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🔊 “Couleur du Nord” Trois photographes danoises, à la Galerie Clémentine de la Féronnière, Paris, du 2 juin au 1er août 2020

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“Couleur du Nord” Trois photographes danoises*

à la Galerie Clémentine de la Féronnière

du 2 juin au 1er août 2020

Galerie Clémentine de la Féronnière

*Trois photographes danoises : Myne Søe-Pedersen, Rosalina Kruse Serup, Astrid Kruse Jensen

PODCAST - Interview de Gabriel Bauret, commissaire de l'exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 5 juin 2020, durée 28’26. © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de Gabriel Bauret, commissaire de l’exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 5 juin 2020, durée 28’26. © FranceFineArt.

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Myne Søe-Pedersen, Scanned Glass Plates, 2018. La n°3 - Série de 7 tirages jet d’encres pigmentaires, 23 × 32 cm. Courtesy Myne Søe-Pedersen.
Myne Søe-Pedersen, Scanned Glass Plates, 2018. La n°3 – SĂ©rie de 7 tirages jet d’encres pigmentaires, 23 Ă— 32 cm. Courtesy Myne Søe-Pedersen.
Rosalina Kruse Serup, Still Life IV, 2017. 50 Ă— 60 cm. Courtesy Rosalina Kruse Serup.
Rosalina Kruse Serup, Still Life IV, 2017. 50 Ă— 60 cm. Courtesy Rosalina Kruse Serup.
Astrid Kruse Jensen, The Landscape of Memory, 2019. Archival fiber print, 60 × 58 cm. Courtesy Martin Asbæk Gallery.
Astrid Kruse Jensen, The Landscape of Memory, 2019. Archival fiber print, 60 × 58 cm. Courtesy Martin Asbæk Gallery.

Extrait du communiqué de presse :

Commissaire de l’exposition : Gabriel Bauret

Exposition présentée en collaboration avec la Maison du Danemark et en association avec la manifestation Lumières Nordiques

Trois exercices de la couleur

Astrid Kruse Jensen, Rosalina Kruse Serup comme Myne Søe-Pedersen vivent et travaillent à Copenhague. Leurs oeuvres réunies à l’occasion de cette exposition sont pour la plupart très récentes et se déploient autour de différents motifs ; mais elles témoignent également d’un exercice de la couleur qui est propre à chacune des trois artistes. Si l’exposition esquisse une approche de la création photographique au Danemark, elle exprime aussi une diversité de sensibilités au féminin ; elle décline par ailleurs des techniques et des formats dont ces photographes aiment à explorer les effets. Astrid Kruse Jensen instaure un climat quasi romanesque dans lequel les sujets monochromes sont modelés par la lumière et tendent parfois à se perdre dans la matière colorée ; les compositions de Rosalina Kruse Serup traduisent le plaisir de jouer avec des couleurs presque saturées et des formes très graphiques ; chez Myne Søe-Pedersen, c’est l’invention visuelle et la diversité de ses idées qui programment chacune de ses séries d’images. Cette exposition fait ainsi dialoguer trois façons de s’approprier la photographie et d’y associer la couleur.

Gabriel Bauret, Commissaire de l’exposition

Présences

Depuis quelques années, on peut admirer sur la scène artistique parisienne la grande diversité et la grande qualité qui caractérisent l’art classique et moderne danois. Des artistes aussi différents que le sculpteur Niels Hansen Jacobsen (1861-1941), la sculptrice Sonja Ferlov Mancoba (1911-1984), le peintre Vilhelm Hammershøi (1864-1916) et les nombreux maîtres de l’Âge d’or danois (qui se déploie au XIXe siècle) auront marqué la programmation 2019-2020 de grands musées tels que le musée Bourdelle, le Centre Pompidou, le musée Jacquemart-André et le Petit Palais. On peut se féliciter que les figures reconnues des beaux-arts danois de ces deux derniers siècles aient une présence importante en France.

