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“Prix Marcel Duchamp 2025” Bianca Bondi / Eva Nielsen / Lionel Sabatté / Xie Lei, au Musée d’Art moderne de Paris [Centre Pompidou – Constellation], du 26 septembre 2025 au 22 février 2026

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“Prix Marcel Duchamp 2025” 
Bianca Bondi / Eva Nielsen / Lionel Sabatté / Xie Lei

au Musée d’Art moderne de Paris [Centre Pompidou – Constellation]

du 26 septembre 2025 au 22 février 2026

Musée d’art moderne de Paris


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©Sylvain Silleran, présentation presse, le 25 septembre 2025.

Texte Sylvain Silleran

Xie Lei, Protection I, 2024. Huile sur toile / Oil on canvas. Photo : Pauline Assathiany. Courtesy Semiose, Paris.

Xie Lei, Protection I, 2024. Huile sur toile / Oil on canvas. Photo : Pauline Assathiany. Courtesy Semiose, Paris.

Bianca Bondi, Scrying in Astral Ponds, 2023. Installation in situ, dimensions variables. Vue d’exposition, La Casa Encendida, Madrid. Photo: Maru Serrano.

Bianca Bondi, Scrying in Astral Ponds, 2023. Installation in situ, dimensions variables. Vue d’exposition, La Casa Encendida, Madrid. Photo: Maru Serrano.

Eva Nielsen, Doline (Alluvions), 2023. Oil, ink, acrylic on silkscreen on canvas 230 x 190 cm (90 1/2 x 74 3/4 in.) (NIELS27513) Courtesy de l’artiste et de la Galerie Peter Kilchmann.

Eva Nielsen, Doline (Alluvions), 2023. Oil, ink, acrylic on silkscreen on canvas 230 x 190 cm (90 1/2 x 74 3/4 in.) (NIELS27513) Courtesy de l’artiste et de la Galerie Peter Kilchmann.

Lionel Sabatté, Chambord 2023, vue d’exposition, Pollens Clandestins, Château de Chambord, commissariat Yannick Mercoyrol, 2023. Courtesy Ceysson & Bénétière. © Leonard de Serres.

Lionel Sabatté, Chambord 2023, vue d’exposition, Pollens Clandestins, Château de Chambord, commissariat Yannick Mercoyrol, 2023. Courtesy Ceysson & Bénétière. © Leonard de Serres.

Prix Marcel Duchamp 2025
Musée d’Art moderne de la ville de Paris

C’est désormais le musée d’Art moderne de la ville de Paris qui accueille les lauréats du Prix Marcel Duchamp 2025, fermeture du centre Pompidou oblige. Les artistes nous accueillent par quatre œuvres exposées ensemble dans une première salle, le temps d’une rapide présentation, avant d’investir chacun un espace propre à y déployer son univers.

Eva Nielsen commence par la photographie. Ses images sont modifiées, transformées par des séries de filtres comme autant d’érosions, de sédimentations. Imprimées sur des toiles, mélangées à de l’acrylique, prises dans des couches de textiles, de voiles d’organza, elles deviennent des espace flous, vaporeux, à la temporalité qui s’étire sur des millénaires. Des personnages indistincts se dérobent, cela pourrait être une photo prise dans un café ou un tableau classique. Sous une architecture de sphères métalliques, utopie inquiétante, on distingue des mains, les buissons d’un tableau de paysage, une maison au fond des bois. L’installation de rideaux et de voiles successifs, couches géologiques, crée une transparence brumeuse où se laissent admirer les silhouettes fugitives, glissantes et éthérées des visiteurs. Le public entre alors dans l’œuvre, il s’y confond avec les tableaux, traversant ces couches géologiques non sans poésie.

Bianca Bondi nous offre une installation baroque, rien qui n’ait jamais été vu mais plutôt une atmosphère. Nous marchons avec précaution dans une maison éparpillée en morceaux désordonnés, maison envahie par des petites dunes de sel qu’il faut prendre soin de ne pas déranger. Une baignoire est envahie de plantes, remplie d’eau verte, des épis de blés poussent ici et là. Vêtements, chaussures, verres, livres, meubles: tout semble avoir été abandonné, à présent rongé par ces cristaux de sel, cristaux chimiques, révélateurs photographiques. La photographie, justement, prend tout son sens ici tant tout est agencé pour la photo, le post Instagram. Voici l’œuvre contemporaine par excellence, au potentiel instagrammable absolu. Les couleurs, le vert d’eau dense, le bois sombre, contrastent avec la pâleur délavée des murs, la décoloration des objets vintage vieillis par le temps, parfaite imagerie de Polaroïd, rappelle les pochettes des disques gothiques que nous aimions. Une chaise est collée au mur, un pan entier de cuisine est renversée, autant d’effets graphiques propres au selfie, d’ailleurs il y a un miroir de salle de bains dans lequel on peut apercevoir son visage entre deux plantes de jungle.

