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🔊 “ANTICORPS” au Palais de Tokyo, Paris, du 23 octobre 2020 au 3 janvier 2021 (prolongĂ©e jusqu’en mars 2021)

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“ANTICORPS” 

au Palais de Tokyo, Paris

du 23 octobre 2020 au 3 janvier 2021 (prolongĂ©e jusqu’en mars 2021)

Palais de Tokyo

PODCAST - Interview de Cédric Fauq, co-commissaire de l’exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 22 octobre 2020, durée 10’26. © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de CĂ©dric Fauq, co-commissaire de l’exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 22 octobre 2020, durée 10’26, © FranceFineArt.


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© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 22 octobre 2020.

Kate Cooper, Infection Drivers, 2018. Vidéo, son, couleur, 7’29’’. Vue de l’exposition « Freedom of movement », Stedelijk Museum (Amsterdam), 2018. Courtesy et crédit photo de l’artiste.
Kate Cooper, Infection Drivers, 2018. VidĂ©o, son, couleur, 7’29’’. Vue de l’exposition « Freedom of movement Â», Stedelijk Museum (Amsterdam), 2018. Courtesy et crĂ©dit photo de l’artiste.
Pauline Curnier Jardin, Peaux de dame, 2019. Vue d’exposition, Preis der Nationalgalerie 2019, Hamburger Bahnhof – Museum für Gegenwart (Berlin). Courtesy de l'artiste et Ellen de Bruijne PROJECTS (Amsterdam). Crédit photo : Luca Girardini.
Pauline Curnier Jardin, Peaux de dame, 2019. Vue d’exposition, Preis der Nationalgalerie 2019, Hamburger Bahnhof – Museum fĂĽr Gegenwart (Berlin). Courtesy de l’artiste et Ellen de Bruijne PROJECTS (Amsterdam). CrĂ©dit photo : Luca Girardini.
Koki Tanaka, ABSTRACTED/FAMILY (version monocanale), 2020 (photogramme). Film, 110’. Courtesy de l’artiste, Vitamin Creative Space (Guangzhou), Aoyama Meguro (Tokyo).
Koki Tanaka, ABSTRACTED/FAMILY (version monocanale), 2020 (photogramme). Film, 110’. Courtesy de l’artiste, Vitamin Creative Space (Guangzhou), Aoyama Meguro (Tokyo).
Tala Madani, Ghost Sitter (blue chair), 2020. Oil on linen, 50,8 x 43,2 x 2,5 cm. Courtesy of the artist and Pilar Corrias (London). Photo credit: Flying Studio (Los Angeles).
Tala Madani, Ghost Sitter (blue chair), 2020. Oil on linen, 50,8 x 43,2 x 2,5 cm. Courtesy of the artist and Pilar Corrias (London). Photo credit: Flying Studio (Los Angeles).
Lola Gonzàlez, Summer Camp, 2015 (photogramme). Vidéo HD couleur, son stéréo, 8’52’’. Courtesy de l’artiste et Marcelle Alix (Paris). Collection MAC/VAL (Vitry-sur-Seine) et Kadist Art Foundation (Paris). © Adagp, Paris, 2020.
Lola Gonzàlez, Summer Camp, 2015 (photogramme). Vidéo HD couleur, son stéréo, 8’52’’. Courtesy de l’artiste et Marcelle Alix (Paris). Collection MAC/VAL (Vitry-sur-Seine) et Kadist Art Foundation (Paris). © Adagp, Paris, 2020.
Dominique Petitgand, Les Ballons, 2006/2009. Installation sonore pour quatre haut-parleurs. Vue de l’exposition « Une forme olympique », Espace d'Art Contemporain, campus HEC Paris (Jouy-en-Josas), 2016. Courtesy de l’artiste et gb agency (Paris). Crédits photo : Stéphane Ruchaud et EAC HEC.
Dominique Petitgand, Les Ballons, 2006/2009. Installation sonore pour quatre haut-parleurs. Vue de l’exposition « Une forme olympique Â», Espace d’Art Contemporain, campus HEC Paris (Jouy-en-Josas), 2016. Courtesy de l’artiste et gb agency (Paris). CrĂ©dits photo : StĂ©phane Ruchaud et EAC HEC.

Extrait du communiquĂ© de presse :


Curatrices / Curateurs : Daria de Beauvais, Adélaïde Blanc, Cédric Fauq, Yoann Gourmel, Vittoria Matarrese, François Piron Et Hugo Vitrani, assisté·e·s de Camille Ramanana Rahary


Avec les artistes : A.K. Burns, Xinyi Cheng, Kate Cooper, Pauline Curnier Jardin, Kevin Desbouis, Forensic Architecture, Lola Gonzàlez, Emily Jones, Florence Jung, Özgür Kar, Nile Koetting, Tarek Lakhrissi, Carolyn Lazard, Len Lye, Tala Madani, Josèfa Ntjam, Dominique Petitgand, Ghita Skali, Koki Tanaka, Achraf Touloub.

Réaction quasi épidermique à la crise sanitaire et sociale, l’exposition Anticorps, conçue par l’équipe curatoriale du Palais de Tokyo, donne la parole à 20 artistes de la scène artistique française et internationale qui, avec des oeuvres récentes ou nouvelles, prennent le pouls de notre capacité à faire corps ensemble et à repenser notre façon d’habiter le monde.

