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🔊 “Dragons” au musée du quai Branly – Jacques Chirac, du 18 novembre 2025 au 1er mars 2026

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“Dragons”

au musée du quai Branly – Jacques Chirac, Paris

du 18 novembre 2025 au 1er mars 2026

Musée du quai Branly


Entretien avec Julien Rousseau, Conservateur en chef du patrimoine, 
Responsable de l’Unité Patrimoniale Asie du musée du quai Branly-Jacques Chirac - Paris, commissaire associé de l’exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, 17 novembre 2025, durée 16’45, © FranceFineArt.

PODCAST –  Entretien avec
Julien Rousseau,
conservateur en chef du patrimoine, responsable de l’UnitĂ© Patrimoniale Asie du musĂ©e du quai Branly – Jacques Chirac – Paris, commissaire associĂ© de l’exposition,


par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, 17 novembre 2025, durĂ©e 16’45,
© FranceFineArt.


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©Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 17 novembre 2025.

Extrait du communiqué de presse :


Boîte à décor de dragons et de nuages. Dynastie Qing (1644-1911). Laque rouge. Chine. N° inventaire Inv. 中漆000068. © Musée national du Palais, Taipei.

Boîte à décor de dragons et de nuages. Dynastie Qing (1644-1911). Laque rouge. Chine. N° inventaire Inv. 中漆000068. © Musée national du Palais, Taipei.

Vase en forme de sphère céleste à décor de dragon et de lotus. Dynastie Ming (1368-1644), règne de Yongle (1403-1424). Porcelaine bleu et blanc. Chine, Jingdezhen. N° inventaire Inv. 故瓷012547. © Musée national du Palais, Taipei.

Vase en forme de sphère céleste à décor de dragon et de lotus. Dynastie Ming (1368-1644), règne de Yongle (1403-1424). Porcelaine bleu et blanc. Chine, Jingdezhen. N° inventaire Inv. 故瓷012547. © Musée national du Palais, Taipei.

Manuscrit. Manuscrit de format carré, relié par une cordelette, en caractères chinois et illustré. Fin du 19e - début du 20e siècle. Encre et couleurs sur papier, 21,5 x 19,5 x 1 cm. N° inventaire 70.2006.2.8. © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Sylvain Leurent.

Manuscrit. Manuscrit de format carrĂ©, reliĂ© par une cordelette, en caractères chinois et illustrĂ©. Fin du 19e – dĂ©but du 20e siècle. Encre et couleurs sur papier, 21,5 x 19,5 x 1 cm. N° inventaire 70.2006.2.8. © musĂ©e du quai Branly – Jacques Chirac, photo Sylvain Leurent.

Commissaires :
YU Pei-chin, Directrice adjointe du Musée national du Palais, Taipei
WU Hsiao-yun, Conservateur en chef du département des Antiquités du Musée national du Palais, Taipei
CHIU Shih-hua, Cheffe de section du département de Peinture, Calligraphie et Livres rares du Musée national du Palais, Taipei


Commissaire associé :
Julien Rousseau, Conservateur en chef du patrimoine, Responsable de l’Unité Patrimoniale Asie du musée du quai Branly-Jacques Chirac, Paris
Conseiller scientifique
Adrien Bossard, Conservateur du patrimoine, Directeur du musée départemental des arts asiatiques, Nice



Cette exposition est organisée en collaboration avec le Musée national du Palais de Taipei à Taïwan Et avec le concours exceptionnel du musée départemental des arts asiatiques à Nice.

5000 ans d’histoires et de légendes des dragons d’Asie orientale se révèlent à travers cette exposition conçue avec le Musée national du Palais de Taipei à Taïwan.

Le dragon originaire de Chine n’est en rien la créature maléfique et cracheuse de feu désignée sous ce nom en Occident. Il incarne au contraire l’énergie vitale universelle et l’élément aquatique. Ambivalent et incontrôlable, il assure l’harmonie du monde : la terre dépend de sa toute-puissance pour bénéficier des bienfaits du ciel.