Retour à la peinture avec Xie Lei. Mais une peinture onirique, aux racines plongées dans la mythologie, les contes et l’impressionnisme. Des corps tombants, nus, ont perdus leurs traits, leurs visages s’effilochent et leurs identités s’effacent. Il ne reste que la lumière. Les hommes flottent donc, lumineux comme des lunes, en silhouettes blanches phosphorescentes. Dans un décor de canopées aux feuilles noires comme des ombres, leur chute ralentit, devient un flottement, des couples s’enlacent, des amants tentent de retenir leur partenaire qui s’éloigne, attiré par des forces invincibles. Il y a quelque chose ici de la beauté de la littérature, le mythe relu avec un romantisme amoureux d’adolescent est plutôt rafraichissant par les temps qui courent. Les trainées de bulles que laissent ces corps sombrant dans l’eau sont autant de soupirs que d’espoirs.

Lionel Sabatté enfin, s’impose comme archéologue de la poussière, des déchets, de la matière morte. Dés l’entrée de l’exposition son dodo gris et duveteux menaçant de se défaire sous le moindre souffle fait forte impression. Des immense bêtes aux serres griffues, phénix, dieu Horus sorti de la Foire aux immortels de Enki Bilal sont perchées sur des fers à béton oxydés, animaux fantastiques modelés d’une chair de poussière mêlée de pouzzolanes grises. Son tapis carré suspendu, tissé de peaux mortes, de faux ongles est assez dégoûtant, comme la série de visages dessinés en poussière et cheveux balayés au sol du musée d’Art Moderne de Paris. Mais ces visages aux délicatesses d’enfants, leurs yeux, leurs bouches rondes chérubines nous replongent dans la peinture italienne de la Renaissance, sa grâce veloutée. C’est déstabilisant de se retrouver la sorte pris entre répulsion de la matière morte, du sale, le dégoût viscéral que provoque des cheveux tombés et l’évocation du beau, du sensible. Avec une patience d’orfèvre, Lionel Sabatté offre ainsi une experience tactile, charnelle et puissante.

Sylvain Silleran

Portrait de Xie Lei. Copyright Margot Montigny.

Portrait de Xie Lei. Copyright Margot Montigny.

Bianca Bondi, Portrait.

Bianca Bondi, Portrait.

Portrait de Eva Nielssen . Courtesy Eva Nielssen et de la galerie Peter Kilchmann.

Portrait de Eva Nielssen. Courtesy Eva Nielssen et de la galerie Peter Kilchmann.

Portrait de l’artiste Lionel Sabatté, 2023. Courtesy Ceysson & Bénétière © A. Boissaye - studio CuiCui.

Portrait de l’artiste Lionel Sabatté, 2023. Courtesy Ceysson & Bénétière © A. Boissaye – studio CuiCui.


Extrait du communiqué de presse :

Commissaires :
Julia Garimorth, conservatrice en chef, responsable des collections contemporaines au Musée d’Art Moderne de Paris
Jean-Pierre Criqui, historien d’art, critique et conservateur au service des collections contemporaines du Musée national d’art moderne – Centre Pompidou

Pour son édition 2025, le Prix Marcel Duchamp est accueilli pour la première fois cette année au Musée d’Art Moderne de Paris (MAM). L’exposition des nommés 2025 est présentée sous le commissariat de Julia Garimorth (Conservatrice en chef et responsable des collections contemporaines au Musée d’Art Moderne de Paris) et Jean-Pierre Criqui (historien d’art, critique et conservateur au service des collections contemporaines du Musée national d’art moderne – Centre Pompidou).

Créé par l’ADIAF, organisé depuis le départ en partenariat avec le Centre Pompidou et doté de 90 000 euros, le Prix Marcel Duchamp est l’un des grands prix de référence dans le monde de l’art contemporain. Depuis sa création en 2000 par l’ADIAF, le Prix Marcel Duchamp a distingué nombre d’artistes, devenus des figures incontournables de la scène internationale. Les travaux de rénovation du bâtiment historique du Centre Pompidou ont nécessité de trouver un lieu en « constellation ». Ainsi, les expositions du Prix Marcel Duchamp 2025 à 2029 auront lieu au Musée d’Art Moderne de Paris.

Les quatre nommés pour le Prix Marcel Duchamp 2025 sont :
Bianca Bondi, née en 1986 à Johannesburg, Afrique du Sud – vit et travaille à Paris. Représentée par la galerie Mor Charpentier (Paris).
Eva Nielsen, née en 1983 aux Lilas, vit et travaille à Paris. Représentée par la Galerie Peter Kilchmann (Paris / Zurich) et par la galerie The Pill (Paris / Istanbul).
Lionel Sabatté, né en 1975 à Toulouse – vit et travaille à Paris et à Los Angeles. Représenté par la galerie Ceysson & Bénétière (Paris, New York, Tokyo, Koerich, Lyon, Genève, Saint-Etienne, Pannery).
Xie Lei, né en 1983, en Chine – vit et travaille à Paris. Représenté par la galerie Semiose (Paris).

