đ âLâĂ©cho du silenceâ Ă lâespace K [16 rue Danton], Le Kremlin-BicĂȘtre, du 9 au 20 septembre 2020
âLâĂ©cho du silenceâ
Ă lâespace K [16 rue Danton], Le Kremlin-BicĂȘtre
du 9 au 20 septembre 2020

PODCAST – Interview de Clarisse Russel et de ValĂ©rie Delaunay, commissaires de lâexposition,
par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, au Kremlin-BicĂȘtre, le 8 septembre 2020, durĂ©e 16â32, © FranceFineArt.
© Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, visite de l’exposition avec FrĂ©dĂ©ric Lorin, les artistes et les commissaires de l’exposition, le 8 septembre 2020.








Extrait du communiqué de presse :
Conception du projet :
Association CulturFoundry, Frédéric Lorin
Commissaires de lâexposition :
Clarisse Russel et Valérie Delaunay
Avec Béatrice Bissara, Dorian Cohen, Esmeralda Da Costa ; Léa Dumayet, Julia Gault, Charlotte Gautier Van Tour, Anouk Grinberg, Julie Legrand, Sandra Matamoros, Laurent Pernot, Johanna Perret, Francesca Piqueras, Dorothée, Louise Recker, Estera Tajber, Nicolas Tourte, Jean-Claude Wouters, Alexandre Zhu.
Exposition ouverte de 14h Ă 19h du mercredi au dimanche et sur rendez-vous : mailto:culturfoundry@gmail.com
Une proposition philanthropique initiĂ©e par des collectionneurs en faveur des artistes quâils soutiennent.
Le monde citadin, foyer du tumulte des gens pressĂ©s et des sonoritĂ©s urbaines ne laisse plus la place au silence. La perception de lâhomme en devient lacunaire et restrictive. Lâexposition LâĂ©cho du silence nous interroge sur notre capacitĂ© Ă Ă©couter, Ă percevoir et Ă ressentir le monde. Lâastrophysicien Hubert Reeves explique que le rĂŽle de lâhomme est de «donner un sens Ă la rĂ©alitĂ©.» Lâhumain privilĂ©gie souvent une stratĂ©gie dâ « opposition » dĂ©finie par une soif de puissance (instinct de survie). Nous sommes tĂ©moins aujourdâhui dâune situation globale prĂ©occupante sur les enjeux Ă©cologiques. Les rĂ©ponses sont mises en demeure alors quâil existe Ă©galement dans la nature une logique complĂ©mentaire Ă celle de puissance : la logique de «coopĂ©ration ». La pollinisation en est un exemple, les oiseaux et papillons en sâabreuvant du nectar des fleurs leur permettent de se reproduire.
17 artistes
Les artistes, rĂ©sistants et visionnaires, nous apportent leur regard singulier sur ce quâils entendent par les mots nature et Ă©lĂ©ments. Quelle perception les artistes ont-ils de la nature ? Comment sâintĂšgre-t-elle dans leur travail ? Dans quelle mesure nous aident-ils Ă prendre conscience des possibilitĂ©s dâune rĂ©alitĂ© plus coopĂ©rative et harmonieuse ? Dans ces temps dâĂ©mulation, il nous est offert une chance de voir diffĂ©remment notre environnement. Lâhomme, en changeant son regard et en dĂ©veloppant sa sensibilitĂ©, peut agir positivement sur son milieu. Le naturaliste Alexander Von Humboldt explique que pour comprendre la nature, lâĂ©motion et la poĂ©sie sont nĂ©cessaires. Notre subjectivitĂ© alliĂ©e Ă notre intelligence nous permet dâentendre le monde, dâen saisir son unitĂ©, et par consĂ©quent de le respecter et de lâaimer.
Vision anthropocentrique
Notre vision occidentale anthropocentrique ne mĂ©rite-t-elle pas dâĂȘtre repensĂ©e ? Dans notre sociĂ©tĂ© occidentale, la vision macrocosmique est souvent oubliĂ©e, pour ĂȘtre centrĂ©e sur les ĂȘtres â terrestres â. Comme Ă©crit Platon dans Protagoras : ââ lâhomme est la mesure de toutes choses â. Lâhomme occidental a dĂ©veloppĂ© une position en surplomb, en retrait avec son environnement. Lâanthropologue, Philippe Descola montre que le concept de nature est questionnable. En effet, pour les occidentaux la nature rĂ©fĂšre aux non-humains. Il y a une distanciation sociale entre lâhomme et ce qui ne lâest pas. Alors que pour dâautres cultures comme par exemple, la tribu Jivaros Achuar dâAmazonie, les Kogis de Colombie ou encore les BishnoĂŻs en Inde, le concept de nature nâexiste pas. Lâhomme fait partie dâun tout oĂč les plantes, les animaux sont Ă lâĂ©gale des hommes ayant chacun une Ăąme et une vie autonome.
