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🔊 “Chine. Empreintes du passé” Découverte de l’antiquité et renouveau des arts 1786-1955, au musée Cernuschi, du 7 novembre 2025 au 15 mars 2026

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Découverte de l’antiquité et renouveau des arts 1786-1955


“Chine. Empreintes du passé”
Découverte de l’antiquité et renouveau des arts 1786-1955

au musée Cernuschi, Paris

du 7 novembre 2025 au 15 mars 2026

Musée Cernuschi


Entretien avec Éric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi, et commissaire de l'exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, 2 décembre 2025, durée 20’39, © FranceFineArt.

PODCAST –  Entretien avec
Eric Lefebvre,
directeur du musée Cernuschi et commissaire de l’exposition,


par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 2 décembre 2025, durée 20’39,
© FranceFineArt.


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©Anne-Frédérique Fer, visite de l’exposition avec Eric Lefebvre, le 1er décembre 2025.
Fei Danxu 费丹旭 (1802-1850) Réminiscences du verger (Portrait de Zhang Tingji) (détail)  Orchard Reminiscences (Portrait of Zhang Tingji) 果园感旧图 . Dynastie Qing (1644-1912), 1833. Encre et couleurs sur papier. Musée Provincial du Zhejiang.

Fei Danxu 费丹旭 (1802-1850), Réminiscences du verger (Portrait de Zhang Tingji) (détail) Orchard Reminiscences (Portrait of Zhang Tingji) 果园感旧图 . Dynastie Qing (1644-1912), 1833. Encre et couleurs sur papier. Musée Provincial du Zhejiang.


Extrait du communiqué de presse :


Edouard Chavannes (1865-1918), Site bouddhique de Longmen, province du Henan,1907. Fac-similés de tirages numériques d’après un négatif au gélatino-bromure d’argent sur plaque de verre. © MNAAG, Paris, Dist. GrandPalaisRmn / image musée Guimet.

Edouard Chavannes (1865-1918), Site bouddhique de Longmen, province du Henan,1907. Fac-similés de tirages numériques d’après un négatif au gélatino-bromure d’argent sur plaque de verre. © MNAAG, Paris, Dist. GrandPalaisRmn / image musée Guimet.

Liuzhou 六舟 (1791-1858), Estampage d’un vase rituel en bronze 彝器全形拓 . Dynastie Qing (1644-1912), milieu du XIXème siècle. Encre sur papier. Musée Provincial du Zhejiang.

Liuzhou 六舟 (1791-1858), Estampage d’un vase rituel en bronze 彝器全形拓 . Dynastie Qing (1644-1912), milieu du XIXème siècle. Encre sur papier. Musée Provincial du Zhejiang.

Commissariat : Éric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi
Co-commissariat : Wang Yifeng, chercheur du musée provincial du Zhejiang

Le musée Cernuschi présente l’exposition Chine. Empreintes du passé, une invitation à suivre des lettrés et moines archéologues qui parcouraient montagnes et sanctuaires en quête d’inscriptions antiques gravées sur la pierre ou coulées dans le bronze. Ces signes et formes archaïques ont inspiré des oeuvres dont la modernité repose alors sur l’association inédite entre calligraphie, peinture et estampage : une rencontre témoignant de la révolution visuelle en cours dans la Chine du XIXème siècle.

Exposition organisée en collaboration avec le musée provincial du Zhejiang (Chine) et avec le soutien de la Société des Amis du musée Cernuschi dans le cadre d’un mécénat exceptionnel.

145 oeuvres seront exposées : peintures, calligraphies, sceaux, estampages, livres, photographies, bronzes, céramiques, miroirs et monnaies.

Parmi les artistes à retrouver tout au long du parcours : 黄易 Huang Yi,阮元 Ruan Yuan,六舟 Liuzhou,陳洪壽 Chen Hongshou,費丹旭 Fei Danxu,何紹基 He Shaoji,陳玉忠 Chen Yuzhong,吳昌碩 Wu Changshuo,姚華 Yao Hua,潘天壽 Pan Tianshou,黃賓虹 Huang Binhong.

Les lettrés de la dynastie Qing sont les héritiers d’une tradition de collectionneurs qui ont fait de l’étude des vases rituels et des stèles antiques une vraie science. Ce domaine de connaissance, appelé étude des métaux et des pierres (jinshixue) s’intéresse en premier lieu aux inscriptions anciennes. Au XVIIIème et au XIXème siècle, les recherches des lettrés les amènent à se tourner vers les vestiges les plus modestes, ou les moins accessibles, comme les fragments de stèles ou les calligraphies inscrites au flanc des montagnes.