Le Prix Marcel Duchamp est un dispositif complet d’accompagnement des artistes. L’ADIAF a ainsi organisé 50 expositions sur la scène française autour des artistes nommés et lauréats du Prix, dont une vingtaine à l’international avec le soutien de l’Institut français. Des résidences sont également proposées aux artistes nommés grâce aux partenariats noués par l’ADIAF, en France avec Sèvres – Manufacture et Musées nationaux et aux Etats-Unis avec la Villa Albertine.

Pour l’année 2025, les quatre nommés, Bianca Bondi, Eva Nielsen, Lionel Sabatté et Xie Lei présentent leurs oeuvres à l’étage des collections du MAM, en accès libre, du 26 septembre 2025 au 22 février 2026. L’annonce du lauréat de l’édition 2025 aura lieu le jeudi 23 octobre 2025, durant la semaine de l‘art, au MAM. Le jury international est composé de directeurs d’institutions artistiques, de collectionneurs et de deux artistes. Exposition présentée au Musée d’Art Moderne de Paris, dans le cadre d’un partenariat entre le Centre Pompidou, l’ADIAF et le Musée d’Art Moderne de Paris / Paris Musées.

Bianca Bondi
Bianca Bondi est née en 1986 à Johannesburg, Afrique du Sud. Elle vit et travaille à Paris. L’artiste est représentée par la galerie Mor Charpentier (Paris). La pratique multidisciplinaire de Bianca Bondi implique l’activation ou l’élévation d’objets banals par le recours à l’eau salée et à des réactions chimiques en chaîne. Les matériaux avec lesquels elle travaille sont choisis pour leur potentiel de mutation ou leurs propriétés intrinsèques et symboliques. Son but est de promouvoir des expériences sensorielles au-delà du visuel, et de célébrer la vie de la matière en mettant l’accent sur l’interconnectivité, la fugacité, et les cycles de la vie et de la mort. Passionnée par l’écologie et les sciences occultes, Bianca Bondi combine les deux domaines dans des oeuvres de nature transformative où l’aura des objets est un élément clé. Souvent in situ, ses installations poétiques sont étroitement liées aux lieux dans lesquels elles se déploient. Son travail a été présenté à la 15ème Biennale de Gwangju (2024) ; au Castello di Rivoli, Turin (2024) ; au MOCO, Montpellier (2024) ; au Museum Frieder Burda, Baden-Baden (2024) ; au Forest Festival of the Arts, Okayama (2024) ; à Dallas Contemporary (2023) ; à Lafayette Anticipations (2023) ; au MAMAC, Nice (2022) ; à la 2nde Biennale de Thaïlande, Korat (2021) ; à la Fondation Louis Vuitton, Paris (2021) ; à la Biennale de Busan (2020) ; à la 15ème Biennale de Lyon (2019), entre autres. En 2021, Bianca Bondi a reçu le prix Talents Contemporains de la Fondation François Schneider. Elle est actuellement résidente à la Villa Médicis, Rome.

Eva Nielsen
Eva Nielsen, née en 1983 aux Lilas, vit et travaille à Paris. L’artiste est diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris en 2009, et a également étudié à la Central Saint Martins School (Londres) ainsi qu’à la Sorbonne (Paris). Eva Nielsen est actuellement représentée par la Galerie Peter Kilchmann (Paris / Zurich) et par la galerie The Pill (Paris / Istanbul). Connue pour des peintures hybrides, qui vont chercher dans le latex, le cuir, la soie et la sérigraphie de quoi offrir une dimension complexe et imprévue à des compositions picturales uniques, Eva Nielsen permet au regardeur d’explorer, selon des strates successives et immersives, les paysages qu’elle arpente. La peintre-photographe-plasticienne superpose ces étapes pour semer le doute sur la fabrique de l’oeuvre. Ses oeuvres ont été exposées dans des institutions majeures : Kunsthaus Baselland, Suisse ; Mac/Val, France ; LACE, Los Angeles ; Plataforma Revolver, Portugal ; BNKR, Munich ; Perm Museum, Russie ; Kunsthal Charlottenborg, Danemark et Palais Pisztory, Bratislava, entre autres. En 2022, elle participe à la 16e Biennale d’art contemporain de Lyon. En 2023, elle est lauréate avec Marianne Derrien du Prix BMW Art Makers, et exposée aux Rencontres d’Arles. En 2009, elle reçoit le prix des Amis des Beaux-Arts et en 2014 le prix Art Collector. Ses oeuvres figurent dans plusieurs collections publiques et privées, notamment au Mac/Val, au Musée de Rochechouart, au Musée des Beaux-arts de Paris, à la Fondation Fiminco, à la Collection Société Générale, au FMAC, au FRAC Auvergne, à la Fondation Schneider, à la Collection Emerige (toutes en France), ainsi qu’au MOCA, à Los Angeles et à la Fondation Thalie, en Belgique. En 2021, Eva Nielsen est lauréate du prix LVMH Métiers d’Arts. Une oeuvre d’Eva Nielsen est actuellement exposée au Louvre Lens et 2025 la verra exposer personnellement à la Fondation Bullukian, Château de Fontevraud ainsi que participer à des expositions collectives au musée de l’Orangerie et aux Verrières Hermès. La Galerie Peter Kilchmann Paris / Zurich l’exposera à Paris en 2026.

