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🔊 “Global(e) Resistance” au Centre Pompidou, Paris, du 29 juillet 2020 au 4 janvier 2021

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“Global(e) Resistance”

au Centre Pompidou, Paris

du 29 juillet 2020 au 4 janvier 2021

Centre Pompidou

PODCAST -  Interview de Androula Michael, historienne de l’art et co-commissaire de l’exposition, par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 21 juillet 2020, durĂ©e 17’24. © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de Alicia Knock, conservatrice au MusĂ©e national d’art moderne – service CrĂ©ation contemporaine et prospective, et co-commissaire de l’exposition,

par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 28 juillet 2020, durĂ©e 25’11, © FranceFineArt.


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© Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, visite de l’exposition en fin de montage, le 28 juillet 2020.

Malala Andrialavidrazana, Figures 1861, Natural History of Mankind, 2016-2017. Photomontage, 122,5 x 132,7 cm. FNAC 2018-0313. Centre national des arts plastiques. © Malala Andrialavidrazana / Cnap.
Malala Andrialavidrazana, Figures 1861, Natural History of Mankind, 2016-2017. Photomontage, 122,5 x 132,7 cm. FNAC 2018-0313. Centre national des arts plastiques. © Malala Andrialavidrazana / Cnap.
Khalil Rabah, Untitled, All is Well, 2017. Acier, fibre de verre, rĂ©sine, tissu, 160 x 65 x 60 cm. Centre Pompidou, MNAM-CCI, Paris. Don de Robert Matta, Cercle International-Middle East North Africa, 2018. Courtesy de l'artiste et Sfeir-Semler Beirut/Hamburg. © Centre Pompidou, MNAM – CCI/Ph. Migeat/Dist.RMN-GP.
Khalil Rabah, Untitled, All is Well, 2017. Acier, fibre de verre, rĂ©sine, tissu, 160 x 65 x 60 cm. Centre Pompidou, MNAM-CCI, Paris. Don de Robert Matta, Cercle International-Middle East North Africa, 2018. Courtesy de l’artiste et Sfeir-Semler Beirut/Hamburg. © Centre Pompidou, MNAM – CCI/Ph. Migeat/Dist.RMN-GP.
Kemang WA LEHULERE, Red Winter in Gugulethu, 2016. Céramique peinte, bois, cuir, pelotes de laine, acier, caoutchouc, dimensions variables. Centre Pompidou, MNAM-CCI, Paris. Don des amis du Centre Pompidou, Perspective, 2017. © droits réservés.
Kemang WA LEHULERE, Red Winter in Gugulethu, 2016. Céramique peinte, bois, cuir, pelotes de laine, acier, caoutchouc, dimensions variables. Centre Pompidou, MNAM-CCI, Paris. Don des amis du Centre Pompidou, Perspective, 2017. © droits réservés.
Paulo Nazareth, Che, On the road, Namibia, 2012-2016. Impression photo sur papier coton, 75 x 100 cm. Issu d’un ensemble de 13 photographies. Centre Pompidou, MNAM – CCI, Paris. Don des amis du Centre Pompidou, Perspective, 2019. © Paulo Nazareth, Courtesy de l'artiste et Mendes Wood DM, SĂŁo Paulo, Brussels, New York.
Paulo Nazareth, Che, On the road, Namibia, 2012-2016. Impression photo sur papier coton, 75 x 100 cm. Issu d’un ensemble de 13 photographies. Centre Pompidou, MNAM – CCI, Paris. Don des amis du Centre Pompidou, Perspective, 2019. © Paulo Nazareth, Courtesy de l’artiste et Mendes Wood DM, SĂŁo Paulo, Brussels, New York.
Firenze Lai, Human Chain, 2014. Huile sur toile, 85 × 70 cm. Centre Pompidou, MNAM – CCI, Paris. Don de Honus Tandijono en 2018. © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Audrey Laurans/Dist.RMN-GP. © Firenze Lai.
Firenze Lai, Human Chain, 2014. Huile sur toile, 85 × 70 cm. Centre Pompidou, MNAM – CCI, Paris. Don de Honus Tandijono en 2018. © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Audrey Laurans/Dist.RMN-GP. © Firenze Lai.
CHIM ↑ POM, REAL TIMES, 2011. Installation mixte. Centre Pompidou, MNAM – CCI, Paris. Achat grĂące Ă  la Society of the Japanese Friends of Centre Pompidou, 2019. © Courtesy of the artist and MUJIN-TO Production, Tokyo.
CHIM ↑ POM, REAL TIMES, 2011. Installation mixte. Centre Pompidou, MNAM – CCI, Paris. Achat grĂące Ă  la Society of the Japanese Friends of Centre Pompidou, 2019. © Courtesy of the artist and MUJIN-TO Production, Tokyo.
Coco Fusco et Guillermo GĂłmez-Peña, The Couple in the Cage : Guatinaui Odyssey, 1992-1993. RĂ©alisation vidĂ©o : Paula Heredia, son, 31 min. © Centre Pompidou, MNAM – CCI/Dist.RMN-GP. © Coco Fusco/Adagp, Paris, 2020.
Coco Fusco et Guillermo GĂłmez-Peña, The Couple in the Cage : Guatinaui Odyssey, 1992-1993. RĂ©alisation vidĂ©o : Paula Heredia, son, 31 min. © Centre Pompidou, MNAM – CCI/Dist.RMN-GP. © Coco Fusco/Adagp, Paris, 2020.

