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“Chine < — > Afrique“

au Centre Pompidou, Paris

du 4 mars au 18 mai 2020

Centre Pompidou.fr

PODCAST - Interview de Alicia Knock, conservatrice au service créations contemporaines et prospectives
du Musée national d’art moderne et co-commissaire de l'exposition,

PODCAST Interview de Alicia Knock, conservatrice au service créations contemporaines et prospectives
du MusĂ©e national d’art moderne et co-commissaire de l’exposition

par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 3 mars 2020, durĂ©e 14’37. © FranceFineArt.


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©Anne-Fréderique Fer, vernissage presse, le 3 mars 2020.

Marie Voignier, Na China, 2019. Film HD. © Marie Voignier. © Les Films du Bilboquet.
Marie VoignierNa China, 2019. Film HD. © Marie Voignier. © Les Films du Bilboquet.
François-Xavier Gbré, Pont de l’amitié sino-malienne #1, Sotuba, Bamako, Mali, 2013.
François-Xavier GbréPont de l’amitié sino-malienne #1, Sotuba, Bamako, Mali, 2013.
Kiluanji Kia Henda, Havemos de Voltar (We Shall Return), [Film Still], 2017. Film monocanal, 17’30’’. A courtesy of the artist and Jahmek - Contemporary Art, Luanda.
Kiluanji Kia HendaHavemos de Voltar (We Shall Return), [Film Still], 2017. Film monocanal, 17’30’’. A courtesy of the artist and Jahmek – Contemporary Art, Luanda.

Extrait du communiqué de presse :

Commissaires : Alicia Knock et Yung Ma, conservateurs au MusĂ©e national d’art moderne.

Trente ans après « Les Magiciens de la Terre Â», quinze ans après « Africa Remix Â», cinq ans après « ModernitĂ©s plurielles de 1905 Ă  1970 Â», dans la continuitĂ© des expositions consacrĂ©es Ă  Wifredo Lam, Latiff Mohidin ou dernièrement Ernest Mancoba, le Centre Pompidou poursuit l’exploration de l’histoire des arts non occidentaux en mettant l’accent sur les relations entre la Chine et l’Afrique. Faut-il voir dans le lien sino africain une forme totale d’affranchissement colonial ou l’apparition d’un nouveau rapport de domination ? L’exposition « Chine < â€” > Afrique Â» confronte les espaces rĂ©els et imaginaires issus de ce dialogue, qui se construisent d’abord au coeur de l’idĂ©ologie marxiste et Ă  l’aune de l’histoire coloniale puis dĂ©coloniale. En creux, c’est l’histoire occidentale qui est questionnĂ©e.

Au tournant du 20e siècle, le penseur amĂ©ricain du panafricanisme, W.E.B DuBois, dĂ©fend l’idĂ©e selon laquelle le monde asiatique peut tracer la route d’une Ă©mancipation raciale mondiale. Le siècle dernier est traversĂ© par la mise en place progressive d’un lien, voire dans certains cas, d’une communautĂ© d’intĂ©rĂŞt politique, idĂ©ologique, puis largement Ă©conomique entre la Chine et l’Afrique. Cette rencontre afro-asiatique entre deux « Sud Â» libère des systèmes de reprĂ©sentation affranchis du cadre colonial comme celui de l’Occident et affirme la nĂ©cessitĂ© d’un commun dĂ©centrement. Quelles rĂ©alitĂ©s nouvelles Ă©mergent de cette rencontre transculturelle ? Quelles circulations, quelles villes, quelles communautĂ©s ? Quelles projections utopiques et dystopiques voient le jour ?

L’exposition propose d’esquisser des hypothèses de rencontres sino-africaines, depuis les imaginaires communs de lutte jusqu’à la configuration d’une identité transculturelle ou mondialisée. Elle interroge certaines transformations économiques (au travers des travaux de François-Xavier Gbré, Pratchaya Phinthong et Yonamine) et sociales nées de cette relation (Wang Bing, Anawana Haloba, Marie Voignier), tout comme le surcroît d’imaginaire critique qui s’en libère (Musquiqui Chihying, Kiluanji Kia Henda, Binelde Hyrcan).