Pour faire émerger les indémodables de l’avenir, il faut naturellement veiller à l’actualité de la création. Depuis des années, la Maison du Danemark met en lumière des œuvres d’artistes danois contemporains, tout comme le font aussi un certain nombre de galeries françaises avec constance et enthousiasme. Jeunesse et voies jusque-là inexplorées, tentatives audacieuses d’expérimentation, singularité, nouveauté des approches, étrangeté…, tout cela caractérise aussi ces expositions à Paris et en France, et cette coexistence me semble essentielle pour comprendre ce vers quoi l’art tend en ce moment présent.

Il est très important pour l’art contemporain danois que la scène artistique française compte des lieux d’exposition et des commissaires à l’esprit curieux qui, grâce à leur esprit aiguisé et ouvert, prennent sous leur aile les artistes qui sont leurs contemporains. La présentation par la Maison du Danemark, cette saison, des trois photographes talentueuses, jeunes mais déjà reconnues, que sont Astrid Kruse Jensen, Myne Søe-Pedersen et Rosalina Kruse Serup, en partenariat avec la Galerie Clémentine de la Féronnière et la manifestation Lumières Nordiques, participe précisément de cette approche : elle constitue un regard subtil et pénétrant, sensible à ce que l’art contemporain danois fait de mieux et de plus intéressant en ce moment, une volonté d’agir et, avant tout, le désir de faire partager.

Merci.

Klaus Ib Jørgensen, Directeur artistique de la Maison du Danemark


Myne Søe-Pedersen

Myne Søe-Pedersenest née en 1972 à Copenhague où elle vit et travaille aujourd’hui. Elle a suivi successivement les cours de la Gerrit Rietveld Academie à Amsterdam (1998-2001) et de la Cooper Union School of Art à New York (2000). Elle expose ses travaux de façon régulière au Danemark, tout récemment à la Galleri Image, à Aarhus. En 2019, elle fait partie d’une exposition collective d’artistes contemporains danois à la galerie Odile Ouizeman, à Paris. Au cours de la dernière décennie, elle a présenté des expositions personnelles aux Pays-Bas (Galerie Van Gelder, Amsterdam) et en Suède (Galleri Format, Malmö), ainsi qu’à la galerie Peter Lav de Copenhague en 2011. Ses oeuvres ont rejoint plusieurs collections publiques et privées : Novo Nordisk Kunst Fond et Lars Schwander Collection au Danemark, Dennis Hopper Collection aux Etats-Unis, Gementemuseet, Kees Van Gelder Collection et Willem Van Zoetendaal Collection aux Pays-Bas. Ses projets ont reçu à différentes reprises l’aide du Danish Arts Council. Elle a été distinguée en 2007 par un prix organisé par le Winterthur Fotomuseum en Suisse.

En tant qu’artiste visuelle, Myne Søe-Pedersen s’intéresse principalement à la photographie à partir de laquelle elle a développé une démarche expérimentale. Son art témoigne d’une préoccupation qui met continuellement en relation temps, espace et perception. Son inspiration se nourrit de l’histoire de la photographie et de ses différentes techniques. Les motifs qui reviennent de façon récurrente dans son oeuvre sont les miroirs, le verre et les négatifs, ainsi que des objets et des techniques liés à la page imprimée. Ses projets revêtent une dimension sérielle et répétitive, concentrant notre attention sur des détails d’images singulières tout en formant des ensembles chargés de sens.

Trois séries sont exposées : « Transient 1 », 2007, « Transient 2 – Printing Plates », 2006-2007, et « Scanned Glass Plates », 2018. Elles ont pour motifs des exemplaires de grands quotidiens du monde entier, des plaques offset d’imprimerie et des plaques de verre de format identique mais de couleurs subtilement différentes. Chacune des séries repose sur une technique photographique particulière, entre autres une production d’image sans négatif (« Scanned Glass Plates »).



