🔊 “Malala Andrialavidrazana” Les échos du monde, à la Fondation H, Paris, du 3 septembre au 31 octobre 2020
“Malala Andrialavidrazana” Les échos du monde
Ă la Fondation H, Paris
du 3 septembre au 31 octobre 2020
Malala Andrialavidrazana
Fondation H
PODCAST – Interview de Malala Andrialavidrazana,
par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 4 septembre 2020, durée 27’22, © FranceFineArt.
© Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, visite de l’exposition avec Malala Andrialavidrazana, le 4 septembre 2020.
Extrait du communiqué de presse :
La Fondation H a été créée par Hassanein Hiridjee, dirigeant du Groupe AXIAN en 2015 avec la volonté forte de rapprocher les continents africain et européen en soutenant la création contemporaine africaine. Pari réussi puisqu’à l’occasion de son 5e anniversaire, la Fondation H partage le succès de ses premières années d’existence, en inaugurant un espace à Paris dédié à la culture du continent africain en partenariat avec la Cité internationale des arts.
La Fondation H – Paris annonce l’ouverture de ses portes au coeur du marais, à la Cité internationale des arts, en participant au rayonnement culturel du quatrième arrondissement. Depuis sa création, la Fondation H a pour ambition de propulser à l’international les artistes du continent africain. Ce nouvel espace à but non lucratif ne tirera aucun profit de la vente des oeuvres qui seront exposées entre ses murs. Son ambition est de soutenir activement les artistes, de tout mettre en oeuvre afin qu’ils puissent vivre pleinement de leur art.
A l’occasion de l’inauguration de l’espace, seront exposées les oeuvres de l’artiste internationale malgache Malala Andrialavidrazana, qui devient par la même occasion la marraine de ce lieu. Les séries d’Outre-Monde (2003), Insomnia (2009-2010), Echoes (from Indian Ocean) (2011-2013) et Figures (2015-en cours) y seront exposées.
Les Ă©chos du monde
Malala Andrialavidrazana est née et a grandi à Madagascar avant de s’installer à Paris à l’âge de douze ans. Elle alimente sa pratique artistique en se déplaçant d’un territoire à l’autre. Par le biais du médium photographique, elle questionne les barrières et interactions des cultures au sein du monde globalisé afin d’explorer ses imaginaires sociaux.
Diplômée de l’École Nationale d’Architecture de Paris La Villette, Malala Andrialavidrazana débute sa carrière en menant une réflexion sur le devenir des structures funéraires dans les agglomérations cosmopolites. Après l’étude des rites et bâtis traditionnels malgaches, elle poursuit ses recherches en Amérique du Sud, Asie et Océanie. La série qui en résulte, d’Outre-Monde (2003), déploie l’espace des morts comme un véritable négatif de la ville, et reçoit le Prix HSBC pour la photographie en 2004.
Plus tard, Malala Andrialavidrazana retourne à Hong Kong pour capturer les contradictions d’une mégalopole où l’ultra modernité côtoie les tabous, et impose un rythme qui laisse peu de place aux émotions. La série Insomnia (2009-2010) relate les quêtes de désir et de réconfort, endiguant le sentiment de solitude dans l’atmosphère crépusculaire, lorsque les tensions de la ville retombent.
Avec le soutien de l’Institut Français et du Conseil National des Arts d’Afrique du Sud, l’artiste explore les évolutions culturelles et sociétales de l’Océan Indien. En pénétrant dans les univers intimes des habitants de Mumbai à Durban, en passant par Antananarivo et La Réunion, la série Echoes (From Indian Ocean) (2001-2013) offre un dispositif représentationnel d’un monde contemporain aux multiples singularités, au-delà de l’Histoire qui les unit, et au-delà des apparences et des clichés.
La récente série, Figures (2015-en cours) est l’une des oeuvres les plus complexes tant sur le plan conceptuel que contextuel de Malala Andrialavidrazana. Elle questionne les mutations des sociétés globalisées en se saisissant des cartes et d’iconographies extraits de billets de banque, timbres postes, ou encore de pochettes de disque. À travers ce processus de collecte et d’assemblage d’archives, l’oeuvre procure une lecture renouvelée du monde, tout en faisant écho à nos identités.
Ses oeuvres ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es dans de nombreuses institutions et festivals Ă l’international. Au cours de ces dernières annĂ©es, on peut citer notamment la Biennale de Bamako, le Lagos Photo Festival, le Dhaka Art Summit au Bangladesh, le MoMa de Varsovie, la Fondation Ford, la Fondation Aperture Ă New York, la nouvelle CitĂ© de l’économie Ă Paris, etc. Actuellement, les oeuvres de Malala Andrialavidrazana sont exposĂ©es Ă la Fondation Boghossian – Villa Empain (Bruxelles) au sein de l’exposition Mappa mundi – Cartographies contemporaines, ainsi qu’au Centre Pompidou Ă l’occasion de l’exposition Global(e) Resistance.
« Ces photographies résonnent puissamment avec le contexte actuel. Echoes nous renvoie à l’expérience du confinement, Insomnia au temps suspendu aux lèvres pleines de promesses du Jour d’après. Tandis que d’Outre-Monde nous rappelle le besoin fondamental anthropologique et social que sont les rites funéraires, à l’heure où, pour cause de crise sanitaire, les rituels funéraires sont bouleversés voire interdits et où les cimetières sont dépassés par l’afflux des victimes du Covid-19. Contempler aujourd’hui les images de la série d’Outre-Monde nous rappelle l’urgence de retrouver une relation apaisée avec la société des morts pour mieux panser les blessures de vivants.
Les oeuvres de Malala Andrialavidrazana, présentées dans l’exposition de la Fondation H-Paris, ont été sélectionnés à la fin du mois de janvier 2020 pour une exposition prévue initialement début avril. Il est donc particulièrement troublant d’observer les affinités et les échos avec les récents événements. Cette pertinence témoigne de l’incroyable acuité du regard et d’analyse d’une artiste qui nous pousse à regarder autrement le monde. »
Sonia Recasens, historienne de l’art et commissaire indépendante