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🔊 “Bande dessinĂ©e, 1964-2024”, au Centre Pompidou, du 29 mai au 4 novembre 2024

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“Bande dessinĂ©e, 1964-2024”

au Centre Pompidou, Paris

du 29 mai au 4 novembre 2024

Centre Pompidou


Entretien avec EmmanuĂšle Payen, directrice du dĂ©partement dĂ©veloppement culturel et cinĂ©ma, BibliothĂšque publique d’information, et co-commissaire de l’exposition, par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 27 mai 2024, durĂ©e 23’12.  © FranceFineArt.

PODCAST –  Entretien avec EmmanuĂšle Payen, directrice du dĂ©partement dĂ©veloppement culturel et cinĂ©ma, BibliothĂšque publique d’information, et co-commissaire de l’exposition,


par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 27 mai 2024, durĂ©e 23’12,
© FranceFineArt.


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Bande dessinŽe, 1964-2024
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©Anne-Fréderique Fer, journée de tournage, le 27 mai 2024.

Extrait du communiqué de presse :

David B. L’Ascension du Haut Mal, tome 6, 2003. Planche 1, Encre de Chine, 50 × 32,5 cm. Collection Thierry Mallet. © David B. & L'Association, 2003.

David B. L’Ascension du Haut Mal, tome 6, 2003. Planche 1, Encre de Chine, 50 × 32,5 cm. Collection Thierry Mallet. © David B. & L’Association, 2003.

Jean-Claude Forest, Barbarella, Éditions Le Terrain Vague, Paris, 1964. BibliothĂšque patrimoniale de la CitĂ© internationale de la bande dessinĂ©e et de l’image, AngoulĂȘme. © Succession Jean-Claude Forest. Photo © CitĂ© internationale de la bande dessinĂ©e, bibliothĂšque patrimoniale.

Jean-Claude Forest, Barbarella, Éditions Le Terrain Vague, Paris, 1964. BibliothĂšque patrimoniale de la CitĂ© internationale de la bande dessinĂ©e et de l’image, AngoulĂȘme. © Succession Jean-Claude Forest. Photo © CitĂ© internationale de la bande dessinĂ©e, bibliothĂšque patrimoniale.

YĆ«ichi Yokoyama, Travaux publics, c. 2005. Planche 2, Encre de Chine, 32 × 26,7 cm. Collection privĂ©e, Courtesy MEL Publisher. © Yuichi Yokoyama / Éditions MatiĂšre.

YĆ«ichi Yokoyama, Travaux publics, c. 2005. Planche 2, Encre de Chine, 32 × 26,7 cm. Collection privĂ©e, Courtesy MEL Publisher. © Yuichi Yokoyama / Éditions MatiĂšre.

Nina BUNJEVAC, La RĂ©paration, 2022. Planche 18, Encre de Chine, 35,5 × 28 cm. Collection Nina Bunjevac. © Nina Bunjevac.

Nina BUNJEVAC, La RĂ©paration, 2022. Planche 18, Encre de Chine, 35,5 × 28 cm. Collection Nina Bunjevac. © Nina Bunjevac.

Commissariat :

Anne Lemonnier, attachĂ©e de conservation, MusĂ©e national d’art moderne, Centre Pompidou

et EmmanuÚle Payen, directrice du département développement culturel et cinéma,

Bibliothùque publique d’information

Conseillers scientifiques

Thierry Groensteen, historien de la bande dessinée, ancien directeur du Musée de la bande

dessinĂ©e Ă  la CitĂ© internationale de la bande dessinĂ©e et de l’image Ă  AngoulĂȘme

et Lucas Hureau, directeur de MEL Compagnie des arts et du label MEL Publisher





Pour la premiĂšre fois en France, le Centre Pompidou, en partenariat avec le Fonds HĂ©lĂšne & Edouard Leclerc, met en dialogue les trois principaux foyers d’expression de la bande dessinĂ©e – la crĂ©ation europĂ©enne, les mangas asiatiques et les comics amĂ©ricains – et propose une immersion exceptionnelle dans les multiples univers du 9e art. VĂ©ritable traversĂ©e de l’histoire moderne et contemporaine du mĂ©dium, elle convie les visiteurs Ă  dĂ©couvrir ses Ă©volutions au fil des dĂ©cennies, des foisonnements graphiques de l’underground aux styles contemporains les plus abstraits.