Extrait du communiquĂ© de presse :



Commissaires :
Christine Macel, conservatrice en chef, cheffe du service Création contemporaine et prospective
Alicia Knock et Yung Ma, conservateurs au MusĂ©e national d’art moderne, service CrĂ©ation contemporaine et prospective



L’exposition « Global(e) Resistance » dĂ©voile pour la premiĂšre fois les oeuvres de plus d’une soixantaine d’artistes rĂ©unies au cours de la derniĂšre dĂ©cennie. Dans la lignĂ©e de l’exposition « Une histoire : art, architecture, design des annĂ©es 80 Ă  nos jours », elle prĂ©sente une majoritĂ© d’artistes issus des « Suds » (Afrique, Moyen-Orient, Asie, AmĂ©rique latine) et se donne pour ambition d’examiner les stratĂ©gies contemporaines de rĂ©sistance. «Global(e) Resistance» pose Ă©galement des interrogations thĂ©oriques qui vont de l’articulation de l’esthĂ©tique et du politique au rapport mĂȘme du musĂ©e au politique au sein des mondes de l’art.

RĂ©sister Ă  travers une pratique Ă  la fois artistique et politique, voire activiste, a souvent Ă©tĂ© l’apanage d’artistes vivant dans des situations d’oppression ou d’inĂ©galitĂ©s. La fin de la colonisation a fait jaillir de nombreuses voix qui se sont Ă©levĂ©es pour entamer de nouveaux chemins de rĂ©sistance, que ce soit sur un plan purement politique ou pour questionner les histoires, les mĂ©moires trop tenaces ou menacĂ©es de dĂ©litement. La rĂ©sistance s’est Ă©galement organisĂ©e grĂące Ă  l’art lui-mĂȘme, de maniĂšre poĂ©tique ou discursive.

Le projet fait la part belle Ă  la place de la contestation politique Ă  l’heure des dĂ©colonisations et de l’effondrement des idĂ©ologies communistes aprĂšs 1989 tout en abordant les relectures actuelles de l’histoire Ă  travers l’excavation et la mise en mĂ©moire. Il prend pour point de dĂ©part deux oeuvres fondatrices des annĂ©es 1990 issues de la collection du Centre Pompidou : le film The Couple in the Cage (1993), dans lequel Coco Fusco et Guillermo GĂłmez-Peña questionnent la persistance contemporaine de rĂ©flexes coloniaux, ainsi que la vidĂ©o Partially Buried (1996), de RenĂ©e Green qui met au jour le rĂŽle de la mĂ©moire subjective dans l’écriture de l’histoire. Dans une Ă©poque de tumulte et d’urgence, il s’agit d’explorer comment ces contestations participent Ă  la transformation des systĂšmes de pensĂ©es et modifient le regard sur le monde.

