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🔊 “Ōmecitta” photographies de Chantal Stoman

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“Ōmecitta“

photographies de Chantal Stoman

aux Editions de l’oeil

Chantal Stoman
Editions de l’oeil

PODCAST -  Interview de Chantal Stoman, enregistrement réalisé par téléphone, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 21 mai 2020, durée 24’10. © FranceFineArt.
(photo © Benli Judelewicz)

PODCAST –  Interview de Chantal Stoman,

enregistrement réalisé par téléphone, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 21 mai 2020, durée 24’10. © FranceFineArt.
(photo © Benli Judelewicz)


Couverture Ōmecitta de Chantal Stoman aux Editions de l’œil. ©Chantal Stoman.
Couverture Ōmecitta de Chantal Stoman aux Editions de l’œil. ©Chantal Stoman.
Portrait Chantal Stoman et Bankan. Photo © Joni Waka.
Portrait Chantal Stoman et Bankan. Photo © Joni Waka.

« Ōme est une ville inconnue. Inconnue au Japon. Inconnue du tourisme. J’ai rencontré Ōme par hasard. Une petite bourgade au nord-ouest de Tokyo, qui fait immanquablement rejaillir les plus belles scènes des grands classiques du cinéma » Chantal Stoman

Le livre

En dépit de son nom poétique, Ōme « la prune bleue » est une petite ville un peu morne de la grande banlieue de Tokyo. Loin, très loin du tapis rouge et des paillettes du Festival de Cannes. Pourtant, à Ōme le cinéma est partout : sur les devantures des commerces, les frontons des bâtiments, la ville est tapissée de panneaux peints représentants des affiches de cinéma. Les habitants déambulent entre Lawrence d’Arabie, À l’est d’Eden, La Strada, Casablanca, Bonnie and Clyde… Un magnifique voyage qui dévoile le Japon mystérieux et cinéphile des années 50. Au lendemain de la guerre, la bourgade comptait trois cinémas spécialisés dans la projection de films étrangers, ce qui fit de cette ville le paradis des cinéphiles japonais. Et pourtant, dans les années 70, les salles fermèrent leurs portes, laissant comme seuls témoins de l’ancienne cinéphilie des centaines d’affiches.

À l’automne 2017, Chantal Stoman découvre Ōme. Éblouie par la trace de ce passé, fascinée par ce voyage dans le cinéma, la photographe démarre un projet qu’elle nomme Ōmecittà

À son retour, elle réalise l’enthousiasme que ce travail déclenche et décide alors de retourner à Ōme. Ōmecittà est ainsi la rencontre entre une artiste française passionnée par le Japon et une ville oubliée qu’elle va révéler jusqu’à ce qu’un violent typhon, ne vienne en 2019, détruire toute trace de ce passé glorieux. Ōmecittà devient alors l’unique témoignage de ce passé resté si longtemps dans l’oubli.


Couverture Ōmecitta de Chantal Stoman aux Editions de l’œil. ©Chantal Stoman.
Couverture Ōmecitta de Chantal Stoman aux Editions de l’œil. ©Chantal Stoman.
Chantal Stoman, série Ōmecitta. ©Chantal Stoman.
Chantal Stoman, série Ōmecitta. ©Chantal Stoman.
Chantal Stoman, série Ōmecitta. ©Chantal Stoman.
Chantal Stoman, série Ōmecitta. ©Chantal Stoman.
Chantal Stoman, série Ōmecitta. ©Chantal Stoman.
Chantal Stoman, série Ōmecitta. ©Chantal Stoman.

La photographe

Chantal Stoman est une photographe française. Son travail s’inscrit dans une démarche qui repose sur une observation approfondie des rapports entre l’Homme, son intimité, et la Ville. Son premier projet au Japon « A Woman’s Obsession », repose sur une observation de la relation particulière que les femmes japonaises entretiennent avec le luxe. Depuis quinze ans, elle se rend très régulièrement au Japon. Ses projets successifs révèlent une ville, comparable à un organisme en perpétuelle mutation.

Les photographies de Chantal Stoman font parties de collections publiques et privées en France et dans de nombreux pays.

Extrait du livre :

“ […]

Dans les annĂ©es 1990, la ville dĂ©cida de faire revivre ce passĂ© en placardant dans la rue principale ces reproductions peintes par un artiste local, Bankan Kubo. 

Né en 1941 dans un milieu modeste, celui qui s’appelait encore Noboru Kubo n’avait pas, enfant, les moyens d’aller au cinéma. Il se contentait de regarder, fasciné, les affiches des films. Dès que la programmation changeait, il récupérait celle du film précédent, et la rapportait chez lui pour la copier. Une passion telle qu’il prendra plus tard le surnom de Bankan, inversant le mot kanban qui signifie affiche. « J’ai appris seul à dessiner en faisant des petits boulots pour vivre », raconte-t-il à la photographe, dans un petit atelier en désordre, envahi d’affiches et de photos de ses réalisations. « Peu à peu, les salles de cinéma ont adopté mes peintures. À la grande époque, dans les années 1960, je faisais jusqu’à une ou deux affiches par jour ». Des courbes de Marilyn Monroe dans Sept ans de réflexion – son affiche préférée – au visage de Yul Brynner dans Le Roi et moi en passant par les yeux de biche et la silhouette gracile d’Audrey Hepburn dans Diamants sur canapé, Bankan a représenté tous les grands noms du cinéma, sans jamais voir les films !

[…] ”

Le livre ĹŚMECITTA est Ă©ditĂ© avec le soutien du CNC – Centre National du CinĂ©ma et de l’image animĂ©e. Le projet ĹŚMECITTA a reçu l’aide Ă  la photographie documentaire du CNAP – Centre national des arts plastiques.