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🔊 “Sorry Sun” Le Nouveau Programme – première édition, à la Fondation Pernod Ricard, du 16 septembre au 31 octobre 2025

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“Sorry Sun”
Saodat Ismailova, Alexandre Khondji & Hélène Yamba-Guimbi
Le Nouveau Programme – première édition

Ă  la Fondation Pernod Ricard, Paris

du 16 septembre 2025 au 31 octobre 2025

Fondation Pernod Ricard 


Entretien avec Liberty Adrien, curatrice et critique d'art française, Directrice du département curatorial du KW Institute for Contemporary Art à Berlin, et commissaire de l’exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, 15 septembre 2025, durée 18'33, © FranceFineArt.

PODCAST –  Entretien avec
Liberty Adrien,
curatrice et critique d’art française,
Directrice du département curatorial du KW Institute for Contemporary Art à Berlin, et commissaire de l’exposition,


par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, 15 septembre 2025, durĂ©e 18’33,
© FranceFineArt.


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©Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 15 septtembre 2025.

Extrait du communiqué de presse :

Saodat Ismailova, Melted into the Sun, 40’ film part of Nebula exhibition, Venice Biennale of Arts, 2024. Photo: Lorenzo Palmieri @saodatismailova.

Saodat Ismailova, Melted into the Sun, 40’ film part of Nebula exhibition, Venice Biennale of Arts, 2024. Photo: Lorenzo Palmieri @saodatismailova.

Saodat Ismailova, Bibi Seshanbe, 2022, installation view, Fridericianum Kassel, June 2022, Photo: Nicolas Wefers. @saodatismailova.

Saodat Ismailova, Bibi Seshanbe, 2022, installation view, Fridericianum Kassel, June 2022, Photo: Nicolas Wefers. @saodatismailova.

Hélène Yamba-Guimbi, Tonus at Paris Internationale, 2024 from right to left: The Good Wills of America, Bachelor Machine I and II, Suture, 2024. Photo: Jade Fourès-Vernier.

HĂ©lène Yamba-Guimbi, Tonus at Paris Internationale, 2024 from right to left: The Good Wills of America, Bachelor Machine I and II, Suture, 2024. Photo: Jade Fourès-Vernier.

Hélène Yamba-Guimbi,  Tonus at Paris Internationale, 2024, The Good Wills of America, 2024. Photo: Art Viewer.

Hélène Yamba-Guimbi, Tonus at Paris Internationale, 2024, The Good Wills of America, 2024. Photo: Art Viewer.

Alexandre Khondji, Dams, 2021. Barrière anti-inondation. 200 x 113 x 8 cm. LUMA Arles, France. @ Alexandre Khondji.

Alexandre Khondji, Dams, 2021. Barrière anti-inondation. 200 x 113 x 8 cm. LUMA Arles, France. @ Alexandre Khondji.

Alexandre Khondji, Reservoir, 2025. Réservoir souple, eau, raccords, tuyau, bâche. 700 × 380 × 35 cm. Museum für Moderne Kunst (MMK), Francfort-sur-le Main, Allemagne. @ Frank Sperling.

Alexandre Khondji, Reservoir, 2025. RĂ©servoir souple, eau, raccords, tuyau, bâche. 700 Ă— 380 Ă— 35 cm. Museum fĂĽr Moderne Kunst (MMK), Francfort-sur-le Main, Allemagne. @ Frank Sperling.

Commissaire :
Liberty Adrien, curatrice et critique d’art française, Directrice du dĂ©partement curatorial du KW Institute for Contemporary Art Ă  Berlin




Edito – Antonia Scintilla, Directrice de la Fondation Pernod Ricard

Depuis plus de vingt-cinq ans, la Fondation Pernod Ricard a ouvert une voie singulière dans le paysage de l’art contemporain. En marges des cadres traditionnels, elle s’est construite sur le désir de rester en mouvement, d’expérimenter sans cesse, d’ouvrir des espaces où les formes et les idées circulent librement. La Fondation représente à mes yeux un lieu vivant, traversé par les voix, les gestes, les récits des artistes et de celles et ceux qui les accompagnent.