Le visiteur est accueilli dans le forum par la sculpture RĂ©demption de BarthĂ©lĂ©my Toguo, exposĂ©e pour la premiĂšre fois depuis son acquisition. L’oeuvre Ă©voque la rencontre Nord-Sud, le panafricanisme et la question de la rĂ©demption et du salut des peuples. Le projet se dĂ©ploie ensuite au quatriĂšme Ă©tage des collections permanentes (Galerie du musĂ©e, Galerie d’art graphique et Galerie 0) sur prĂšs de 1500m2. Le parcours est ponctuĂ© de slogans imprimĂ©s sur les murs, rĂ©alisĂ©s Ă  partir d’oeuvres de BarthĂ©lĂ©my Toguo. Des oeuvres-manifestes ouvrent l’exposition : Khalil Rabah Ă©voque la situation palestinienne, Teresa Margolles la frontiĂšre mexicaine, Yin Xiuzhen les conflits armĂ©s et Nadia Kaabi-Linke l’errance des migrants et des sans-abris.

InspirĂ©e par Robert Smithson, l’oeuvre de RenĂ©e Green structure dans un premier temps une stratĂ©gie de rĂ©sistance polysĂ©mique pensĂ©e Ă  l’échelle du paysage comme du territoire, mais aussi rattachĂ©e Ă  une mĂ©moire intime. L’imaginaire complexe de certaines villes comme Braddock (LaToya Ruby Frazier), Johannesburg (Subotzsky et Waterhouse), Dakar (Cheikh Ndiaye), marquĂ©es par le dĂ©clin Ă©conomique, la contestation socio-politique ou la recomposition urbaine, hantent plusieurs oeuvres.

ParallĂšlement, les artistes accompagnent la ferveur et les inquiĂ©tudes surgies des dĂ©colonisations (Kiluanji Kia Henda, Abdoulaye KonatĂ©) et surtout en Afrique du Sud oĂč persiste l’apartheid jusqu’en 1991 (Penny Siopis, Kemang Wa Lehulere, Sue Williamson). La mise en question de l’hypothĂšse communiste, abordĂ©e par The Propeller Group, et la progression d’un monde autoritaire, reflĂ©tĂ©e par l’installation de Pratchaya Phintong, sont le point de dĂ©part d’oeuvres engagĂ©es qui tentent de rĂ©concilier rĂ©cits individuels et traumatismes collectifs. Les oeuvres de Chim Pom et Yin Xiuzhen, elles, dĂ©noncent la menace Ă©cologique. Dans une section plus contemplative, la littĂ©rature et la philosophie servent de rĂ©ceptacles Ă  une rĂ©sistance plus souterraine comme dans le travail de Mohssin Harraki ou M’barek Bouhchichi ou dans l’oeuvre emblĂ©matique Facing the Wall de Song Dong mĂȘlant zen et combat spirituel.

Dans un second temps, dans la lignĂ©e de la mascarade amĂ©rindienne de Fusco et GĂłmez-Peña, certains rĂ©sidus du monde colonial, en attente d’une recomposition multiculturelle, sont mis en lumiĂšre : le « cirque » ethnographique du « bon nĂšgre » au BrĂ©sil (Jonathas de Andrade) est mis en nĂ©gociation dans un monde qui ploie sous le poids des cicatrices (Otobong Nkanga). Plus loin, il s’agit d’envisager la question de la mobilitĂ© au coeur du systĂšme capitaliste contemporain : les migrations (YounĂšs Rahmoun, Halil Altındere), le corps comme outil de rĂ©sistance (Evelyn Taocheng Wang, Ming Wong) viennent nourrir une sĂ©rie d’oeuvres pensĂ©es comme des traversĂ©es. Les luttes fĂ©ministes sont enfin activĂ©es dans le travail de Susan Hefuna et de Marcia Kure, tout autant que de nouveaux questionnements sur les questions de genre.

Afin de rendre compte des engagements et stratĂ©gies des artistes, un salon et des vitrines documentaires envisagĂ©s comme un espace discursif accueillent le visiteur Ă  l’entrĂ©e du niveau 4 du MusĂ©e. Ils valorisent Ă©galement les engagements de certains « lieux » de l’activisme basĂ©s en France.

Un catalogue est réalisé avec des essais de Christine Macel, Alicia Knock et Yung Ma autour des problématiques entre esthétique et politique, à partir des oeuvres de la collection.

Cette exposition est réalisée grùce au soutien des amis du Centre Pompidou qui ont fait don au Centre Pompidou des oeuvres de trente-six artistes montrées dans « Global(e) Resistance ».