François-Xavier Gbré et Kiluanji Kia Henda enracinent l’hypothèse sino-africaine dans une histoire marxiste et coloniale. Chez Gbré, le récit éclaté de la piscine de Bamako, construite en 1969 par l’URSS pour les premiers jeux africains qui n’ont jamais vu le jour, et rénovée par les Chinois, devient celui d’un transfert d’influence géopolitique. Dans l’installation filmique de Henda, une antilope empaillée du musée d’histoire naturelle de Luanda, symbole de l’identité nationale angolaise, raconte sa condition d’objet symbolique, comme artefact ethnographique traversé dans un même temps par la mémoire bouleversée de la guerre civile comme par la présence chinoise au présent.

L’exposition mĂ©dite çà et lĂ  sur la manière dont la coopĂ©ration Ă©conomique investit les sphères culturelles et influence la notion d’identitĂ© nationale. Chihying part de l’histoire longue du lien sino-africain – la dĂ©couverte archĂ©ologique de monnaies chinoises au Kenya â€“ pour mettre en scène une excavation anticipĂ©e des institutions culturelles que les Chinois construisent en Afrique. Dans un dispositif conceptuel et critique, Yonamine et Pratchaya Phinthong abordent la prĂ©sence chinoise comme une transaction Ă©conomique et symbolique rĂ©investie en espace relationnel de questionnement et d’apaisement.

À cette constitution possible d’une mémoire collective, s’ajoute une série de récits intimes dans les films de Marie Voignier et de Wang Bing, observant respectivement les trajectoires d’une communauté de commerçantes camerounaises et d’un migrant nigérian à Guangzhou. Ce resserrement infuse aussi l’installation d’Anawana Haloba, restitution poétique de la construction en Zambie d’une ligne de chemin de fer par les Chinois, sous la forme d’une chorégraphie filmique, littéraire, gestuelle et sonore.

L’enchâssement des horizons critiques passĂ©s et prĂ©sents n’a d’équivalent que la surenchère de spĂ©culation pour l’avenir. Les artistes libèrent des potentialitĂ©s mais aussi des Ă©checs ou des alternatives Ă  la coopĂ©ration Ă©conomique, tout en faisant de ce lien le prĂ©texte Ă  un commentaire sur la vie politique qui les entoure : Jie mĂ©dite sur l’implantation Ă  venir de la sociĂ©tĂ© Huawei en Afrique, Chihying propose une monnaie sonore qui puisse ĂŞtre une alternative Ă  la politique monĂ©taire du franc CFA tandis que Hyrcan s’inspire de l’envol lĂ©gendaire du dignitaire chinois Wan Hu pour faire Ă©cho Ă  l’échec de la politique spatiale angolaise.

Les artistes invitĂ©s par le Centre Pompidou ne sont pas qu’africains ou asiatiques et collaborent rĂ©gulièrement avec l’institution. Certains sont dĂ©jĂ  prĂ©sents dans les collections du MusĂ©e national d’art moderne. Leurs oeuvres illustrent les thĂ©matiques abordĂ©es dans « Chine < â€” > Afrique Â», liĂ©es Ă  l’hĂ©ritage du colonialisme reconfigurĂ© par de nouvelles alliances politiques et Ă©conomiques post ou nĂ©o-coloniales, et viennent alimenter l’exposition, d’abord pensĂ©e comme un espace de questionnement.

Artistes exposĂ©s :
Kiluanji Kia Henda
, né en 1979 en Angola, vit et travaille à Lisbonne et Luanda.
Musquiqui Chihying, né en 1985 à Taipei, vit et travaille à Berlin et Taipei.
Binelde Hyrcan, né en 1983 àLuanda, vit et travaille à Nice et Paris.
Cui Jie, née en 1983 à Shanghai, vit et travaille à Beijing.
François-Xavier Gbré, né en 1978 à Lille, vit et travaille à Abidjan.
Annie Anawana Haloba, née en 1978 à Livingstone, vit et travaille à Amsterdam
Wang Bing, né en 1967, à Xi’an, Province de Shaanxi, Chine, vit et travaille en Chine et en France.
Marie Voignier, née en 1974 à Ris-Orangis, France, vit et travaille à Paris.
Yonamine, né en 1975 en Angola, travaille entre Harare, Luanda, Lisbonne et Berlin.
Pratchaya Phinthong, né en 1974, vit et travaille à Bangkok.