L’exposition s’ouvre sur le tournant des annĂ©es 1960, marquĂ© par l’avĂšnement de la contre culture. Partout dans le monde, alors que la bande dessinĂ©e est encore perçue comme un divertissement pour la jeunesse, des initiatives éditoriales s’adressent résolument a  un public adulte. En France, Hara-Kiri, magazine « bête et méchant », offre a  l’humour graphique de nouveaux territoires, tandis que les aventures de Barbarella de Jean-Claude Forest sont éditées en albums par Éric Losfeld. L’annĂ©e 1964 voit le lancement au Japon du mensuel d’avant-garde Garo, qui décline sur différents modes le concept de bande dessinée d’auteur. En 1968, Robert Crumb s’impose avec Zap Comix comme le chef de file du mouvement underground aux États-Unis.

Posant les jalons des mondes multiples que cette rĂ©volution graphique a engendrĂ©s, un ensemble de planches d’auteurs majeurs de cette pĂ©riode, ainsi que de spectaculaires publications sont prĂ©sentĂ©s dans la toute premiĂšre salle. Autour d’un espace central, une scĂ©nographie en rayon dĂ©ploie ensuite en douze thĂ©matiques le parcours de l’exposition, convoquant les imaginaires de la bande dessinĂ©e, les Ă©motions qu’elle suscite, ainsi que la diversitĂ© des techniques artistiques employĂ©es. Plusieurs salons de lecture offrent au visiteur un temps de pause et d’approfondissement.

L’exposition propose aux visiteurs des Ă©chos inattendus entre les auteurs, s’arrĂȘtant sur des oeuvres majeures, permettant par exemple de dĂ©couvrir le processus crĂ©atif de Maus, chef-d’oeuvre d’Art Spiegelman, ou de s’immerger dans la suite de Lorenzo Mattotti inspirĂ©e par Bob Dylan. Des rencontres se forment autour des thĂšmes du rĂȘve (avec un vaste ensemble de planches de Killoffer), du rire (avec des planches iconiques d’AndrĂ© Franquin, Gotlib, Claire BretĂ©cher ou Catherine Meurisse), de l’anticipation (Osamu Tezuka, Philippe Druillet, Moebius ), du rĂ©cit intime (Edmond Baudoin, Alison Bechdel, Ulli Lust) ou encore du rĂ©cit mĂ©moriel (Emmanuel Guibert, Marjane Satrapi). De grands ensembles de planches sont prĂ©sentĂ©s, mais aussi des dessins de couverture, des carnets, dont des piĂšces dĂ©voilĂ©es au public pour la premiĂšre fois, des Ă©lĂ©ments de documentation ainsi que des dispositifs audiovisuels avec la diffusion d’entretiens d’auteurs inĂ©dits. La crĂ©ation numĂ©rique est aussi exposĂ©e (Zeina Abirached, PĂ©nĂ©lope Bagieu, Martin Panchaud…) et des crĂ©ations murales inĂ©dites, de Blutch et de Chris Ware, ouvrent et terminent le parcours d’exposition, donnant Ă  la bande dessinĂ©e une dimension spectaculaire.

#Catalogue de l’exposition : Bande dessinĂ©e, 1964 – 2024. Sous la direction de Thierry Groensteen, Lucas Hureau, Anne Lemonnier, EmmanuĂšle Payen aux Ă©ditions du Centre Pompidou.

Nicole Claveloux ScĂ©nario d’Édith Zha, La Main verte, 1976. Planche 1, Encre de Chine, gouache et aĂ©rographe sur carton, 26 × 20 cm. Collection privĂ©e, Courtesy MEL Publisher. La Main verte, Nicole Claveloux & Edith Zha © CornĂ©lius, 2019.