Parcours de l’exposition 

L’exposition « Global(e) Resistance » dĂ©voile une centaine d’oeuvres de plus d’une soixantaine d’artistes entrĂ©es dans les collections du MusĂ©e national d’art moderne au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, dont beaucoup acquises grĂące au soutien des amis du Centre Pompidou. Elle prĂ©sente une majoritĂ© d’artistes issus des « Suds » (essentiellement l’Afrique de l’Ouest et du Sud, le Moyen-Orient, l’Asie du Sud-Est et l’AmĂ©rique latine) et se donne pour ambition d’examiner les stratĂ©gies contemporaines de rĂ©sistance.

RĂ©sister Ă  travers une pratique Ă  la fois artistique et politique, voire activiste, a souvent Ă©tĂ© l’apanage d’artistes vivant des situations d’oppression ou d’inĂ©galitĂ©. L’effondrement de l’ancien Bloc communiste et la fin de la colonisation ont par exemple fait jaillir de nombreuses voix qui se sont Ă©levĂ©es pour explorer de nouveaux chemins de rĂ©sistance, purement politiques, ou pour questionner les histoires collectives et individuelles, les mĂ©moires demeurĂ©es Ă  vif ou menacĂ©es de dĂ©litement. L’art peut ĂȘtre par ailleurs en lui-mĂȘme un acte de rĂ©sistance, esthĂ©tique et Ă©thique, voire la matrice mĂȘme de leur rencontre, selon, entre autres, la pensĂ©e postcoloniale.

DĂšs l’entrĂ©e, le visiteur est invitĂ© Ă  parcourir un salon/espace discursif reflĂ©tant les engagements des artistes en dehors de leurs pratiques artistiques et de certains « lieux » de l’activisme basĂ©s en France.

L’artiste camerounais BarthĂ©lĂ©my Toguo, dĂ©jĂ  prĂ©sent dans le Forum avec sa sculpture RĂ©demption, rythme le parcours de l’exposition rĂ©partie sur 1500 m2, grĂące Ă  des empreintes de tampons aux slogans de rĂ©sistance, courant sur les murs des diffĂ©rents espaces.


Dans la partie 1 de l’exposition sont prĂ©sentĂ©s des artistes qui s’emparent des problĂ©matiques environnementales et se consacrent aux luttes politiques, aux questions liĂ©es Ă  l’histoire et Ă  la mĂ©moire, ainsi qu’à l’art comme alternative et rĂ©sistance spirituelle.

Plusieurs oeuvres s’emparent tout d’abord de problĂ©matiques environnementales. Puis, Ă  partir de la vidĂ©o Partially Buried de RenĂ©e Green, matrice historique de l’exposition rĂ©alisĂ©e dans les annĂ©es 1990, s’élĂšve une stratĂ©gie de rĂ©sistance polysĂ©mique pensĂ©e Ă  l’échelle du paysage comme du territoire, de luttes collectives mais aussi rattachĂ©es Ă  une mĂ©moire intime. L’imaginaire complexe de certaines villes comme Braddock, Johannesburg ou Dakar, marquĂ©es par le dĂ©clin Ă©conomique, la contestation socio-politique ou la recomposition urbaine, hantent plusieurs oeuvres. ParallĂšlement, les artistes accompagnent la ferveur et les inquiĂ©tudes surgies des dĂ©colonisations, notamment en Afrique du Sud oĂč persiste l’apartheid jusqu’en 1991. La mise en question de certains rĂ©gimes politiques et la progression d’un monde autoritaire sont Ă©galement le point de dĂ©part d’oeuvres engagĂ©es qui tentent de rĂ©concilier rĂ©cits individuels et traumatismes collectifs. Dans une section plus contemplative et spirituelle, l’art, la littĂ©rature et la philosophie deviennent des modes de rĂ©sistance en soi.


Dans la partie 2 de l’exposition sont prĂ©sentĂ©s des artistes qui se consacrent aux rĂ©cits post-coloniaux et aux dynamiques migratoires, ou dĂ©livrent une rĂ©flexion sur le corps et le genre. Dans la lignĂ©e de la mascarade amĂ©rindienne de Coco Fusco et Guillermo GĂłmez-Peña, Ɠuvre majeure de la collection rĂ©alisĂ©e dans les annĂ©es 1990, les artistes mettent en lumiĂšre certains rĂ©sidus du monde colonial, en attente d’une recomposition pluriculturelle et poĂ©tique. D’autres envisagent les questions posĂ©es par les mobilitĂ©s et les migrations au coeur des prĂ©occupations contemporaines. Les luttes fĂ©ministes et la redĂ©finition du genre irriguent enfin plusieurs oeuvres oĂč le corps et ses reprĂ©sentations deviennent des outils d’affirmation comme de rĂ©invention de soi.


