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🔊 “Pekka Halonen” Un hymne Ă  la Finlande, au Petit Palais, du 4 novembre 2025 au 22 fĂ©vrier 2026

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“Pekka Halonen” Un hymne à la Finlande

au Petit Palais, Paris

du 4 novembre 2025 au 22 février 2026

Petit Palais


Entretien avec Anne-Charlotte Cathelineau, conservatrice en chef du patrimoine au Petit Palais, et co-commissaire scientifique de l’exposition, par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, 3 novembre 2025, durĂ©e 13’12, © FranceFineArt.

PODCAST –  Entretien avec
Anne-Charlotte Cathelineau,
conservatrice en chef du patrimoine au Petit Palais, et co-commissaire scientifique de l’exposition,


par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, 3 novembre 2025, durĂ©e 13’12,
© FranceFineArt.


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©Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 3 novembre 2025.

Extrait du communiqué de presse :


Pekka Halonen, Nature morte, 1909. Huile sur toile, 61 × 53. Helsinki, Ateneum Art Museum. © Finnish National Gallery / Aleks Talve.

Pekka Halonen, Nature morte, 1909. Huile sur toile, 61 × 53. Helsinki, Ateneum Art Museum. © Finnish National Gallery / Aleks Talve.

Pekka Halonen, Au bord de la riviĂšre, 1897. Huile sur toile, 39 × 57 cm. Helsinki, Ateneum Art Museum. © Finnish National Gallery / Aleks Talve.

Pekka Halonen, Au bord de la riviĂšre, 1897. Huile sur toile, 39 × 57 cm. Helsinki, Ateneum Art Museum. © Finnish National Gallery / Aleks Talve.

Pekka Halonen, Pionniers en CarĂ©lie, 1900. Huile sur toile, 200 × 237 cm. Helsinki, Ateneum Art Museum. © Finnish National Gallery / Aleks Talve.

Pekka Halonen, Pionniers en CarĂ©lie, 1900. Huile sur toile, 200 × 237 cm. Helsinki, Ateneum Art Museum. © Finnish National Gallery / Aleks Talve.

Pekka Halonen, Le Violoniste, 1900. Huile sur toile, 43 × 50 cm. Helsinki, Ateneum Art Museum. © Finnish National Gallery / Aleks Talve.

Pekka Halonen, Le Violoniste, 1900. Huile sur toile, 43 × 50 cm. Helsinki, Ateneum Art Museum. © Finnish National Gallery / Aleks Talve.

Pekka Halonen, Jeune garçon sur le rivage, 1891-1893. Huile sur toile, 45 × 36,5 cm. Helsinki, Ateneum Art Museum. (en dĂ©pot au palais prĂ©sidentiel). © Finnish National Gallery / Hannu Pakarinen.

Pekka Halonen, Jeune garçon sur le rivage, 1891-1893. Huile sur toile, 45 × 36,5 cm. Helsinki, Ateneum Art Museum. (en dĂ©pot au palais prĂ©sidentiel). © Finnish National Gallery / Hannu Pakarinen.

Commissariat général
Annick Lemoine, conservatrice générale, directrice du Petit Palais
Commissariat scientifique
Anna-Maria von Bonsdorff, directrice du MusĂ©e d’art de l’Ateneum – Galerie nationale de Finlande (Helsinki)
Anne-Charlotte Cathelineau, conservatrice en chef du patrimoine au Petit Palais.



Le Petit Palais prĂ©sente la premiĂšre rĂ©trospective française dĂ©diĂ©e Ă  Pekka Halonen (1865-1933), figure majeure de l’ñge d’or finlandais. Conçue en partenariat avec le MusĂ©e d’art de l’Ateneum – Galerie nationale de Finlande (Helsinki), l’exposition rĂ©unit plus de 130 oeuvres issues des grandes collections publiques et privĂ©es du pays. Elle retrace l’ensemble de la carriĂšre de l’artiste, de la fin des annĂ©es 1880 au dĂ©but des annĂ©es 1930, en soulignant son apport Ă  la modernitĂ© par sa synthĂšse entre les diffĂ©rentes tendances picturales de la fin du XIXe siĂšcle. OrganisĂ©e selon un parcours chronothĂ©matique, l’exposition montre Ă  la fois l’engagement politique de l’artiste en faveur de l’indĂ©pendance de son pays et invite le visiteur Ă  voyager au coeur de la Finlande sauvage au grĂ© des paysages et des saisons, un tĂ©moignage sensible qui rĂ©sonne avec les enjeux contemporains Ă©cologiques.

