âHenri Cartier-Bresson avec Martin Parrâ RĂ©conciliation
âJan Grooverâ
Laboratoire des formes
Ă la Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris
du 8 novembre 2022 au 12 février 2023
Fondation Henri Cartier-Bresson

PODCAST – Interview de François HĂ©bel, directeur de la Fondation HCB, et commissaire de l’exposition âHenri Cartier-Bresson avec Martin Parr â RĂ©conciliationâ,
par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă Paris, le 7 novembre 2022, durĂ©e 11â50.
© FranceFineArt.
Extrait du communiqué de presse :
Â
Henri Cartier-Bresson avec Martin Parr â RĂ©conciliation




Commissariat : François Hébel, directeur de la Fondation HCB
Cette exposition est organisée avec la Martin Parr Foundation, Bristol.
Ă lâoccasion de lâinauguration de son nouvel espace, la Fondation HCB prĂ©sente une exposition inĂ©dite sur lâoeuvre dâHenri Cartier-Bresson (1908-2004) et de Martin Parr (nĂ© en 1952). Cette exposition rĂ©concilie les deux photographes, quâun « gouffre » sĂ©pare comme Martin Parr le qualifie lui-mĂȘme, Ă travers leurs regards, Ă trois Ă©poques diffĂ©rentes, sur la sociĂ©tĂ© du Nord de lâAngleterre au travail comme lors de ses loisirs.
En 1989, Martin Parr, photographe de renom et nĂ©anmoins controversĂ© pour ses photographies en couleur de la « middle class » britannique sur les plages du Nord de lâAngleterre, soulĂšve un tollĂ© lorsquâil tente dâintĂ©grer lâagence coopĂ©rative Magnum Photos. Henri Cartier-Bresson, coâfondateur de lâagence, fulmine contre cette perspective. Une rencontre des deux artistes permet une rĂ©conciliation amicale et la coexistence de leurs conceptions de la photographie, appartenant à « deux systĂšmes solaires diffĂ©rents » dâaprĂšs Cartier-Bresson. Martin Parr intĂšgre finalement Magnum Photos en 1994.
Si les deux photographes affichent ouvertement leurs diffĂ©rends artistiques, une rĂ©cente dĂ©couverte les nuancent. En 2021, la CinĂ©mathĂšque française exhume un film rĂ©alisĂ© au banc-titre, avec les photographies dâHenri CartierâBresson, par Douglas Hickox en 1962 pour la tĂ©lĂ©vision britannique ITV/ ABC. Dans Stop laughing â This is England (Cessez de rire, voici lâAngleterre), Cartier-Bresson y fait un portrait amusĂ© des Anglais au travail et lors de leurs loisirs dans le Nord industriel du pays. Les photographies de CartierâBresson, commandĂ©es pour ce film, ainsi que les commentaires, rĂ©sonnent de façon troublante, Ă 24 ans dâĂ©cart, avec le travail dĂ©criĂ© de Martin Parr, publiĂ© dans lâouvrage The Last Resort en 1986.
Lâexposition RĂ©conciliation prĂ©sente ce film ainsi que les tirages originaux dâHenri CartierâBresson qui en sont la matiĂšre premiĂšre ; lâouvrage The Last Resort de Martin Parr et une commande plus rĂ©cente (2009/2010), Black Country Stories, passĂ©e Ă ce dernier pour retourner sur ses propres traces dans le Nord de lâAngleterre photographier⊠les Anglais au travail et lors de leurs loisirs. Trois Ă©poques, deux regards pour dĂ©crire une mĂȘme sociĂ©tĂ© et son Ă©volution (1962, 1986, 2010). Comme lâa dit Henri Cartier-Bresson : « Il nâest pas plus exotique que lâAngleterre ».
Publication
L’exposition Henri Cartier-Bresson avec Martin Parr â RĂ©conciliation est accompagnĂ©e d’un ouvrage, Les Anglais, publiĂ© par delpire&co dans la collection oĂč sont Ă©galement parus Les AmĂ©ricains de Robert Frank, Les Allemands de RenĂ© Burri et Les Italiens de Bruno Barbey. Texte de François HĂ©bel, directeur de la Fondation HCB. Version bilingue français-anglais.
Jan Groover – Laboratoire des formes