L’exposition Dragons prĂ©sente une sĂ©lection exceptionnelle d’objets et oeuvres d’art, depuis les premiers dragons apparus sur les jades et bronzes antiques jusqu’aux formes populaires contemporaines, en passant par les arts impĂ©riaux. Le dragon, seigneur cĂ©leste, poursuit aujourd’hui son envol. Après avoir Ă©tĂ© l’emblème de la toute-puissance des empereurs, il continue de relier la terre au ciel pour apporter force et prospĂ©ritĂ© aux Hommes.

L’idée originale de cette exposition, proposée par le Musée national du Palais de Taipei à Taïwan, s’inscrit dans le cadre d’une coopération et d’échanges entre le musée National du Palais de Taipei et le musée du quai Branly – Jacques Chirac. Il permet la présentation exceptionnelle et inédite d’une centaine de pièces venues de Taïwan, dont plusieurs joyaux du Musée national du Palais de Taipei.

Porte-fleur en forme de créature poisson. Dynastie Ming (1368-1644). Jade. Chine. N° inventaire Inv. 故玉002171. © Musée national du Palais, Taipei.

Porte-fleur en forme de créature poisson. Dynastie Ming (1368-1644). Jade. Chine. N° inventaire Inv. 故玉002171. © Musée national du Palais, Taipei.

Immortelles, d’après Ruan Gao, Quan GU. Dynastie Qing (1644-1911), règne de Qianlong (1735-1796), 1772. Encre et couleurs sur papier. Chine. N° inventaire Inv. 中畫000239. © Musée national du Palais, Taipei.

Immortelles, d’après Ruan Gao, Quan GU. Dynastie Qing (1644-1911), règne de Qianlong (1735-1796), 1772. Encre et couleurs sur papier. Chine. N° inventaire Inv. 中畫000239. © Musée national du Palais, Taipei.

Peinture sur rouleau d'une céromonie impériale au temple de l'Agriculture de Pékin. "Shidian tu". Règne de Yongzheng (1723-1735), Encre et couleurs sur soie, métal émaillé, 64 x 10 x 10 cm, 1815 g. N° inventaire 71.1939.37.2.1. Repésente une cérémonie officielle d'offrande de l'empereur Qing Yongzheng au temple de dieu de l'agriculture (Xiannong) de Pékin, construit au XVème siècle sous les Ming. Les empereurs Ming et Qing s'y rendaient au moment de l'équinoxe de printemps pour y faire un sacrifice et pour procéder au rituel du premier sillon. © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Pauline Guyon.

Peinture sur rouleau d’une cĂ©romonie impĂ©riale au temple de l’Agriculture de PĂ©kin. « Shidian tu ». Règne de Yongzheng (1723-1735), Encre et couleurs sur soie, mĂ©tal Ă©maillĂ©, 64 x 10 x 10 cm, 1815 g. N° inventaire 71.1939.37.2.1. RepĂ©sente une cĂ©rĂ©monie officielle d’offrande de l’empereur Qing Yongzheng au temple de dieu de l’agriculture (Xiannong) de PĂ©kin, construit au XVème siècle sous les Ming. Les empereurs Ming et Qing s’y rendaient au moment de l’Ă©quinoxe de printemps pour y faire un sacrifice et pour procĂ©der au rituel du premier sillon. © musĂ©e du quai Branly – Jacques Chirac, photo Pauline Guyon.

Origines
Dès le néolithique, le dragon est déjà en gestation dans les jades de la culture de Hongshan (4700-2900 avant notre ère), entre l’actuelle Mongolie et le nord-est de la Chine. Des ornements en jade retrouvés dans les tombes de défunts de haut rang pourraient être la première évocation connue du dragon. Le dragon prend ensuite forme sous la dynastie Shang (1554-1046 avant notre ère), à travers des inscriptions et des bronzes rituels, parmi le bestiaire fantastique qui constitue le premier vocabulaire iconographique chinois. Sur les premières inscriptions chinoises connues, les caractères représentant le dragon peuvent adopter 268 graphies différentes. Ces inscriptions antiques avaient une fonction oraculaire, elles servaient à interroger Di, le dieu du ciel, et les ancêtres. Les caractères représentant le dragon évoquaient aussi le roi en tant qu’intercesseur auprès du ciel. Cette première partie alliant sculptures en jade, vases en bronze ornés de motifs animaliers, calligraphies ou objets funéraires, présente le dragon en rappelant son rôle central dans les croyances et rituels de la Chine ancienne.