Le parcours, structurĂ© en six sections, retrace l’évolution de l’artiste et met en lumiĂšre ses maĂźtres, son cercle de sociabilitĂ© et son mode de vie, autant d’élĂ©ments qui ont profondĂ©ment marquĂ© son oeuvre tout au long de sa carriĂšre.

AprĂšs une formation Ă  l’École des beaux-arts d’Helsinki, Pekka Halonen part Ă  Paris, oĂč il devient l’élĂšve de Paul Gauguin. Il effectue plusieurs sĂ©jours entre la France et la Finlande jusqu’en 1894, perfectionnant sans cesse sa pratique. À Paris, son style est influencĂ© par les courants artistiques alors en vogue : le japonisme, le pleinairisme et le synthĂ©tisme. InstallĂ© Ă  Montmartre, il frĂ©quente d’autres artistes finlandais de sa gĂ©nĂ©ration, tels que Akseli Gallen-Kallela, Magnus Enckell ou Eero JĂ€rnefelt, avec lesquels il partage rĂ©flexions et expĂ©rimentations.

Son oeuvre s’inscrit dans le sillage du romantisme national et du carĂ©lianisme, un mouvement artistique et intellectuel exaltant les paysages et les traditions locales dans un contexte de tensions croissantes avec la tutelle russe. Ses tableaux y deviennent les symboles d’un mode de vie finlandais idĂ©alisĂ© et ses paysages se chargent peu Ă  peu d’une dimension identitaire.

En 1900, il est invitĂ© Ă  participer Ă  l’Exposition universelle par Albert Edelfelt, auquel le Petit Palais a consacrĂ© une exposition en 2022. Pour la premiĂšre fois, la Finlande y est reprĂ©sentĂ©e par son propre pavillon, affirmant ainsi son existence en tant que nation autonome. Cette participation revĂȘt une importance considĂ©rable pour le peuple finlandais dans un climat de forte tension avec la Russie.

Cependant c’est surtout dans la nature finlandaise que Pekka Halonen trouve sa plus profonde inspiration. AprĂšs plusieurs voyages en France et en Italie, il choisit de s’installer au bord du lac de Tuusula, au sud du pays. Il y fait construire son atelier, baptisĂ© Halosenniemi, vĂ©ritable refuge au coeur des paysages qu’il chĂ©rit. Dans ce havre de paix, Ă©voquĂ© par la scĂ©nographie de l’exposition, l’artiste cultive un art de vivre simple, en harmonie avec son environnement. Il y peint des scĂšnes domestiques baignĂ©es de lumiĂšre, s’inspirant notamment du jardin qu’il entretient et dont il fait le motif de nombreuses compositions.

PassionnĂ© par le cycle des saisons, Halonen excelle Ă  restituer la poĂ©sie des paysages finlandais, en particulier la blancheur lumineuse des hivers. Il s’impose ainsi comme le grand peintre de la neige. La derniĂšre salle de l’exposition, intitulĂ©e Symphonie en blanc majeur, rend hommage Ă  cette virtuositĂ© et invite Ă  une contemplation silencieuse.

PensĂ©e comme une vĂ©ritable expĂ©rience sensorielle, la mĂ©diation de l’exposition convie les visiteurs Ă  une immersion dans l’univers naturel du peintre : balade mĂ©ditative et bornes olfactives permettent de ressentir les bienfaits apaisants de la forĂȘt finlandaise. Une visite contĂ©e entraĂźne les enfants dans les pas de Pyry, un petit flocon de neige, pour une dĂ©couverte poĂ©tique et ludique de l’exposition.

Cette exposition est organisĂ©e en collaboration avec le MusĂ©e d’art de l’Ateneum – Galerie nationale de Finlande (Helsinki).