L’expérience du confinement et l’adoption de la distanciation physique et sociale, à l’échelle mondiale, nous font reconsidérer l’hermétisme de nos corps. Avions-nous oublié à quel point nous étions poreu·x·ses ? La vulnérabilité de nos enveloppes corporelles fait surgir autour de nos foyers, de nos cercles sociaux, de nos pays, encore davantage de frontières, de barrières, hérissées d’inquiétudes et de suspicions. Cette situation accroît des inégalités déjà présentes, en termes de privilèges de classe et d’exposition aux risques. Mais dans l’écartement qui s’est renforcé entre public et privé, nous réalisons finalement que tout nous touche de manière plus exacerbée et nous incite à redéfinir nos liens comme nos proximités.

« Pourquoi nos corps devraient-ils s’arrĂŞter Ă  la frontière de la peau ? Â», demandait Donna Haraway (1). Anticorps s’offre comme une exposition qui tente de penser Ă  travers les peaux, en s’attachant Ă  dĂ©velopper plusieurs registres de l’affectivitĂ©, de la prĂ©sence et de l’haptique, cette exploration du sens du toucher sans que celui-ci soit physiquement activĂ©. La « mise Ă  distance Â» pousse Ă  une volontĂ© renouvelĂ©e de contact.

Les artistes réuni·e·s au sein d’Anticorps font état de caresses, de murmures, de souffles et de menaces qui questionnent nos réactions et transactions émotionnelles, nos rapports sociaux. Si l’exposition ne fait pas de la crise sanitaire actuelle un sujet, les oeuvres, ainsi que les relations tissées entre elles, permettent de questionner la distance et le toucher, considérant ces deux termes comme intrinsèquement politiques et poétiques.

La polysĂ©mie du titre de l’exposition est dès lors manifeste : il s’agit Ă  la fois d’accepter les nouvelles normes imposĂ©es de l’être-ensemble (distance) tout en ouvrant la perspective d’un autre Ă©rotisme social (toucher). Il paraĂ®t nĂ©cessaire, comme le prĂ©conisait Susan Sontag (2), de remplacer les mĂ©taphores militaires souvent attachĂ©es au fonctionnement de nos systèmes immunitaires par un autre lexique, et de nous prĂ©occuper davantage d’hospitalitĂ©. Anticorps invite Ă  parcourir le Palais de Tokyo Ă  la fois comme un foyer (in vitro) et comme un rĂ©seau mouvant (in vivo). Cela permet de rĂ©flĂ©chir autrement aux communautĂ©s Ă©phĂ©mères que le Palais de Tokyo peut crĂ©er et rassembler et tout particulièrement aux relations suggĂ©rĂ©es entre les publics et les oeuvres.

(1). Donna Haraway, « Manifeste cyborg », Paris, Exils, 2007

(2). Susan Sontag, « Le sida et ses métaphores », Paris, Christian Bourgois, 1989 : « La maladie est vue comme une invasion d’organismes étrangers, à laquelle le corps réagit par ses propres opérations militaires, telle la mobilisation des «défenses» immunologiques, et la médecine se fait «agressive» […] Les métaphores militaires contribuent à stigmatiser certaines maladies, et par conséquent celles et ceux qui en sont atteints. » (pp. 130-133)

Parcours :
Anticorps dessine les contours de zones aux frontières permĂ©ables, Ă  considĂ©rer comme autant de lectures possibles de l’exposition. « EntrĂ©e Â», « Tactiques tactiles Â», « Autour d’un feu Â» et « Sur la ligne Â» Ă©tablissent des dialogues entre les oeuvres d’artistes aux pratiques hĂ©tĂ©rogènes. Au regard des notions de distance et de toucher, ces quatre zones explorent nos Ă©tats Ă©motionnels, interrogent ce qui fait communautĂ© Ă  l’échelle publique ou domestique, et se font Ă©cho de tensions et de luttes.

« Entrée »
Des voix qui témoignent, manifestent et se révoltent s’élèvent de haut-parleurs. Au loin, six visages aux sourires figés rappellent les bornes d’enquête de satisfaction. Cette zone d’entrée questionne les modalités d’accueil de l’institution, en esquissant dès le début de l’exposition une humeur, une atmosphère, celle d’une menace latente et d’un désir d’y réagir.

« Tactiques tactiles »
Les oeuvres rĂ©unies dans cette zone sont autant de fragments de fables guerrières dans lesquelles des corps confinĂ©s se prĂ©parent Ă  faire face Ă  une menace extĂ©rieure, tandis que d’autres proposent de se dĂ©fendre contre certaines formes de domination et de violence. Les armes, suggĂ©rĂ©es ou théâtralisĂ©es, colportent-elles la rumeur d’une rĂ©volte ?

« Autour d’un feu »
Que signifie faire communautĂ© ? Qu’est-ce qu’être ensemble ? Quels liens nous unissent ? sont autant de questionnements soulevĂ©s par les oeuvres rassemblĂ©es dans cette zone. Naviguant entre les notions d’intĂ©rieur et d’extĂ©rieur, le dialogue qu’elles initient permet d’interroger les rapports rĂ©versibles entre l’intimitĂ© de la sphère domestique et les enjeux de la sphère publique, et de dĂ©naturaliser les liens entre cellules biologiques et familiales.

« Sur la ligne »
Des corps intrusifs aux corps enfermĂ©s, des corps exposĂ©s aux risques Ă  ceux questionnant les normes de bien-ĂŞtre et de sĂ©curitĂ©, les oeuvres rĂ©unies dans cette aire forment une zone en suspens traitant des Ă©tats Ă©motionnels qui nous traversent : ĂŞtre heureux, rester calme face Ă  l’urgence ou la menace, et continuer Ă  ĂŞtre au monde, au-delĂ  de la membrane de notre enveloppe corporelle.