La partie 3 est un espace documentaire qui accueille des textes, ouvrages, archives, musiques et vidĂ©os proposĂ©es par les artistes Ă  l’invitation des commissaires. OrganisĂ© autour de l’escalier central, l’espace permet de dĂ©couvrir les engagements sociopolitiques des artistes au-delĂ  de leurs oeuvres et met en lumiĂšre des dĂ©marches de rĂ©sistance basĂ©es en France ou ailleurs. Onze vitrines disposĂ©es autour du salon invitent Ă  se plonger dans la grande variĂ©tĂ© des pratiques et des actions sociales voire militantes de certains artistes de l’exposition. Des assises sont disponibles pour parcourir textes, livres et revues, une table audio permet d’écouter l’album Par les damnĂ©.e.s de la terre du musicien RocĂ© invitĂ© par Bouchra Khalili et un moniteur diffuse une confĂ©rence enregistrĂ©e Ă  La Colonie, lieu culturel parisien dont Kader Attia est l’un des fondateurs. Des exemplaires de la revue Chimurenga – en Ă©cho Ă  l’invitation de son crĂ©ateur Ntone Edjabe pour le projet Chimurenga Library dans le cadre de la saison Africa 2020-21 – et d’autres revues engagĂ©es, telles Afrikadaa, PĂ©tunia et Terremoto, sont Ă©galement visibles dans les vitrines. Enfin, le philosophe Paul B. Preciado, invitĂ© de l’annĂ©e au Centre Pompidou, prĂ©sente ses ouvrages et archives sur les Ă©tudes du genre.





Marcos Ávila Forero, laurĂ©at du 21e Prix Fondation d’entreprise Ricard

Depuis 2000, le Centre Pompidou accueille, chaque annĂ©e, le Prix Fondation d’entreprise Ricard qui rĂ©compense un artiste Ă©mergent de la jeune scĂšne française. Un jury de collectionneurs, de professionnels et d’artistes a attribuĂ© le 21e Prix Fondation d’entreprise Ricard 2019 Ă  l’artiste Marcos Ávila Forero pour son installation « ThĂ©orie du vol des oies sauvages, notes sur les mouvements ouvriers ». Le prix a Ă©tĂ© dĂ©cernĂ© Ă  l’occasion de l’exposition « Le fil d’alerte », conçue par Claire Le Restif, Ă  la Fondation d’entreprise Ricard, en 2019.

Le MusĂ©e national d’art moderne a sĂ©lectionnĂ© trois oeuvres de la sĂ©rie « Alpargatas de Zuratoque ». Pour rĂ©aliser ce projet, Marcos Ávila Forero s’est rendu entre 2012 et 2013 dans le bidonville de Zuratoque, en Colombie, oĂč sont cantonnĂ©s des milliers de paysans dĂ©possĂ©dĂ©s de leurs terres et dĂ©placĂ©s massivement par le conflit armĂ© qui ravage le pays. L’artiste a proposĂ© Ă  plusieurs familles d’écrire sur des sacs de jute leurs tĂ©moignages et revendications, l’expĂ©rience de leurs vies passĂ©es, les choses qu’elles ont possĂ©dĂ©es et perdues. Il leur a ensuite demandĂ© de dĂ©tricoter les sacs et de transformer les traces de leurs souvenirs afin d’en rĂ©cupĂ©rer les fils pour crĂ©er une paire d’« alpargatas ». Ces chaussures traditionnelles paysannes, mĂ©tamorphosĂ©es en un outil de rĂ©silience, symbolisent l’errance des familles et mettent en lumiĂšre les expulsions et les dĂ©placements forcĂ©s en Colombie.

Les trois piĂšces de la sĂ©rie « Alpargatas de Zuratoque » seront prĂ©sentĂ©es dans le cadre de l’exposition « Global(e) Resistance ».