Catalogue de l’exposition Pekka Halonen. Un hymne Ă  la Finlande. Sous la direction de : Anne-Charlotte Cathelineau, conservatrice en chef du patrimoine au Petit Palais, commissaire de l’exposition « Edelfelt. LumiĂšres de Finlande » en 2022 et Anna-Maria Von Bonsdorff, directrice du musĂ©e d’Art de l’Ateneum, galerie nationale de Finlande, Helsinki. Avec la contribution de PĂ€ivi Ahdeoja-MÀÀttĂ€, historienne de l’art et directrice des expositions au musĂ©e Halosenniemi de Tuusula ; Ingrid Fersing, historienne de l’art, spĂ©cialiste de la peinture scandinave ; Marja Lahelma, conservatrice en chef au musĂ©e d’Art de l’Ateneum, galerie nationale de Finlande, Helsinki ; Maikki Lavikkala, historienne de l’art, responsable de la production des expositions au musĂ©e d’Art de l’Ateneum, galerie nationale de Finlande, Helsinki et Annick Lemoine, conservatrice gĂ©nĂ©rale, directrice du Petit Palais.

Pekka Halonen, Paysage d’hiver, Kinahmi, 1923. Huile sur toile, 95,5 × 65,5 cm. Helsinki, Ateneum Art Museum. © Finnish National Gallery / Jenni Nurminen.

Pekka Halonen, Paysage d’hiver, Kinahmi, 1923. Huile sur toile, 95,5 × 65,5 cm. Helsinki, Ateneum Art Museum. © Finnish National Gallery / Jenni Nurminen.

Pekka Halonen, Le Linge séchant, 1910. Huile sur toile, 41 x 30. Heslinki, collection particuliÚre. © Photo Harri Silander.

Pekka Halonen, Le Linge séchant, 1910. Huile sur toile, 41 x 30. Heslinki, collection particuliÚre. © Photo Harri Silander.

Pekka Halonen, Paysage d’hiver, 1895. Huile sur toile, 76 × 57 cm. Helsinki, collection particuliĂšre. © Photo Harri Silander.

Pekka Halonen, Paysage d’hiver, 1895. Huile sur toile, 76 × 57 cm. Helsinki, collection particuliĂšre. © Photo Harri Silander.


Parcours de l’exposition

Introduction
Le Petit Palais poursuit son exploration de l’art finlandais avec la premiĂšre rĂ©trospective française dĂ©diĂ©e au peintre paysagiste Pekka Halonen. À la diffĂ©rence de la plupart des artistes finlandais de sa gĂ©nĂ©ration, Pekka Halonen n’est pas issu de l’élite suĂ©dophone, mais de la classe paysanne finnophone. NĂ© Ă  Lapinlahti, ville du centre-est de la Finlande, en Savonie du Nord, il baigne dĂšs son plus jeune Ăąge dans cette terre primitive dont il n’aura de cesse de restituer l’authenticitĂ© Ă  travers ses multiples paysages et ses tableaux mettant en scĂšne la vie rurale et les traditions finlandaises. C’est nĂ©anmoins Ă  l’étranger qu’il façonne sa personnalitĂ© crĂ©atrice. BĂ©nĂ©ficiant de plusieurs sĂ©jours Ă  Paris entre 1890 et 1894 grĂące Ă  des bourses, il se nourrit des multiples courants qui infusent la scĂšne française Ă  la fin du XIXe siĂšcle. En 1893, il devient l’élĂšve de Paul Gauguin. Cette rencontre dĂ©cisive sur les plans spirituel et esthĂ©tique renforce son idĂ©al : forger l’identitĂ© finlandaise. Pekka Halonen ancre son attachement Ă  sa terre natale dans la construction d’une maison-atelier, Halosenniemi, le long du lac de Tuusula, au sud de la Finlande. Dans ce havre de paix, il se laisse aller au bonheur simple de la vie domestique, entretenant un jardin potager qui lui offre des motifs pour des compositions empreintes de lumiĂšre et de couleur. Mais c’est vĂ©ritablement dans la transcription de l’hiver qu’il excelle, s’affirmant comme l’un des plus grands interprĂštes de la neige.