Transformations
Le dragon possède le pouvoir de métamorphose. Petit comme le ver à soie ou immense comme l’arc-en-ciel, il change de taille et de couleurs pour régner sur les mers, les montagnes ou les cieux. Les Trois Enseignements (taoïsme, confucianisme et bouddhisme), ainsi que le folklore, lui ont attribué d’innombrables formes et significations. Le dragon se manifeste ainsi en tant que maître des pluies, seigneur des eaux et des montagnes pour les cultes locaux de la nature. Se confondant avec le serpent mythique indien (naga), le dragon devient aussi le gardien du Bouddha alors que le taoïsme en fait une des quatre créatures fondamentales et sert de monture aux immortels. Le zodiaque lui accorde également un statut particulier : parmi les 12 animaux du cycle, le dragon est la seule créature imaginaire. Naître l’année du dragon est un gage de force de caractère et de charisme qui présage de tous les succès. Peintures, sculptures et céramiques donnent à voir la multiplicité des formes et des histoires du dragon.

Le dragon impérial
L’empereur est l’intercesseur de la triade ciel-terre-homme, au même titre que le dragon à cinq griffes. Bien que sa figure s’élabore progressivement sur les objets régaliens dès l’âge du Bronze, l’animal mythique n’est assimilé à l’empereur par des textes officiels qu’à partir de la dynastie Liao (907-1125). Le dragon jaune à cinq griffes reste l’emblème officiel réservé aux souverains jusqu’à la fin de l’empire, en 1911. Au centre de l’enceinte carrée du palais impérial, résumé du monde, se dressait le trône-dragon marquant le cinquième point cardinal, à la jonction entre terre et ciel. Détenteur du mandat céleste, l’empereur exerçait le double pouvoir politique et religieux, en tant que chef des armées mais aussi comme maitre des rituels assurant la prospérité et l’harmonie terrestre. Emblème bénéfique et honorifique, le dragon jaune, couleur du zénith, orne les objets du souverain et de son entourage. De la dynastie Zhou (1045-221 avant notre ère) à celle des Tang (618-907), l’animal est traditionnellement représenté avec trois griffes. À partir des 11e-12e siècles, il se voit doté de quatre ou cinq griffes. Un édit de 1111 en interdit tout usage en dehors des arts officiels. Symbole de puissance, de protection et d’harmonie, le dragon se manifeste donc dans l’architecture, le mobilier et les objets impériaux, témoignant de la richesse symbolique et rituelle de cette créature. Robes de dragons portées par des hauts fonctionnaires, sceaux et plaques en jade ainsi que documents et calligraphies royales illustrent le rôle impérial du dragon.

La danse du dragon
Tout au long de ses cinq millénaires d’existence, la vitalité du dragon ne s’est jamais démentie. Ce seigneur céleste apparu au Néolithique a précédé les empereurs et leur a survécu, faisant preuve d’une longévité extraordinaire. Il reste aujourd’hui un emblème pour la Chine, ainsi qu’un puissant symbole culturel dans toute l’Asie orientale et pour les communautés sinisées du monde entier. À travers les objets et les festivités populaires, les images et les mises en scène du dragon se déclinent à l’infini. La créature mythique continue de jouer son rôle d’intercesseur entre le ciel et la terre, pour apporter force et prospérité aux hommes. En tant que motif bénéfique et honorifique, le dragon poursuit ses transformations, se déployant sur une multitude d’objets de la culture matérielle contemporaine. Son corps hybride et mouvant, particulièrement graphique, en fait aussi un motif capable d’épouser élégamment tous types de supports et de formats. Des jouets d’enfants aux autels d’ancêtres, il orne objets profanes et rituels. Associé au lion, le dragon accompagne aussi des danses qui, s’inspirant des arts martiaux, apportent protection et prospérité lors du nouvel an lunaire, de l’inauguration des commerces ou d’autres festivités locales. Au son des tambours et des pétards, ces chorégraphies chassent les esprits néfastes et contribuent à équilibrer les forces invisibles régissant les lieux. Des costumes et masques utilisés pour les danses de lions et de dragons illustrent la vitalité contemporaine de ces traditions.