Lionel Sabatté
Né en 1975 à Toulouse, Lionel Sabatté est diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2003. L’artiste vit et travaille à Paris et à Los Angeles, et est représenté par la galerie Ceysson & Bénétière (Paris, New York, Tokyo, Koerich, Lyon, Genève, Saint-Etienne, Pannery). Pratiquant à la fois la peinture, le dessin et la sculpture, Lionel Sabatté tâche de faire dialoguer l’ensemble de ses oeuvres dans une interconnexion permanente. La sphère du vivant ainsi que les transformations de la matière dues au passage du temps se retrouvent au coeur du travail de Lionel Sabatté. L’artiste entame depuis plusieurs années un processus de récolte de matériaux qui portent en eux la trace d’un vécu : poussière, cendre, charbon, peaux mortes, souches d’arbres… Ces éléments sont combinés de manière inattendue et les oeuvres ainsi créées portent en elles à la fois une délicatesse mais aussi une « inquiétante étrangeté », donnant vie à un bestiaire hybride dans lequel des créatures des profondeurs abyssales côtoient des petits oiseaux des îles oxydés, des ours, des loups, des émeus, des chouettes, mais aussi des licornes… Ses recherches sur le minéral, l’animal, donnent lieu à des oeuvres poétiques, sensibles, troublantes et qui participent à une réflexion globale sur notre condition et la place que nous occupons dans notre environnement. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions monographiques en France comme à l’étranger, intégrant plusieurs collections institutionnelles telles que le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Saint-Étienne Métropole, le CNAP – Centre National des Arts Plastiques ou encore le CAFA Art Museum à Beijing en Chine. Lionel Sabatté a reçu plusieurs prix artistiques tels que le Prix Yishu 8 de Pékin en 2011, le prix de Peinture de la Fondation Del Duca en 2019, le Prix des Amis de la Maison Rouge, et le Prix Drawing Now en 2017.

Xie Lei
Xie Lei vit et travaille à Paris depuis 2006. Représenté par la galerie Semiose (Paris), il est diplômé de la CAFA de Pékin et de l’ENSBA de Paris. La pratique de l’artiste-peintre Xie Lei ouvre la voie d’un langage traduisant son univers sensible et un terrain d’expérimentation pour creuser la spécificité de ce médium dans la contemporanéité. Sa pratique part du réel mais s’en échappe pour explorer des mondes équivoques, incertains, que son imaginaire transforme. La plupart de ses tableaux renvoient à des situations troubles ou inquiétantes, discrètement rattachées à des souvenirs littéraires et cinématographiques, ou bien puisées au creuset profond des sentiments. Il s’attache à la complexité des évènements, des situations et surtout à leurs ambiguïtés, leurs tensions. La pratique de Xie Lei se singularise en délivrant une autre perception du temps, proposant de ralentir le regard et d’échapper aux ivresses de l’accélération et de l’immédiateté. Dans ses travaux les plus récents, Xie Lei intrigue par un entre-deux, celui du sommeil et la mort, du supplice et l’érotisme. Les couleurs sont sombres, mais mutent pour devenir lumineuses, puissantes. Ses oeuvres ont été exposées dans de nombreuses institutions : Fondation Louis Vuitton, Paris (FR); MO.CO, Montpellier (FR); CAPC, Bordeaux (FR); Villa Noailles, Hyères (FR); Collection Lambert, Avignon (FR); MAC VAL, Vitry-sur-Seine (FR); Langen Foundation, Neuss (DE); Musée national de l’histoire de l’immigration, Paris (FR); Fondation d’entreprise Ricard, Paris (FR). Les oeuvres de Xie Lei figurent également dans des collections publiques et privées, telles que Thyssen-Bornemisza Art Contemporary, MAC VAL, Albertina Museum et X Museum. Xie Lei a été pensionnaire de la Casa de Velázquez à Madrid (2020-2021), et résident de la Villa Médicis à Rome (2024).