SECTION 1 / Faire ses gammes : la formation Ă  Helsinki et Ă  Paris
Comme la majoritĂ© des peintres finlandais de sa gĂ©nĂ©ration, Pekka Halonen suit un premier enseignement artistique Ă  l’École de dessin de la SociĂ©tĂ© des beaux-arts de Finlande Ă  Helsinki. Il y apprend Ă  dessiner devant le modĂšle vivant et devant des moulages de statues antiques. De cette premiĂšre pĂ©riode subsistent des dessins au fusain puissamment modelĂ©s. Comme ses confrĂšres Ă©galement, il complĂšte cette premiĂšre formation au dĂ©but des annĂ©es 1890 par une immersion dans la capitale culturelle de l’époque : Paris. FrĂ©quentant plusieurs acadĂ©mies indĂ©pendantes (AcadĂ©mie Julian, AcadĂ©mie Colarossi et AcadĂ©mie Vitti), le jeune peintre se nourrit des diffĂ©rents courants qui renouvellent la vie artistique en cette fin du XIXe siĂšcle : naturalisme – dans le sillage de Jules Bastien-Lepage –, japonisme ou encore symbolisme. En 1893, sa rencontre avec Paul Gauguin, dont il devient l’élĂšve, est dĂ©terminante pour l’affirmation de sa personnalitĂ© crĂ©atrice.

« De la musique avant toute chose »
ÉlevĂ© dans un climat mĂ©lomane, Pekka Halonen pratique luimĂȘme le kantele, cette sorte de cithare typiquement finlandaise, trĂšs prĂ©sente dans l’épopĂ©e finnoise du Kalevala, et utilisĂ©e par les chanteurs de runes pour accompagner leurs rĂ©citations. Cet apprentissage lui vient de sa mĂšre, joueuse rĂ©putĂ©e. Le frĂšre cadet de Pekka, Heikki, est violoniste professionnel et fait ses gammes auprĂšs de Jean Sibelius. En 1900, il est premier violon lors du concert finlandais jouĂ© Ă  l’Exposition universelle de Paris. Maija, l’épouse de Pekka, est une brillante pianiste et joue souvent pour lui pendant qu’il peint. La famille noue des liens Ă©troits avec le compositeur Jean Sibelius et sa femme Aino, qui s’installent Ă©galement aux abords du lac de Tuusula.

SECTION 2 / Le pavillon finlandais à l’Exposition universelle de 1900
En 1900, lors de l’Exposition universelle de Paris, la Finlande figure pour la premiĂšre fois avec son propre pavillon en tant que nation autonome. Cette participation revĂȘt un enjeu trĂšs fort pour le peuple finlandais, dans un climat de forte tension avec la tutelle russe : le 15 fĂ©vrier 1899, le tsar Nicolas II promulgue un manifeste impĂ©rial dĂ©niant aux Finlandais une partie de leurs libertĂ©s. Dans ce contexte troublĂ©, les autoritĂ©s finlandaises conçoivent leur pavillon comme une vĂ©ritable tribune en faveur de leur indĂ©pendance. Il s’agit d’affirmer au monde les spĂ©cificitĂ©s de l’ñme finnoise et les ressources Ă©conomiques, gĂ©ographiques, intellectuelles et culturelles de la nation. Pour mettre en scĂšne le mode de vie et les mythes finlandais, le peintre Albert Edelfelt, dĂ©lĂ©guĂ© pour la section beaux-arts du pavillon, fait appel aux meilleurs artistes, parmi lesquels Pekka Halonen et Akseli Gallen-Kallela.

SECTION 3 / La voix de la Finlande
Membre du cercle patriotique Nuori Suomi (« Jeune Finlande ») avec son ami Akseli Gallen-Kallela, Pekka Halonen aspire Ă  la rĂ©gĂ©nĂ©ration de l’identitĂ© finlandaise, un idĂ©al qu’il poursuit en puisant Ă  diffĂ©rentes sources. De ses sĂ©jours parisiens, il retient notamment l’art synthĂ©tique et dĂ©coratif de Puvis de Chavannes. Le jeune artiste se tourne Ă©galement vers les maĂźtres anciens, en particulier les fresques italiennes du dĂ©but de la Renaissance, qu’il Ă©tudie lors de deux sĂ©jours en Italie. Ces influences se ressentent dans la gamme chromatique rĂ©duite et la technique qu’il utilise autour de 1900, la tempera (peinture Ă  la dĂ©trempe), dont la matitĂ© Ă©voque l’aspect des fresques. Mais c’est bien Ă  travers les thĂšmes que s’affirme l’ñme finlandaise : cĂ©lĂ©bration de la nature sauvage (Sorbier des oiseleurs, Grand pin, ContrĂ©e sauvage), mise en scĂšne des traditions et de la vie rurale (Homme goudronnant un bateau, Jeune fille skiant, Un Dimanche Ă  la ferme), Ă©vocation des mythes (À la rencontre de l’ennemi, La ForĂȘt du royaume des morts), exaltation de la rĂ©sistance du peuple finlandais (Pionniers en CarĂ©lie).

