inches (203 x 290 cm). © Ellsworth Kelly Foundation.

Ellsworth Kelly, Atlantic, 1956. oil on canvas, two parts, 80 x 114 inches (203 x 290 cm). © Ellsworth Kelly Foundation.

llsworth Kelly. Formes et couleurs, 1949-2015


Commissaire générale : Suzanne Pagé, Directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton

Commissaires : Emily Wei Rales, Nora Severson Cafritz, Yuri Stone

Commissaire pour la présentation à Paris : Olivier Michelon, assisté de Clotilde Monroe




L’exposition « Ellsworth Kelly. Formes et couleurs, 1949-2015 » est organisée avec le Glenstone Museum, Potomac, Maryland et en collaboration avec le Ellsworth Kelly Studio, dans le cadre de « Ellsworth Kelly at 100 ».




Célébration du centenaire de la naissance de l’artiste, « Ellsworth Kelly. Formes et Couleurs, 1949-2015 » est la première exposition en France à aborder de manière aussi large l’oeuvre de ce créateur essentiel de la seconde moitié du XXe siècle, tant par sa chronologie que par les techniques qu’elle réunit. Organisée avec le Glenstone Museum (Potomac, Maryland) et en collaboration avec le Ellsworth Kelly Studio, l’exposition regroupe plus d’une centaine de pièces, peintures, sculptures mais aussi dessins, photographies et collages. L’exposition bénéficie de prêts d’institutions internationales (Art Institute of Chicago, Kröller-Müller Museum, Museum of Modern Art, San Francisco Museum of Modern Art, Tate, Whitney Museum) et de collections privées.

Ellsworth Kelly est considéré comme l’un des plus importants peintres et sculpteurs abstraits américains. S’étendant sur sept décennies, sa carrière est marquée par l’indépendance de son art par rapport à toute école ou mouvement artistique et par sa contribution novatrice à la peinture et à la sculpture du XXe siècle.

Il s’est inspiré de la nature et du monde qui l’entourait pour créer son style singulier qui a renouvelé l’abstraction aux XXe et XXIe siècles. Dix ans après sa disparition, ses oeuvres exercent toujours la même fascination, bien au-delà des frontières habituelles de la peinture. La Fondation Louis Vuitton a la chance d’en témoigner quotidiennement : son Auditorium abrite la dernière commande réalisée par l’artiste de son vivant. Pensée en dialogue avec les volumes de l’architecture de Frank Gehry, elle se déploie du rideau de scène (Spectrum VIII) aux murs de la salle de concert comme relevés et animés par une suite de monochromes rouge, jaune, bleu, vert et violet.

L’exposition « Ellsworth Kelly. Formes et Couleurs, 1949-2015 » retrace l’exploration par l’artiste de la relation entre forme, couleur, ligne et espace à travers des oeuvres-clés issues de périodes charnières de sa carrière.

La diversité des oeuvres, présentées sur deux étages du bâtiment et près de 1500 m2, appelle à se déjouer de la trompeuse simplicité du vocabulaire d’Ellsworth Kelly et à apprécier une oeuvre à la vitalité et la richesse surprenantes.

Souvent monochromes, d’apparence stricte dans leurs lignes, ses travaux ne découlent pas d’un système ou de l’application d’une règle. Ils résultent d’une quête visuelle où formes et couleurs s’accordent avec hédonisme.

Présentée au rez-de-bassin et au rez-de-chaussée de la Fondation, l’exposition comprend près de 100 oeuvres tirées des collections du Glenstone Museum, de la Fondation Louis Vuitton et de grands musées internationaux, notamment le Centre Pompidou, l’Art Institute of Chicago, le Philadelphia Museum of Art, le Kröller-Müller Museum (Pays-Bas), le San Francisco Museum of Modern Art, la Tate (Londres), le Walker Art Center (Minneapolis) et le Whitney Museum of American Art (New York). Des oeuvres majeures ont également été généreusement mises à disposition par le Ellsworth Kelly Studio et des collections privées.

Les oeuvres exposées couvrent le large éventail des supports utilisés par l’artiste – de la peinture à la sculpture en passant par les oeuvres sur papier, le collage et la photographie. Parmi les œuvres phares de l’exposition figurent des peintures de jeunesse telles que Tableau Vert (1952, collection Art Institute of Chicago) premier monochrome réalisé après la visite d’Ellsworth Kelly à Giverny, ou Painting in Three Panels (1956, collection Glenstone Museum), un exemple-clé de l’engagement du peintre vis-à-vis de l’architecture. Ces travaux précoces sont exposés en amont de réalisations issues des séries désormais canoniques Chatham et Spectrum. Une sélection des dessins de plantes réalisés tout au long de sa carrière occupe une place importante, de même qu’une sélection de photographies rarement exposées et de collages.

Parmi les oeuvres marquantes de l’exposition, citons Yellow Curve (1990), première de la série de peintures au sol à grande échelle d’Ellsworth Kelly, exposée dans un espace conçu sur mesure. L’installation, qui s’étend sur plus de 60 m2, est la première présentation de Yellow Curve en Europe depuis sa création en 1990 pour une exposition à Portikus, Francfort-sur-le-Main.

Autre travail monumental – cette fois pérenne – la commande réalisée en 2014 par Ellsworth Kelly pour l’Auditorium de la Fondation Louis Vuitton en dialogue avec l’architecture de Frank Gehry. Intégrée dans l’accrochage, elle sera introduite par une salle documentaire revenant sur ce projet et son inscription dans l’oeuvre de l’artiste.