“Giuseppe Penone“ Dessins
au Centre Pompidou, Paris
du 19 octobre 2022 au 6 mars 2023

PODCAST – Interview de Laetitia Pesenti, attachĂ©e de conservation au cabinet d’art graphique, MusĂ©e national d’art moderne, et commissaire de l’exposition,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 18 octobre 2022, durée 11’13.
© FranceFineArt.Â
Extrait du communiqué de presse :
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Commissariat gĂ©nĂ©ral :Â
Jonas Storsve, conservateur, chef du cabinet d’art graphique, MusĂ©e national d’art moderne.
Commissaire de l’exposition :Â
Laetitia Pesenti, attachĂ©e de conservation au cabinet d’art graphique, MusĂ©e national d’art moderne.
![Giuseppe Penone, Soffi [Souffles], 1977. Aquarelle et mine graphite sur papier, 25,6 x 36,6 cm. © Adagp, Paris, 2022. Photo © Centre Pompidou, Mnam-Cci/Cecilia Laulanne/Dist. Rmn-Gp.](https://im-francefineart.com/agenda/icono-3201-3350/3330_Giuseppe-Penone_1.jpg)
![Giuseppe Penone, Racchiudere i millenni negli anni [Recouvrir d’années les millénaires], 2010. Encre de Chine sur papier, 33,8 x 48 cm. Don de l’artiste en l’honneur de Dina Carrara, 2020. © Adagp, Paris, 2022. Photo © Centre Pompidou, Mnam-Cci /Cecilia Laulanne/Dist. Rmn-Gp.](https://im-francefineart.com/agenda/icono-3201-3350/3330_Giuseppe-Penone_2.jpg)
En 2020, Giuseppe Penone, figure importante de l’art contemporain et membre du mouvement de l’Arte Povera, fait une importante donation au MusĂ©e national d’art moderne : 328 dessins qui couvrent cinquante annĂ©es de crĂ©ation de 1967 Ă 2019. L’exposition est l’occasion de dĂ©voiler une large partie de cette donation du 19 octobre 2022 au 6 mars 2023.
Giuseppe Penone, dont les institutions françaises ont toujours reconnu l’importance et la singularitĂ© de la pratique, est l’une des figures majeures de l’art occidental des cinquante dernières annĂ©es. AssociĂ© au mouvement dĂ©fini par Germano Celant sous le terme d’Arte Povera, il a dĂ©veloppĂ© une dĂ©marche extrĂŞmement personnelle nourrie d’une rĂ©flexion philosophique parfois teintĂ©e de poĂ©sie sur le rapport de l’homme Ă la nature.
Connu comme sculpteur, Giuseppe Penone a pourtant toujours dessiné. Cette facette de son travail, intrinsèquement liée à sa pratique de la sculpture, est restée confidentielle jusqu’à l’exposition que lui consacra le Musée de Strasbourg, « Penone, l’espace de la main » en 1991, sous le commissariat de Roland Recht, Michèle Lavallée et Jonas Storsve.
« Je dessine comme je prends des notes » explique l’artiste, toujours un morceau de papier dans sa poche. Et le dessin, comme la sculpture, est pour Giuseppe Penone une manière de transcrire le geste, de rĂ©vĂ©ler la forme. Son expĂ©rience de l’Ă©criture doit Ă©galement s’entendre comme allant de pair avec cette dĂ©marche. Ses Ă©crits n’ont d’existence qu’en vis-Ă -vis de ses oeuvres. TeintĂ©s de poĂ©sie, tour Ă tour narratifs ou philosophiques, ils ont Ă©tĂ© rĂ©unis par les Éditions de l’École des beaux-arts de Paris en 2000, en un volume, rééditĂ© et augmentĂ© rĂ©gulièrement depuis, sous le titre Respirer l’ombre, comme l’installation magistrale qu’offrira l’artiste au Centre Pompidou, l’annĂ©e suivante.
Giuseppe Penone – Dessins : prĂ©sentation
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Quelques sculptures viennent ponctuer le parcours de l’exposition. Aux quatre sculptures des collections du MusĂ©e national d’art moderne, choisies en lien avec les dessins, sont associĂ©es deux sculptures provenant d’une collection particulière italienne prĂ©sentant ainsi un large panel des matĂ©riaux chers Ă l’artiste : le bois, la pierre, les feuilles, le bronze. La recherche et le travail sur les matĂ©riaux sont, en effet, primordiaux dans l’oeuvre de Penone et ses dessins en sont Ă©galement le reflet.
L’utilisation de la mine graphite, l’encre, l’aquarelle, le pigment mais aussi le frottage, le collage, le ruban adhĂ©sif pour prĂ©lever des empreintes, lui permettent de dĂ©velopper sur plusieurs annĂ©es et parfois mĂŞme plusieurs dĂ©cennies certains sujets qui lui sont chers et de crĂ©er ainsi un corpus toujours Ă la recherche de la technique qui traduira au mieux l’idĂ©e. L’exposition prĂ©sentĂ©e au Centre Pompidou privilĂ©gie volontairement un accrochage thĂ©matique, illustrant ainsi la dĂ©marche de l’artiste autour du travail sĂ©riel : partir d’une idĂ©e pour arriver Ă sa rĂ©alisation en trois dimensions en passant par son dĂ©veloppement, sa faisabilitĂ© et sa documentation.
La prĂ©sentation de 241 dessins sur 328 issus de la donation, dont beaucoup n’ont encore jamais Ă©tĂ© montrĂ©s au public, illustre les diffĂ©rentes Ă©tapes du processus de la pensĂ©e de l’artiste, du dessin d’Ă©tude jusqu’Ă la visualisation de l’oeuvre dans l’espace. Tout au long du parcours, les ouvertures dans les cimaises permettent de voir les sculptures sous diffĂ©rents angles. Les dessins quant Ă eux permettent de dĂ©couvrir celles-ci, non plus uniquement comme des objets, mais comme la matĂ©rialisation d’une dĂ©marche crĂ©ative.
Une place particulière est faite à deux projets que l’on pourrait qualifier de « parisiens » : celui des Chants de Maldoror en 1985, une commande de Liliane Durand Dessert autour du texte de Lautréamont et celui de Versailles qu’il a réalisé en 2013.
Un catalogue aux éditons du Centre Pompidou accompagne l’exposition.