SECTION 4 / Halosenniemi, la mélodie du bonheur
À la suite de ses sĂ©jours parisiens, Pekka Halonen aspire Ă  une vie Ă  l’écart de l’agitation citadine, en harmonie avec la nature. Au dĂ©but du XXe siĂšcle, ce rĂȘve s’incarne lorsque l’artiste construit sa propre maison-atelier, dĂ©nommĂ©e Halosenniemi, sur la rive Est du lac de Tuusula, Ă  une trentaine de kilomĂštres de Helsinki. L’attrait de ce cadre champĂȘtre bien reliĂ© Ă  la capitale suscite l’implantation d’une communautĂ© culturelle incluant peintres (Pekka Halonen, Eero JĂ€rnefelt, Venny Soldan-Brofeldt), Ă©crivains (Juhani Aho, J.H. Erkko) et compositeur (Jean Sibelius). Partageant les mĂȘmes idĂ©aux sociaux-politiques et philosophiques, ces artistes prĂŽnent dans leur mode de vie la simplicitĂ©, l’authenticitĂ© et l’autosuffisance. Dans ce havre de paix, entourĂ©e de sa femme et de ses huit enfants qui lui servent de modĂšles, Pekka Halonen se laisse aller au bonheur simple de la vie domestique. Il entretient un jardin dont la production lui sert de motifs pour des compositions empreintes de couleur. Le lac et les rochers environnants lui inspirent Ă©galement de nombreux tableaux vibrants de lumiĂšre.

SECTION 5 / Éloge de la nature
Originaire de Savonie du Nord, Pekka Halonen baigne dĂšs son plus jeune Ăąge dans cette terre primitive dont il n’a de cesse de restituer l’authenticitĂ© Ă  travers ses nombreux paysages retranscrivant le passage des saisons et la limpiditĂ© de la lumiĂšre nordique. Le peintre s’affirme comme le gardien du paysage national, dans un contexte de profonde mutation, le pays s’ouvrant Ă  l’industrialisation. Faisant preuve d’une conscience prĂ©-Ă©cologique, Pekka Halonen s’engage pour la protection de l’environnement. Ses portraits d’arbres et ses paysages magnifient les lacs et les forĂȘts, retranscrivent la fonte des glaces et subliment les mille et une nuances de la neige. Ils constituent autant de plaidoyers pour la prĂ©servation de cette nature vierge incarnant l’ñme finlandaise. Dans tous ces paysages, aucune prĂ©sence humaine ne vient troubler le rythme de la nature, accentuant l’impression de sacralitĂ© et d’immuabilitĂ©.

SECTION 6 / Symphonie en blanc majeur
Plus que tout autre peintre finlandais, Pekka Halonen s’est affirmĂ© comme le poĂšte de la neige. Nul n’a su mieux que lui en reprĂ©senter les multiples nuances, la faisant chatoyer avec la glace au fil des saisons. Le thĂšme a traversĂ© toute sa carriĂšre, du milieu des annĂ©es 1890 au dĂ©but des annĂ©es 1930. Les paysages de neige constituent pour Pekka Halonen un terrain d’expĂ©rimentation oĂč transparaissent les diffĂ©rentes sources dont il s’est nourri au cours de ses sĂ©jours parisiens, du japonisme au nĂ©o-impressionnisme. Si l’on peut percevoir une Ă©volution stylistique, tous ces tableaux sont animĂ©s par une ferveur quasi mystique pour la puretĂ© et la sacralitĂ© de cette nature vierge sublimĂ©e par l’hiver. Dans les annĂ©es 1920, le motif tend Ă  se dissoudre, confinant presque Ă  l’abstraction. De plus en plus Ă©thĂ©rĂ©es et monochromes, les derniĂšres oeuvres se font le reflet de la sĂ©rĂ©nitĂ© intĂ©rieure Ă  laquelle est parvenu l’artiste. Un grand silence se dĂ©gage de ces oeuvres, vĂ©ritables symphonies en blanc majeur.