De l’espace Paul Ricard sur les Champs-Élysées, en passant par celui de la rue Boissy d’Anglas, jusqu’au lieu actuel situé au coeur du quartier Saint-Lazare, l’histoire de la Fondation témoigne d’une même volonté : se tenir au plus près des pratiques artistiques, sans jamais céder à l’inertie. En renouvelant ses approches, elle veille à rester attentive à une scène artistique en constante évolution, profondément connectée aux enjeux de notre temps.

La Fondation Pernod Ricard fut l’une des premières en France à faire appel à des commissaires d’exposition indépendants, en invitant des voix multiples à penser l’exposition non comme une fin, mais comme un moment du dialogue. Pendant près de 25 ans, elle a mis en place le premier prix dédié à l’art contemporain en France, fondé sur un partenariat inédit entre le secteur privé et le secteur public, en collaboration avec le Centre Pompidou – un dispositif qui s’est avéré déterminant dans le parcours de nombreux artistes, en leur offrant l’opportunité d’entrer dans les collections du Musée National d’art moderne.

Face à un monde de l’art en constante accélération, nous affirmons la nécessité d’un changement de perspective – celle d’une coopération active, attentive, durable.

C’est dans cet esprit qu’a été lancé notre Nouveau Programme, évolution du Prix de la Fondation que nous avons conçu et expérimenté pendant plus de vingt-cinq ans. Ce nouveau format entend répondre aux enjeux actuels qui lient artistes et institutions, et qui me tiennent particulièrement à coeur. Il emprunte un chemin de traverse essentiel : accompagner les artistes à un moment charnière de leur parcours, réinterroger la notion d’émergence, construire un soutien sur mesure et ouvrir des perspectives allant bien au-delà d’une simple exposition.

Le Nouveau Programme s’articule autour du regard d’une commissaire invitée. Cette année, notre choix s’est porté sur Liberty Adrien, commissaire d’exposition, critique d’art et co-directrice de Portikus à Francfort, récemment nommée curatrice au KW à Berlin. En réunissant les oeuvres de Saodat Ismailova, Alexandre Khondji et Hélène Yamba-Guimbi, l’exposition poursuit une double ambition : offrir une visibilité à leurs démarches tout en les accompagnant dans le cadre d’une présentation institutionnelle.

En encourageant le dialogue et en faisant émerger des résonances avec d’autres scènes, nous aspirons à construire une communauté artistique vivante et ouverte. C’est dans cet esprit que la Fondation Pernod Ricard aborde cette nouvelle saison, avec la volonté réaffirmée d’être un lieu où l’on pense, où l’on fait, où l’on rêve aussi. Un lieu poreux au monde, à ses turbulences, à ses espoirs. Un lieu où la création contemporaine peut prendre corps, dans toute sa diversité et sa vitalité.






Sorry Sun – Liberty Adrien, Commissaire de l’exposition

Dans le cadre du Nouveau Programme de la Fondation Pernod Ricard, la commissaire d’exposition Liberty Adrien réunit trois artistes aux trajectoires distinctes : Saodat Ismailova, Alexandre Khondji et Hélène Yamba-Guimbi. Leurs pratiques déploient des écritures plastiques singulières, tout en partageant une attention portée à ce qui échappe : à la linéarité du récit, aux systèmes figés de représentation, aux certitudes établies. Ce choix curatorial s’inscrit dans une volonté de soutenir la pluralité des pratiques contemporaines et faire émerger des voix encore peu audibles dans le paysage institutionnel français, en tissant des résonances entre leurs regards, porteurs de récits fragmentés, de temporalités multiples et d’espaces en suspension.