Rosalina Kruse Serup

Rosalina Kruse Serupest nĂ©e en 1991 Ă  Copenhague oĂą elle est aujourd’hui basĂ©e. Elle frĂ©quente la Danish School of Media and Journalism (Ă©cole danoise des mĂ©dias et du journalisme) oĂą elle obtient un baccalaurĂ©at en photographie, puis elle est diplĂ´mĂ©e en 2019 de la Royal Danish Academy of Fine Arts – School of Architecture, Design and Conservation (acadĂ©mie royale danoise des beaux-arts – Ă©cole d’architecture, de design et de conservation). Son travail a Ă©tĂ© publiĂ© Ă  plusieurs reprises dans la presse au Danemark et elle a participĂ© l’annĂ©e dernière Ă  l’édition annuelle de la manifestation consacrĂ©e depuis 1998 Ă  la jeune photographie danoise (Young Danish Photography) et organisĂ©e par le Fotografisk Center de Copenhague.

Rosalina Serup travaille sur les liens qui se tissent entre l’homme, la nature et ses divers modes de représentation. Elle explore l’interface entre espace physique et espace virtuel ; elle mène une réflexion sur notre expérience de différents types d’environnements et, de manière générale, sur la relation à toutes sortes de réalités qui nous entourent. L’artiste expérimente une diversité de médiums et emprunte différentes techniques. Dernièrement, elle s’est concentrée sur la restitution numérique de sujets habituellement associés à des genres tels que le paysage et la nature morte et qui s’inscrivent dans l’histoire de la photographie. Elle aborde cet art comme un outil classique de représentation de la réalité mais se l’approprie également pour élaborer des oeuvres en trois dimensions. Rosalina Kruse Serup s’interroge ainsi sur la place que la photographie occupe aujourd’hui, alors que la matérialité des images et le mode tactile permettant de les manipuler croisent une large palette de créations virtuelles et spatialisées.

À l’exception d’une pièce datant de 2015, l’ensemble des photographies qui sont exposées a été réalisé en 2017. Par-delà la variété des sujets, c’est le traitement de la couleur et la dimension graphique des compositions qui donnent son unité au travail présenté.



Astrid Kruse Jensen

Astrid Kruse Jensenest née en 1975 à Aarhus. Elle vit et travaille aujourd’hui à Copenhague. Elle a étudié à la Gerrit Rietveld Academy, aux Pays-Bas, ainsi qu’à la Glasgow School of Art. Son travail a été remarqué dans le cadre de plusieurs prix, entre autres le Deutsche Börse Preis en 2014. En 2017, elle remporte le prix Anne Marie Telmányi qui consacre les travaux des artistes femmes. L’année suivante, elle reçoit une bourse de la Niels Wessel Bagge Art Foundation, pour ne citer que quelques-unes de ses distinctions. Astrid Kruse Jensen a présenté des expositions personnelles dans de nombreux pays dont la France : elle est montrée en 2009 à l’Artothèque de Caen, dans le cadre du festival des Boréales ; elle a participé à des expositions de groupe sur le continent européen, aux États-Unis, au Canada, en Russie et en Chine. Ses oeuvres ont intégré plusieurs collections privées et publiques, notamment à la George Eastman House de Rochester aux États-Unis, au ARoS Kunstmuseum d’Aarhus ainsi qu’au Museet for Fotokunst d’Odense, au Danemark.

Dans le cadre de sa démarche artistique, Astrid Kruse Jensen a d’abord exploré les principes de base de la technique photographique pour ensuite s’en évader et suivre une voie plus expérimentale. Des univers visuels touchant à l’abstraction et des souvenirs se détachant du monde réel constituent les axes autour desquels gravitent aujourd’hui ses oeuvres. Les paysages et les intérieurs ne sont pas vraiment identifiables, même si un lien avec la réalité est perceptible. Dans le processus photographique que l’artiste met en oeuvre, en l’occurrence avec le film Polaroid, les motifs sont sublimés par un recours à la double exposition, à des contre-jours et de longs temps de pose. Les oeuvres se déploient ainsi entre rêve et réalité – dans un univers à résonance métaphysique et qui transcende le temps et l’espace. La palette de couleurs qui tend à la monochromie, un effet auquel l’usage du Polaroid n’est pas étranger, participe de cette intention.

La série présentée dans le cadre de cette exposition a pour titre « Floating » et s’inscrit dans cette démarche esthétique. Les pièces qui la composent ont été réalisées entre 2018 et 2019.