“Le 61 rue de Monceau” L’autre hôtel de Camondo
au musĂ©e Nissim de Camondo – MusĂ©e des Arts DĂ©coratifs, Paris
du 17 octobre 2019 au 15 mars 2020 (prolongĂ©e jusqu’au 13 septembre 2020)
Le MusĂ©e Nissim de Camondo rĂ©ouvre ses portes le 17 juin 2020 et sera gratuit jusqu’au 23 juin 2020.

PODCAST – Interview Sylvie Legrand-Rossi, conservatrice en chef du patrimoine au musĂ©e Nissim de Camondo et co-commissaire de l’exposition,
par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă Paris, le 16 octobre 2019, durĂ©e 20’58. © FranceFineArt.
© Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, visite de l’exposition avec Sylvie Legrand-Rossi, le 16 octobre 2019.



extrait du communiqué de presse :
Sylvie Legrand-Rossi, Conservatrice en chef du Patrimoine au musée Nissim de Camondo
Sophie d’Aigneaux-Le Tarnec, Attachée de conservation au musée Nissim de Camondo
Partis de Constantinople et installés à Paris en 1869, le comte Abraham-Béhor de Camondo (1829-1889) et son frère Nissim (1830-1889) choisissent de s’établir avec leur famille en bordure du parc Monceau. La périphérie sud du parc fait alors l’objet d’une opération de lotissement par les frères Pereire afin d’y élever des hôtels particuliers de prestige. En juin 1870, ils acquièrent deux terrains mitoyens au 61 et 63 rue de Monceau.
L’exposition présentée par le musée Nissim de Camondo dévoile, du 17 octobre 2019 au 15 mars 2020, une sélection de documents et d’acquisitions récentes qui renseignent de façon détaillée sur l’architecture, la décoration, l’ameublement et les collections d’oeuvres d’art de cette demeure d’exception que le comte Abraham-Béhor fait construire en 1875 par l’architecte Denis-Louis Destors (1816-1882) au 61, rue de Monceau et dont l’intérieur est entièrement détruit dans les années soixante-dix.
Outre des photographies de l’hôtel en 1875, des plans et élévations publiés par Le Moniteur en 1880, des inventaires et catalogues de ventes liés à la succession d’Abraham-Béhor de Camondo en 1893, puis à celle de son épouse Régina en 1905, c’est aussi l’occasion pour le public de découvrir des oeuvres majeures et pour la plupart inédites. Parmi les plus emblématiques, citons des panneaux de laque provenant du boudoir chinois, deux dessins aquarellés réalisés par Denis-Louis Destors pour le concours d’architecture de l’Académie des Beaux-Arts en 1876, un écran de cheminée et deux chaises ayant appartenu à la comtesse Régina ainsi qu’une livrée de domestique en panne de velours rouge.
L’histoire de cette demeure est également évoquée. Au terme d’une succession difficile, l’hôtel du comte Abraham-Béhor de Camondo est vendu en 1893 à Gaston Menier (1855-1934), propriétaire de la célèbre chocolaterie de Noisiel. De la cave au grenier, tout est mis aux enchères. Au cours de ces ventes, l’entrepreneur et son frère Albert achètent plusieurs tapisseries et quelques meubles. Au-dessus de la porte cochère, sur le médaillon central, les initiales du comte Abraham Béhor de Camondo sont effacées pour y graver celles de Gaston Menier.
L’aménagement intérieur de l’hôtel Menier est connu par des photographies conservées au musée d’Orsay ainsi que par le catalogue de vente de sa succession en 1936. Ces documents ont permis de retracer le parcours de certaines tapisseries provenant de la collection Camondo.
En 1946, Jacques Menier (1892-1953) met en vente l’hĂ´tel qu’il a hĂ©ritĂ© de son père qui devient alors le siège des AciĂ©ries de Pompey. Revendu en 1968, il est achetĂ© par l’Union des Assurances de Paris (UAP). Vers 1977-1980, le dĂ©cor intĂ©rieur est dĂ©truit – notamment le grand escalier – et la distribution très modifiĂ©e. La serre, pièce majeure de la demeure, est dĂ©molie et les communs restructurĂ©s. En 1979, les façades et la toiture de l’édifice sont classĂ©es au titre des Monuments Historiques sauvant la bâtisse d’une destruction complète. L’espace intĂ©rieur est Ă nouveau remaniĂ© en 2001, avant l’installation en 2005 du locataire actuel, la banque Morgan Stanley.
Réalisée grâce au soutien des donateurs du musée dont la générosité permet d’enrichir régulièrement le fonds des souvenirs de la famille Camondo, cette exposition apporte un éclairage nouveau sur l’oeuvre de bâtisseur et collectionneur du comte Abraham-Béhor de Camondo.