Liuzhou 六舟 (1791-1858), Chen Geng 陈庚 (actif au XIXème siècle) Liuzhou examinant une lampe en bronze de l’époque Han (détail) 六舟剔灯图横披 . Dynastie Qing (1644-1912), 1837. Encre et couleurs sur papier. Musée Provincial du Zhejiang.

Liuzhou 六舟 (1791-1858), Chen Geng 陈庚 (actif au XIXème siècle) Liuzhou examinant une lampe en bronze de l’époque Han (détail) 六舟剔灯图横披 . Dynastie Qing (1644-1912), 1837. Encre et couleurs sur papier. Musée Provincial du Zhejiang.

Huang Binhong 黄宾虹 (1865-1955) A propos du Ciel, de la Terre et de l’Humanité (détail)  About Heaven, Earth, and Humanity 论天地人图 . 1954-55. Encre sur papier. Musée Provincial du Zhejiang.

Huang Binhong 黄宾虹 (1865-1955), A propos du Ciel, de la Terre et de l’Humanité (détail) About Heaven, Earth, and Humanity 论天地人图 . 1954-55. Encre sur papier. Musée Provincial du Zhejiang.

Wu Changshuo 吴昌硕 (1844-1927) « Image d’apogée de la prospérité » “Image of Peak Prosperity” 鼎盛图轴 Dynastie Qing (1644-1912), 1902. Encre et couleurs sur papier. Musée Provincial du Zhejiang.

Wu Changshuo 吴昌硕 (1844-1927), « Image d’apogée de la prospérité » “Image of Peak Prosperity” 鼎盛图轴 Dynastie Qing (1644-1912), 1902. Encre et couleurs sur papier. Musée Provincial du Zhejiang.


Parcours de l’exposition

Introduction
En Chine, comme en Europe, la réappropriation de l’héritage culturel de l’Antiquité a donné lieu à des renaissances artistiques successives à différentes périodes historiques. À l’époque impériale, le dernier grand mouvement de redécouverte du passé est lié à l’essor des études épigraphiques. Entre le XVIIIème et le XXème siècle, il est à l’origine d’un renouveau des arts qui embrasse toutes les formes de création. Une technique singulière, l’estampage, joue un rôle central dans ce phénomène. Ce procédé consiste à relever l’empreinte d’une inscription gravée sur pierre ou sur métal au moyen d’une feuille de papier humectée puis encrée. Utilisé en Chine pendant des siècles, l’estampage connaît une révolution au XIXème siècle permettant de reproduire l’image d’objets tridimensionnels. En transmettant l’image d’un passé oublié, les estampages inspirent des créations inédites. Les formes simples et les graphies primitives qu’ils révèlent transforment la calligraphie, la peinture et la gravure de sceaux. Les peintres en particulier font de l’estampage le support même de leurs créations. Progressivement, les arts décoratifs participent à la propagation d’une esthétique de l’empreinte, du fragment et du collage qui constitue l’une des facettes méconnues de la modernité.

Salle 1 – La quête des stèles antiques
Sous la dynastie Qing (1644-1912), le règne de l’empereur Qianlong (1735-1796) est caractérisé par une politique culturelle qui suscite de vastes projets encyclopédiques. Les collections impériales d’antiquités, alors à leur apogée, font l’objet de publications scientifiques. Le climat intellectuel, dominé par « l’école des vérifications et des preuves » (kaozhengxue 考證學), favorise une approche empirique et stimule les recherches de terrain. Dans ce contexte, l’épigraphie appelée « l’étude des métaux et des pierres » (jinshixue 金石學) connaît un développement exceptionnel. Cette discipline née sous les Song (960-1279) a pour objet les inscriptions antiques figurant sur les vases rituels en bronze et les stèles de pierre. Ces dernières sont au coeur des recherches des lettrés, qui étendent leurs investigations aux inscriptions les plus fragmentaires ou les moins accessibles. Les estampages, qui permettent de relever et de collecter ces inscriptions, évoluent : longtemps découpés en bandes de papier et rassemblés en albums, ils gagnent en taille pour représenter la totalité d’une stèle et sont montés en rouleaux. Autre fait majeur, ce champ d’étude d’abord consacré aux inscriptions s’étend progressivement aux images, comme en témoignent les recherches de Huang Yi (1744-1801) et l’intérêt suscité par sa redécouverte du sanctuaire du Wu Liang ci.