Nicole Claveloux ScĂ©nario de Édith Zha, La Main verte, 1976. Planche 1, Encre de Chine, gouache et aĂ©rographe sur carton, 26 × 20 cm. Collection privĂ©e, Courtesy MEL Publisher. La Main verte, Nicole Claveloux & Edith Zha © CornĂ©lius, 2019.

Moebius, Starwatcher, 1986. Encre de Chine et aquarelle, 15,9 × 12,3 cm. Collection privĂ©e, Courtesy MEL Publisher.

Moebius, Starwatcher, 1986. Encre de Chine et aquarelle, 15,9 × 12,3 cm. Collection privĂ©e, Courtesy MEL Publisher.

Marjane SATRAPI Persepolis, tome 1, 2000, « Le foulard », planche 1. Encre de Chine, 40,5 × 29,7 cm. Collection privĂ©e, Courtesy MEL Publisher. © Marjane Satrapi & l'Association, 2000.

Marjane SATRAPI Persepolis, tome 1, 2000, « Le foulard », planche 1. Encre de Chine, 40,5 × 29,7 cm. Collection privĂ©e, Courtesy MEL Publisher. © Marjane Satrapi & l’Association, 2000.

Julie Doucet, LĂ  lĂ , chu tanney lĂ  !!! ou le rĂȘve rĂ©cidiviste, 1995. Case 19, Encre de Chine, gouache blanche et trames grises, 12,6 × 9,6 cm. Collection privĂ©e, Courtesy MEL Publisher. © Julie Doucet.

Julie Doucet, LĂ  lĂ , chu tanney lĂ  !!! ou le rĂȘve rĂ©cidiviste, 1995. Case 19, Encre de Chine, gouache blanche et trames grises, 12,6 × 9,6 cm. Collection privĂ©e, Courtesy MEL Publisher. © Julie Doucet.


Le parcours de l’exposition

Les douze sections du parcours : Contre-culture, Effroi, RĂȘve, Rire, Couleur, noir et blanc, Histoire et mĂ©moire, Écriture de soi, Au fil des jours, LittĂ©rature, Anticipation, Villes, GĂ©omĂ©trie


Salle 1 | Contre-culture
Dans les annĂ©es 1960, alors que la bande dessinĂ©e est encore perçue comme un divertissement pour la jeunesse, s’amorce un processus de lĂ©gitimation culturelle avec la naissance des premiĂšres associations de bĂ©dĂ©philes. Dans le mĂȘme temps, partout dans le monde, des initiatives Ă©ditoriales s’adressent rĂ©solument Ă  un public adulte. En France, Hara-Kiri, magazine « bĂȘte et mĂ©chant », offre Ă  l’humour graphique de nouveaux territoires. En 1962, Jean-Claude Forest entame la publication des aventures de Barbarella, Ă©ditĂ©es en albums deux ans aprĂšs par Éric Losfeld. 1964 voit le lancement au Japon du mensuel d’avant-garde Garo, qui dĂ©cline sur diffĂ©rents modes le concept de bande dessinĂ©e d’auteur. En 1968, Robert Crumb s’impose avec Zap Comix comme le chef de file du mouvement underground aux États-Unis. Au sortir de cette dĂ©cennie, la bande dessinĂ©e ne sera plus jamais la mĂȘme.

Salle 2 | Rire
La bande dessinĂ©e descend aussi d’une autre tradition, celle de la caricature. Dans les journaux satiriques de la Belle Époque dĂ©jĂ , elle explore toutes les formes de l’histoire drĂŽle en images, fournissant au septiĂšme art quelques-uns de ses gags les plus cĂ©lĂšbres, comme celui de l’arroseur arrosĂ©. L’humour cultive les formats courts : strips, histoires en une ou en deux pages. Le rire se dĂ©cline ici de l’absurde Ă  la satire, de l’humour grinçant Ă  la parodie.