« Le titre de l’exposition, Sorry Sun, évoque une lumière ambivalente – entre chaleur et brûlure, clarté et obscurité, éblouissement et fatigue. C’est dans cet interstice que l’exposition prend corps. Les oeuvres présentées tracent les contours d’une cartographie sensible du désajustement, laissant affleurer les fracture du présent : l’érosion des cadres et des idéaux sociaux, le désenchantement face aux promesses d’un progrès technologique
devenu incertain, et l’intensification de l’urgence écologique. En creux, elles révèlent aussi les persistances de croyances, de récits et de rituels populaires – fragments de mémoire à la fois personnelle et collective, et formes discrètes de résistance narrative.

Le soleil devient ici la figure d’un basculement – celui d’un monde où les certitudes vacillent, à la lisière du familier et de l’insaisissable, de l’explicite et de l’ambigu. Dans l’espace d’exposition, la lumière agit comme un fil conducteur, à la fois présence sensible et principe de narration. Elle guide le regard du spectateur, glissant subtilement d’une clarté naturelle à une lumière fabriquée, révélant tour à tour les oeuvres selon leur propre logique d’apparition. L’installation spatiale d’Alexandre Khondji naît d’une recherche in situ, en résonance étroite avec l’architecture singulière de la fondation. Elle donne forme à un dispositif où l’espace même d’exposition devient matière de création. Une lumière diffuse et fragmentaire semble, quant à elle, émaner des sculptures d’Hélène Yamba- Guimbi : ses objets et photographies émergent lentement de la pénombre, comme surgis d’une mémoire enfouie. La projection du film de Saodat Ismailova prolonge cette dramaturgie lumineuse : sa narration enveloppante tisse souvenirs intimes et mémoire collective, mythes et gestes rituels, faisant affleurer les strates de l’histoire de l’Asie centrale.

Conçue comme un élément de l’exposition, la publication Sorry Sun associe un ensemble de textes littéraires historiques et contemporains à trois contributions critiques, spécialement commandées pour venir éclairer les univers singuliers des artistes présenté·es. »


Le Nouveau Programme

En 2025, la Fondation fait évoluer son Prix sous une nouvelle forme : le Nouveau Programme. Cette évolution témoigne d’un désir fort d’accompagner les artistes dans la durée, selon de nouveaux formats et modalités. Fidèle à son
approche fondée sur la collaboration et l’implication d’un regard curatorial, la Fondation confie chaque édition du programme à un·e commissaire invité·e. En concertation avec la Fondation, celui ou celle-ci sélectionne trois artistes. Afin d’accroître la visibilité autour de leurs pratiques respectives, nous nous engageons à mettre en place un accompagnement critique au préalable de l’exposition dans les espaces de la Fondation Pernod Ricard et de les suivre dans un projet sur mesure à l’issue de celle-ci.

Pour l’exposition Ă  la Fondation, les trois artistes recevront chacun·e une rĂ©munĂ©ration de 3 000 € couvrant leurs honoraires et droits d’exposition. Leurs oeuvres seront prĂ©sentĂ©es dans le cadre d’une exposition collective dans les espaces de la Fondation Pernod Ricard en septembre et octobre 2025, avec un temps fort autour d’un programme associĂ© pendant la semaine d’Art Basel.

Un ouvrage dédié sera publié, comprenant un texte inédit sur le travail de chaque artiste, rédigé par un·e auteur·trice invité·e. Ce livre prolongera les réflexions soulevées par l’exposition, intégrant également des textes traduits pour la première fois en français ainsi que des contributions originales.

Au-delà de l’exposition, le programme prévoit un soutien personnalisé à chaque artiste pour développer un projet spécifique (production, exposition ou résidence) en partenariat avec des institutions en France ou à l’étranger. Chaque artiste bénéficiera à ce titre d’une dotation de 10 000 € pour la réalisation du projet, ainsi que de 5 000 € d’honoraires.

Le partenariat avec le Centre Pompidou/ MNAM se poursuit, chaque artiste intégrera les collections nationales via une donation de la Fondation. Un accompagnement sur mesure sera également proposé à chacun·une des trois artistes.