Salle 2 – Du signe à l’image : les bronzes rituels
Les vases rituels en bronze, datés des périodes Shang (vers 1550-vers 1050 av. J.-C.) et Zhou (vers 1050-256 av. J.-C.), sont les plus anciens supports de l’écriture chinoise connus au début du XIXème siècle : ils revêtent donc une importance considérable pour les lettrés qui célèbrent chaque découverte d’un bronze inconnu et diffusent son image au moyen d’une nouvelle technique d’estampage. Entre 1810 et 1830, une période qui coïncide avec l’émergence du procédé photographique, la pratique de l’estampage connaît en effet une transformation majeure avec l’apparition de l’estampage intégral (quanxing ta 全形拓). Cette invention survenue dans la région du Zhejiang permet la représentation à l’échelle des trois dimensions d’un bronze et de son inscription. Ces images procèdent de deux techniques. L’estampage sur sections de papier (fenzhi ta 分紙拓) consiste à appliquer sur chaque partie de l’objet original des papiers préalablement découpés, avant de recomposer l’ensemble. L’estampage sur papier entier (zhengzhi ta 整紙拓) consiste à apposer une feuille de papier entière sur les différentes parties de l’objet, en la repositionnant et en y appliquant de l’encre à plusieurs reprises. Alors que l’entourage de l’épigraphiste Zhang Tingji (1768-1848) pratique l’estampage sur sections de papier, le moine Liuzhou (1791-1858) s’impose comme un virtuose de l’estampage sur papier entier.

Salle 3 – L’extension du champ de la recherche : tuiles et briques
« L’Etude des métaux et des pierres », en pleine effervescence, élargit rapidement son champ de recherche. Les lettrés ne se limitent plus aux vases de bronze et aux stèles de pierre. Aux côtés des monnaies et des sceaux qui faisaient déjà l’objet de leur attention, ils s’intéressent aussi aux miroirs, armes, tuiles et briques… Faisant l’objet de collections et de classements par type, les antiquités sont publiées dans des catalogues généralistes ou spécialisés. La multiplication de ces ouvrages atteste des ambitions scientifiques des épigraphistes, dont les contributions s’étendent de l’étude des textes classiques à la linguistique et à l’histoire. Les lettrés élargissent aussi progressivement leur champ chronologique. Au-delà de l’époque préimpériale, ils s’intéressent aux dynasties du premier millénaire, des Han (206 av. J.-C. – 220) aux Tang (618-907), incluant même les Song (960-1279), ce qui les amènent à prendre en compte des vestiges relevant d’un autre contexte, comme les inscriptions et les sculptures bouddhiques. Cette dynamique du savoir se propage irrésistiblement au champ de la création artistique, comme le manifeste l’Image de la longévité centenaire (Baisui tu 百歲圖) de Liuzhou. Cette accumulation d’objets antiques dans un savant désordre, chef d’oeuvre de l’art de l’estampage aux allures de collage, ouvre une brèche vers un espace créatif encore inexploré.

Salle 4 – A l’école des stèles : la calligraphie transformée
Le développement de « l’étude des métaux et des pierres », en faisant émerger une nouvelle vision du passé, se révèle être le vecteur d’un profond renouveau des arts, à commencer par la calligraphie. La place centrale de la calligraphie en Chine lui a valu de jouer un rôle prépondérant dans l’émergence de la notion d’auteur, d’école et dans l’invention même d’une histoire des arts. En vertu de ce positionnement central, l’intérêt croissant des calligraphes du XIXème pour les écritures archaïques, désigné sous le nom d’« école de l’étude des stèles » (beixue 碑學) va entraîner un renversement des pratiques artistiques et des valeurs esthétiques. Les écrits de Ruan Yuan (1768-1849) remettent en cause la tradition calligraphique fondée sur les figures de Wang Xizhi (303-361) et Wang Xianzhi (344-386), dont la valeur canonique s’est imposée au fil des siècles. Cette critique s’accompagne de la promotion des stèles antiques qui deviennent les nouveaux modèles dont les calligraphes et les graveurs de sceaux du XIXème siècle s’inspirent, délaissant l’élégance de l’écriture cursive inspirée des deux Wang, pour la saveur simple et la force des caractères archaïques. Progressivement, ils se tournent vers les graphies de plus en plus anciennes comme les inscriptions sur tambours de pierre (shiguwen 石鼓文) et les inscriptions sur bronze.

Salle 5 – Un nouvel art à la croisée de la peinture et de l’estampage
L’irruption de l’estampage intégral dans la peinture est l’une des manifestations les plus spectaculaires du mouvement d’« étude des métaux et des pierres » dans les arts. Ces images peuvent être rapprochées d’une longue tradition iconographique remontant aux Song (960-1279), sous lesquels la représentation de fleurs dans des vases en bronze archaïques s’est imposée comme un sujet fréquent. Le caractère classique de cette association fait donc ressortir par contraste l’originalité du geste artistique consistant à introduire directement l’empreinte de l’objet antique dans la surface picturale. Cette innovation de Liuzhou (1791-1858) des années 1830 a suscité une nouvelle forme d’art, pratiquée par de nombreux peintres entre le milieu du XIXème et le début du XXème siècle, comme Wu Changshuo (1844-1927), figure emblématique de l’école épigraphique. Son style calligraphique forgé d’après les inscriptions sur tambour de pierre, shiguwen 石鼓文, possède une liberté dans le trait de pinceau que l’on retrouve également dans ses peintures, manifestes visuels du mouvement d’« étude des métaux et des pierres » où peinture et calligraphie apparaissent comme le prolongement naturel de l’épigraphie.