Salle 3 | Effroi
La bande dessinĂ©e d’horreur voit le jour aux États-Unis Ă  la fin des annĂ©es 1940 avec les publications de la maison d’édition EC Comics. La censure, imposĂ©e par le Comics Code Authority de 1954, met un coup d’arrĂȘt Ă  ce genre, qui persistera cependant, d’abord dans les revues Eerie et Creepy puis dans des sĂ©ries comme Tomb of Dracula, Swamp Thing ou encore Walking Dead. Au Japon, l’horreur est un genre majeur du manga. DĂšs 1959, Shigeru Mizuki crĂ©e la sĂ©rie Kitaro du cimetiĂšre, plus connue sous le nom de Kitaro le Repoussant. Mais c’est avec Kazuo Umezu que l’horreur connaĂźt son apogĂ©e. Hideshi Hino, Suehiro Maruo ou Junji Ito perpĂ©tuent cette tradition, repoussant toujours davantage les limites du genre.

Salle 4 | RĂȘve
Dans les univers dessinĂ©s, les mondes oniriques ont la mĂȘme consistance que le rĂ©el. Depuis Little Nemo in Slumberland de Winsor McCay, certains personnages de bande dessinĂ©e explorent des univers parallĂšles empreints de merveilleux, renouvelĂ©s par l’avĂšnement du surrĂ©alisme et du psychĂ©dĂ©lisme. Dans la pĂ©riode contemporaine, des artistes, tels Julie Doucet ou David B., se mettent Ă  donner forme et consistance aux manifestations nocturnes de leur propre inconscient, le rĂȘve apparaissant dĂšs lors comme une voie de forage permettant de rejoindre le vĂ©ritable Soi. Les fantasmes s’y dĂ©ploient librement et les situations sont marquĂ©es du sceau de l’étrange.

Salle 5 | Au fil des jours
Longtemps la bande dessinĂ©e a privilĂ©giĂ© l’action, le voyage, l’exotisme. Il n’en va plus de mĂȘme dans la production contemporaine, qui propose des expĂ©riences de lecture plus contemplatives, introspectives, immobiles. Chris Ware dissĂšque ainsi le quotidien de personnes ordinaires habitant le mĂȘme immeuble (Building Stories). Taniguchi se glisse dans les pas d’un Homme qui marche, McGuire retrace l’histoire d’un petit coin de l’AmĂ©rique profonde (Here). En choisissant des sujets plus minces, plus prosaĂŻques, la BD interroge la condition des hommes et des femmes d’aujourd’hui et se dĂ©couvre une nouvelle profondeur.

Salle 6 | Écriture de soi
L’autobiographie est un genre qui Ă©clot tardivement dans la bande dessinĂ©e : Ă  la fin des annĂ©es 1960 au Japon, au dĂ©but des annĂ©es 1970 aux États-Unis. Se dĂ©clinant dĂ©sormais sous des formes multiples – rĂ©cits d’enfance, chroniques de la vie professionnelle, confessions intimes, autofiction, journaux, carnets, etc. –, elle est devenue au tournant du siĂšcle un genre prolifique, l’un des principaux marqueurs de la contemporanĂ©itĂ© et l’un des vecteurs de la fĂ©minisation du neuviĂšme art.

Salle 7 | Couleur, noir et blanc
Parfois imposĂ© par des contraintes Ă©conomiques, le noir et blanc peut aussi ĂȘtre choisi pour sa puissance expressive propre. Nombreux sont les dessinateurs Ă  avoir cultivĂ© une esthĂ©tique du clair-obscur fondĂ©e sur la maĂźtrise de la lumiĂšre et la gestion graphique des contrastes. De la carte-Ă -gratter au dessin d’ombres, du trait Ă  la tĂąche, chaque artiste impose sa technique. Cette salle prĂ©sente Ă©galement les grands maĂźtres de la couleur directe, qui consiste Ă  peindre ses planches en dĂ©veloppant, au moyen de tel ou tel mĂ©dium (gouache, acrylique, encre, pastel, aquarelle), une approche picturale du dessin.