Les Artistes

Saodat Ismailova – NĂ©e en 1981 a Tachkent (OuzbĂ©kistan), Saodat Ismailova est cinĂ©aste et artiste visuelle. Elle vit et travaille Ă  Paris. FormĂ©e Ă  l’Institut national des arts de Tachkent puis au Fresnoy – Studio national des arts contemporains (France), elle dĂ©veloppe un travail audiovisuel Ă  la croisĂ©e du cinĂ©ma narratif et de l’installation. Ses Ĺ“uvres explorent les liens entre passĂ© et prĂ©sent, figures mythiques et histoires enfouies, en s’appuyant sur les croyances sĂ©culaires, la mĂ©moire collective et les rĂ©cits oubliĂ©s, avec une attention particulière portĂ©e aux cultures fĂ©minines d’Asie centrale. En 2021, elle fonde le collectif de recherche DAVRA Ă  Tachkent. Son travail a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© dans de nombreuses institutions et festivals internationaux, parmi lesquels le Festival de Cannes, la Berlinale, la Biennale de Venise (2022), la documenta 15 (Kassel, 2022), et le Festival de Seattle. En 2022, elle reçoit le Eye Art & Film Prize (Amsterdam).

Alexandre Khondji – NĂ© en 1993 Ă  Paris (France), Alexandre Khondji vit et travaille Ă  Paris. Ă€ travers son travail, il explore le statut de l’image et de l’oeuvre, en s’intĂ©ressant Ă  leur capacitĂ© Ă  se manifester et Ă  s’exposer. Sa dĂ©marche s’appuie toujours sur une rĂ©flexion thĂ©orique qu’il dĂ©veloppe Ă  partir du lieu d’exposition. Il est diplĂ´mĂ© du Bard College (États-Unis) et du Royal College of Art (Royaume-Uni). Il a prĂ©sentĂ© des expositions personnelles Ă  Sweetwater (Berlin, 2025). Son travail a Ă©tĂ© montrĂ© dans des expositions collectives au CAPC – musĂ©e d’art contemporain de Bordeaux (2024), au Museum fĂĽr Moderne Kunst (Francfort, 2025), Ă  Maureen Paley: Studio M (Londres, 2023), Ă  DOC (Paris, 2023), et Ă  LUMA (Arles, 2021). Il participera Ă  la Okayama Art Summit (Japon, 2025), sous le commissariat de Philippe Parreno. Ses textes ont Ă©tĂ© publiĂ©s dans The Skirt Chronicles (2019, 2020) et Catalogue: A Journal for Contemporary Art (2020). Il a Ă©tĂ© en rĂ©sidence Ă  la Fondation LUMA (2021) et a reçu le Jean French Travel Award (2014).

HĂ©lène Yamba-Guimbi – NĂ©e en 1995 Ă  Rennes (France), HĂ©lène Yamba-Guimbi vit et travaille entre Paris et Los Angeles. Après une première formation en arts textiles, elle est diplĂ´mĂ©e de l’École nationale supĂ©rieure d’arts de Paris-Cergy en 2023, puis du Master en EsthĂ©tique et Politique au California Institute of the Arts (CalArts), Ă  Valencia (Californie), en 2024. Son travail mĂŞle arts visuels, Ă©criture et recherche critique. Par l’usage de la rĂ©pĂ©tition, de la variation et de l’opposition, elle explore les relations humaines et les tensions sociales comme formes de communication fragmentĂ©es et conflictuelles. En 2025, elle prĂ©sentera deux expositions personnelles : Dog Whistle Ă  room_3557 (Los Angeles) et Cruel Optimism Ă  Tonus (Paris). Elle participe Ă©galement Ă  Salon Tonus dans le cadre de la foire Paris Internationale (2024). Son travail a rĂ©cemment Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© au Brooklyn Museum (Copy Machine Manifestos, 2023), chez Neuvitech (Inner Lights, Paris, 2023), Ă  la CitĂ© Montmartre aux Artistes (The more I throw away the more I’ll find, Paris, 2023), Ă  la Galerie Ygrec (Aubervilliers, 2022).