Salle 6 – Une peinture populaire surgie des vestiges du passé : le bapo
Après avoir transformé les arts du lettré, « l’étude des métaux et des pierres » gagne les arts populaires pendant la seconde moitié du XIXème siècle : la peinture bapo 八破 qui signifie littéralement « huit [objets] brisés » est l’une des expressions les plus originales de cette dynamique. Par leurs accumulations d’objets fragmentaires, ces peintures en trompe l’oeil rappellent les estampages complexes de Liuzhou, comme le Baisui tu. À la différence du chef d’oeuvre du moine, les peintures bapo incluent toutefois des objets contemporains : tout en commémorant un passé admirable, elles sont aussi une évocation d’un présent marqué par les conflits et la modernisation. La représentation de livres, d’estampages, de calligraphies et de peintures, déchirés, pliés, brûlés ou rongés par les insectes ne sont pas sans évoquer le contexte de l’époque. Au cours de la rébellion des Taiping* (1851-1864), nombre de villes du centre sud de la Chine sont le théâtre de combats qui n’ont pas épargné collections et bibliothèques, tandis que dans le nord, a lieu le sac du Palais d’été. Par ailleurs, la modernisation en cours tend à rejeter une partie des pratiques lettrées traditionnelles dans le champ du passé.

Salle 7 – Le temps des échanges : la circulation internationale des savoirs épigraphiques
Le tournant du XXème est une période clé des échanges culturels entre la Chine et le monde : profitant des révolutions techniques, intellectuels chinois et étrangers peuvent acquérir une vision neuve des patrimoines de leurs pays respectifs. Edouard Chavannes (1865-1918) fait oeuvre de pionnier parmi les savants occidentaux en se rendant sur le terrain pour étudier la sculpture chinoise. Il parcourt ainsi les sites familiers des épigraphistes chinois, dont il connaît les travaux. En faisant réaliser des estampages et en prenant des photographies, il met en place une méthodologie associant ces moyens de reproduction complémentaires. Parallèlement, certains voyageurs chinois tel Duanfang (1861-1911), l’un des plus importants collectionneurs de son temps, découvrent les musées occidentaux. Ce dernier acquiert des vestiges égyptiens lors d’une escale au Caire. Fervent utilisateur de la photographie, il recourt toutefois largement à l’estampage pour diffuser les hiéroglyphes égyptiens auprès des savants chinois. C’est dans ce contexte d’ouverture que survient, en 1899, la dernière grande découverte de l’épigraphie chinoise : les inscriptions portant sur des matériaux inattendus tels que les os et carapaces de tortue utilisés dans les pratiques de divination à l’époque des Shang (jiaguwen 甲骨文). Cette source inestimable d’informations fait l’objet d’une réception quasi simultanée en Chine et dans le monde : on assiste à l’émergence d’une communauté scientifique internationale.

Salle 8 – Aux origines de l’écriture : une voie vers la modernité
Né au XIXème siècle, Huang Binhong (1865-1955) est l’un des principaux artistes du XXème siècle. Sa modernité est indissociable de sa longue fréquentation des signes archaïques, qui occupent une place centrale dans ses collections, ses écrits et ses créations. En puisant aux sources épigraphiques, il a pu s’émanciper progressivement des canons classiques pour produire dans les dernières décennies de sa vie des peintures radicalement nouvelles. Conscient des accomplissements des peintres et calligraphes du mouvement « d’étude des métaux et des pierres » au XIXème siècle, il les prolonge en prenant une part active aux associations qui forment le coeur des réseaux artistiques du Shanghai du début du XXème siècle. Pionnier de la défense du patrimoine artistique chinois, il a contribué de manière spectaculaire à sa connaissance à travers ses publications. Pratiquant de manière connexe gravure de sceaux, calligraphie et peinture, Huang Binhong a souvent rappelé l’importance primordiale de l’art sigillaire. Ayant réuni plus d’un millier de sceaux dans sa collection personnelle, il en fait l’objet de ses recherches, animé par la conviction qu’« à l’origine des écritures anciennes, il y eut les représentations picturales ». Ainsi la remontée vers les sources pictographiques de l’écriture par la pratique de la calligraphie et de la gravure de sceaux a permis au peintre moderne de trouver sa voie.