Salle 8 | Histoire et mémoire
Cette salle se focalise sur les Ă©vĂ©nements tragiques du 20e siĂšcle, tels que la PremiĂšre et la Seconde Guerre mondiale, l’instauration du rĂ©gime islamique en Iran ou le drame du peuple palestinien. En effet, l’accent est mis ici sur des oeuvres relevant du tĂ©moignage mĂ©moriel, l’artiste Ă©voquant sa propre participation aux Ă©vĂ©nements Ă©voquĂ©s, ou leur traversĂ©e par sa famille, par un proche. Seront ainsi confrontĂ©es les planches de Spiegelman, Nakazawa et Guibert sur 1939-1945, parallĂšlement au travail d’historien menĂ© par Jacques Tardi dans plusieurs de ses albums.

Salle 9 | Littérature
La « littĂ©rature en estampes », ainsi que l’appelait Rodolphe Töpffer dans les annĂ©es 1830, n’a pas mis longtemps Ă  se confronter aux grandes oeuvres de la littĂ©rature Ă©crite. Des dessinateurs comme l’Italien Dino Battaglia ou l’Argentin Alberto Breccia ont signĂ© de mĂ©morables adaptations. Certaines transpositions dessinĂ©es jouent la carte de la fidĂ©litĂ© au texte, mettant des images sur une trame narrative inchangĂ©e. Mais quand Posy Simmonds relit Madame Bovary ou Winshluss Pinocchio, il s’agit bel et bien d’une appropriation personnelle, libre et ironique.

Salle 10 | Anticipation
La bande dessinĂ©e donne Ă©galement corps Ă  des univers imaginaires, oĂč la science-fiction prospĂšre. L’anticipation sur les progrĂšs de la science, l’exploration de mondes inconnus, le rĂȘve d’une humanitĂ© augmentĂ©e, les craintes inspirĂ©es par les nouvelles technologies et par l’épuisement de notre planĂšte sont autant d’élĂ©ments qui ont nourri des Ɠuvres spectaculaires. De la robotique au voyage dans le temps, la bande dessinĂ©e explore tous les futurs possibles, inventant au passage sa propre mythologie, celle des super-hĂ©ros.

Salle 11 | Villes
La bande dessinĂ©e se nourrit de l’imaginaire des villes, au besoin invente ses propres mĂ©tropoles fantasmagoriques, telles la New York-sur-Loire de Nicolas de CrĂ©cy ou les CitĂ©s obscures de Schuiten et Peeters. Ruines, cathĂ©drales, labyrinthes servent de dĂ©cors Ă  mille intrigues nimbĂ©es de mystĂšre ou de fantastique. Au centre de la salle, Dominion, du Canadien Seth, reproduit sous forme de maquette le village de l’Ontario oĂč sont situĂ©es plusieurs de ses histoires.

Salle 12 | Géométrie
La page de bande dessinĂ©e, divisĂ©e en bandes, et l’architecture d’un immeuble, divisĂ©e en Ă©tages, prĂ©sentent une analogie structurelle dont nombre de dessinateurs ont tirĂ© parti. Dans le prolongement de la salle prĂ©cĂ©dente, on verra ici, Ă  travers des oeuvres qui se distinguent par leur formalisme gĂ©omĂ©trique, comment les dessinateurs ont pensĂ© en termes architectoniques la configuration de leurs pages. En exhaussant le « squelette » de la bande dessinĂ©e, les crĂ©ateurs les plus audacieux ont poussĂ© le neuviĂšme art dans une direction inattendue, aux confins de l’abstraction.