Redécouvrir les éléments de la nature
ThĂ©orisĂ© par les prĂ©socratiques (Pythagore, EmpĂ©docle, HĂ©raclite) et dĂ©jĂ prĂ©sente dans les civilisations protohistoriques, la thĂ©orie des 4 Ă©lĂ©ments fait rĂ©fĂ©rence en philosophie au concept de âcosmosâ (origine et comprĂ©hension du monde). Cette thĂ©orie rĂ©vĂšle une volontĂ© dâordonner, de classer, de dĂ©finir, de hiĂ©rarchiser et de faire correspondre. Lâhomme sâest efforcĂ© de crĂ©er des principes organisateurs qui lâont aidĂ© Ă comprendre sa place dans lâunivers mais aussi Ă agir sur celui-ci. Le monde se suffit Ă lui-mĂȘme et nâa pas besoin de sâexpliquer. Or lâhomme a besoin dâobjectiver ce quâil voit, mais aussi de tisser des liens entre ce quâil voit et ce quâil croit. Câest pour cela quâil crĂ©e des symboles et des mythes, afin de pallier ce qui lui Ă©chappe. De cette thĂ©orie rĂ©sulte le constat dâune nature harmonieuse composĂ©e de forces naturelles voire sacrĂ©es : lâair, lâeau, la terre, le feu et lâĂ©ther (variant selon les cultures). Cette harmonie dĂ©pend de lâĂ©quilibre de ces forces qui, si elles sont perturbĂ©es, mettent en pĂ©ril autant la prĂ©sence humaine que biologique.
Lâhomme et la nature : relations ambivalentes
A travers les siĂšcles, les conceptions du monde, vu par lâhomme, ont Ă©tĂ© trĂšs diverses. Dans les cultures primitives, la Terre Ă©tait le centre du monde et lâhumanitĂ© Ă©tait issue des Dieux. Puis, la Renaissance ouvre un monde beaucoup plus vaste avec lâapparition des tĂ©lescopes. Aux XVIIIe et XIXe siĂšcles, lâunivers se densifie avec la dĂ©couverte de notre galaxie. Aujourdâhui, lâunivers nous apparaĂźt comme infini et sans limite. En plus de ces dĂ©couvertes astronomiques, celles de la biologie et de la psychologie ont radicalement changĂ© nos perceptions et en cela ont influencĂ© nos croyances et nos actions. La perception est donc le terreau de notre rĂ©flexion mais aussi de nos agissements. Lâexposition LâĂ©cho du silence permet de souligner les rapports quâentretient lâhomme avec son environnement et dâen isoler les contradictions, les scissions ou au contraire les symbioses et les mĂ©tamorphoses. La pluralitĂ© de ces interprĂ©tations explique comment la perception peut agir sur nos actes et nos jugements. Cette exposition invite les visiteurs Ă admirer et sâĂ©merveiller de nouveau mais aussi questionner leur environnement et concevoir un rapport neuf Ă la nature.
Les initiateurs de lâexposition
Sous lâimpulsion de FrĂ©dĂ©ric Lorin, collectionneur et passionnĂ© dâart, plusieurs acteurs du milieu culturel se sont rĂ©unis afin dâorganiser cette exposition en soutien aux artistes contemporains : ValĂ©rie Delaunay dirige la galerie Ă©ponyme situĂ©e dans le Marais, prĂšs du centre Georges Pompidou ; Clarisse Russel, jeune commissaire dâexposition, membre du CEA, a initiĂ© lâexposition «Ferme ta Gueule» et la Revue Libre Ă toi fin 2019 ; GaĂ«l Martin, Ă©diteur chez Mare et Martin, maison dâĂ©dition spĂ©cialisĂ©e dans les livres dâarts, les catalogues dâartistes et les ouvrages universitaires scientifiques et juridiques, Ă©diteur de lâOfficiel des galeries et musĂ©es.
Le collectif de Collectionneurs
Afin de financer cette exposition, nous avons contactĂ© un certain nombre de collectionneurs pour nous aider Ă monter cet Ă©vĂšnement. Collectionneurs mais avant tout philanthropes, lâintĂ©gralitĂ© du produit des ventes des oeuvres ira aux artistes, aucune commission ne sera prĂ©levĂ©e sur les ventes lors de cette exposition. Les sommes sont versĂ©es par les collectionneurs Ă lâassociation CulturFoundry et bĂ©nĂ©ficient du rĂ©gime fiscal du mĂ©cĂ©nat. A ce jour, ce collectif regroupe une vingtaine de collectionneurs.