Commissaires de l’exposition :
Tatyana Franck, présidente du French Institute Alliance Française à New York, ancienne directrice de Photo Elysée
Emilie Delcambre Hirsch,Â
AgnĂšs Sire, directrice artistique, pour la prĂ©sentation de lâexposition Ă la Fondation HCB
Conseiller scientifique – Paul FrĂšches
Production – Une exposition produite par Photo ElysĂ©e, Lausanne.
Artiste singuliĂšre, Jan Groover (1943-2012), dâorigine amĂ©ricaine, a eu un impact considĂ©rable sur la reconnaissance de la photographie couleur. Cette exposition, premiĂšre rĂ©trospective Ă lui ĂȘtre consacrĂ©e depuis sa mort en 2012, donne Ă voir lâĂ©volution de son oeuvre, de ses polyptyques originels aux natures mortes quâelle rĂ©alisera toute sa vie. GrĂące Ă la donation des archives de Jan Groover Ă Photo ElysĂ©e (Lausanne) en 2017, cette exposition, prĂ©sentĂ©e en 2019 Ă Lausanne, rend hommage Ă une artiste qui sâest en permanence renouvelĂ©e, sâinscrivant ainsi dans lâhistoire de la photographie.
Jan Groover a commencĂ© la photographie comme par dĂ©fi. Constatant que « la photographie n’Ă©tait pas prise au sĂ©rieux » aux Ătats-Unis dans les annĂ©es 1960, elle sâĂ©loigne de la peinture abstraite, quâelle a Ă©tudiĂ©e. En 1967, Jan Groover achĂšte son premier appareil photo, ce quâelle qualifie comme Ă©tant son « premier acte dâadulte ». Son goĂ»t pour lâabstraction et la picturalitĂ© se retrouve cependant dĂšs ses premiĂšres sĂ©ries de polyptiques dont le sujet est dĂ©multipliĂ©, fractionnĂ© ou cachĂ© derriĂšre des formes opaques, jusquâĂ ĂȘtre niĂ©.
Ă partir de la fin des annĂ©es 1970, Jan Groover se tourne vers la nature morte, genre classique des arts picturaux, quâelle explore jusquâĂ la fin de sa vie par une diversitĂ© exceptionnelle de sujets, de formats et de procĂ©dĂ©s. Alors que la photographie documentaire est Ă lâhonneur dans des magazines tels que LIFE, Jan Groover met Ă profit ses connaissances en peinture dans son travail photographique et contribue ainsi Ă donner Ă la photographie abstraite ses lettres de noblesse, produisant des clichĂ©s pour le plaisir des formes, loin de tout sens ou revendications. En plus des natures mortes, le travail de Jan Groover intĂšgre Ă©galement des sĂ©ries sur le thĂšme des autoroutes, du portrait et des fragments de corps (Body Parts).
Actrice de la mutation du mĂ©dium photographique vers plus de polyvalence, qualitĂ© jusquâalors attribuĂ©e Ă la peinture ou au dessin, Jan Groover expĂ©rimente diffĂ©rentes techniques de crĂ©ation. Par exemple, lâusage du tirage au platine et au palladium pour ses sĂ©ries de clichĂ©s urbains ou les portraits de ses proches, comme John Coplans ou Janet Borden avec qui elle est en constant dialogue intellectuel.
Lâexposition Jan Groover. Laboratoire des Formes prĂ©sente des Ă©preuves vintage en couleur et en noir et blanc, ainsi que des documents de travail de la photographe (polaroids, carnets prĂ©paratoires, etc.), permettant de dĂ©couvrir ses mĂ©thodes de crĂ©ation et d’apprĂ©cier plus amplement le caractĂšre expĂ©rimental de son travail ainsi que son influence sur la photographie contemporaine.
« Jâai fait des Ă©tudes de peinture, mais je ne dis gĂ©nĂ©ralement pas que jâai Ă©tĂ© peintre. [âŠ] Un jour, je me suis dit que je nâavais plus envie de tout inventer de toute piĂšce. Jâai donc abandonnĂ© la peinture. Et puis jâai dĂ©couvert que quoi quâon fasse, il faut tout inventer de toute maniĂšre. » Jan Groover, dans Pure invention : The Tabletop Still Life, 1990
Publication
L’exposition Jan Groover. Laboratoire des Formes, est accompagnĂ©e d’un ouvrage, publiĂ© en français par Les Ăditions Noir sur Blanc – Collection du MusĂ©e de lâElysĂ©e, et en anglais par Scheidegger & Spiess, Zurich.
Changement de format Ă la veille des vingt ans de la Fondation Henri Cartier-Bresson.
Ă la galerie le Cube de 300 m2, inaugurĂ©e en novembre 2018 au 79 rue des Archives dans le Marais, s’ajoute un Tube de 100 m2 dâexposition supplĂ©mentaires Ă partir du mois de novembre 2022. Le Tube est la rĂ©habilitation dâune magnifique cave du XVIIIĂšme siĂšcle situĂ©e sous lâactuelle Fondation. Ce nouveau volume a Ă©tĂ© repensĂ© par lâatelier dâarchitecture NOVO, qui avait dĂ©jĂ magnifiquement amĂ©nagĂ© la Fondation HCB au 79 rue des Archives. Cet espace spectaculaire est mis Ă jour sous lâautoritĂ© des architectes de lâĂtat et de la Ville de Paris qui voient lĂ une trĂšs belle piĂšce dâarchitecture : 6,50 m de large, 3,50 m de hauteur, le tout Ă©tant en pierre. Sobre et Ă©lĂ©gant, le Tube sera dotĂ© de cimaises modulables permettant de nombreuses combinaisons dâexpositions. Un lieu de stockage sera Ă©galement transformĂ© en espace pour lâaccueil pĂ©dagogique des groupes. Cube + Tube + Librairie + Espace pĂ©dagogique vont constituer un lieu unique de plus de 500 m2 dĂ©diĂ© Ă la photographie au coeur du Marais, entiĂšrement accessible aux personnes Ă mobilitĂ© rĂ©duite.
Pour fĂȘter cette extension deux programmes exceptionnels ouvrent au public le 8 novembre prochain :
âą Dans le Tube : lâexposition RĂ©conciliation – Henri Cartier-Bresson avec Martin Parr, organisĂ©e avec la Martin Parr Foundation (Bristol) et la CinĂ©mathĂšque française. Par un sujet commun, les Anglais au travail et lors de leurs loisirs, traitĂ© Ă trois Ă©poques diffĂ©rentes, cette exposition rĂ©concilie deux photographes trĂšs influents mais aux usages et esthĂ©tiques trĂšs diffĂ©rents. Commissariat : François HĂ©bel.
âą Dans le Cube : lâexposition Jan Groover. Laboratoire des Formes, produite par Photo ElysĂ©e (Lausanne). Conçue par Tatyana Franck, Emilie Delcambre Hirsch et AgnĂšs Sire (pour lâadaptation parisienne), cette rĂ©trospective rend hommage Ă la photographe amĂ©ricaine Jan Groover (1943-2012). Par lâexpĂ©rimentation du mĂ©dium photographique tout au long de sa carriĂšre, et notamment de la couleur, Jan Groover occupe une place unique dans lâhistoire de la photographie.