Les autrices et auteurs présentés :
Shin’ichi Abe, Zeina Abirached, Neal Adams, Charlie Adlard, Fujio Akatsuka, David B., PĂ©nĂ©lope Bagieu, Alex Barbier, Dino Battaglia, Edmond Baudoin, Alison Bechdel, Enki Bilal, Christophe Blain, StĂ©phane Blanquet, Blutch, Émile Bravo, Alberto Breccia, Claire BretĂ©cher, Nina Bunjevac, Charles Burns, John Buscema, Florence Cestac, Olivia Clavel, Nicole Claveloux, Daniel Clowes, Gene Colan, Didier ComĂšs, Guido Crepax, Robert Crumb, RĂ©becca Dautremer, Étienne Davodeau, Nicolas de CrĂ©cy, Ludovic Debeurme, Nicolas Devil, Julie Doucet, Philippe Druillet, Will Eisner, Brecht Evens, F’Murr, Marion Fayolle, Emil Ferris, Anke Feuchtenberger, Jean-Claude Forest, AndrĂ© Franquin, Fred, Fujiko Fujio, GĂ©bĂ©, Jochen Gerner, Dave Gibbons, Dominique Goblet, Gotlib, Emmanuel Guibert, Joanna Hellgren, HergĂ©, Hideshi Hino, Benito Jacovitti, Camille Jourdy, AndrĂ© Juillard, Gil Kane, Susumu Katsumata, Killoffer, Jack Kirby, Aline Kominsky-Crumb, Harvey Kurtzman, Loustal, Ulli Lust, Luz, Jay Lynch, Suehiro Maruo, Marc-Antoine Mathieu, Lorenzo Mattotti, Richard McGuire, Catherine Meurisse, Fanny MichaĂ«lis, Mike Mignola, Frank Miller, Keizo Miyanishi, Shigeru Mizuki, Moebius, Chantal Montellier, Morris, JosĂ© Muñoz, Keiji Nakazawa, Fabrice Neaud, Thomas Ott, Martin Panchaud, Gary Panter, Frederik Peeters, Kiki Picasso, Loulou Picasso, Georges Pichard, Hugo Pratt, David Prudhomme, Pascal RabatĂ©, Reiser, Anouk Ricard, Joe Sacco, Marjane Satrapi, Riad Sattouf, François Schuiten, Charles M. Schulz, Seth, Marie Severin, Joann Sfar, Gilbert Shelton, Posy Simmonds, Anna Sommer, Art Spiegelman, Yu Takita, Go Tanabe, Jirō Taniguchi, Jacques Tardi, Yoshihiro Tatsumi, Osamu Tezuka, Lewis Trondheim, Kuniko Tsurita, Albert Uderzo, Kazuo Umezu, Bernard Vidal, Chris Ware, Bill Watterson, Willem, S. Clay Wilson, Winshluss, Georges Wolinski, Bernie Wrightson, Yūichi Yokoyama, Zep.




L’exposition
Bande dessinĂ©e, 1964-2024 est prĂ©sentĂ©e dans le cadre de la programmation La BD Ă  tous les Ă©tages du 29 mai au 4 novembre 2024 – Galerie 2, MusĂ©e, BibliothĂšque publique d’information, Galerie des enfants, niveau -1

CĂ©lĂ©bration exceptionnelle du 9e art, en partenariat avec le Fonds HĂ©lĂšne & Édouard Leclerc, l’évĂ©nement « La BD Ă  tous les Ă©tages » explore cette expression artistique dans toute sa diversitĂ©, se dĂ©ployant dans tous les espaces du Centre Pompidou. Avec des expositions emblĂ©matiques telles que « Bande dessinĂ©e et vie quotidienne » dĂšs 1977, « HĂ©ros de papier, les rĂ©cits complets des annĂ©es 50 » en 1988 ou encore « HergĂ© » en 2006, le Centre Pompidou a Ă©tĂ© l’une des institutions pionniĂšres dans la reconnaissance de la bande dessinĂ©e en tant qu’art majeur. FidĂšle Ă  cet hĂ©ritage d’innovation et de partage de la diversitĂ© artistique, « La BD Ă  tous les Ă©tages » offre une immersion complĂšte dans les multiples univers du genre.

VĂ©ritable traversĂ©e de l’histoire moderne et contemporaine du mĂ©dium, l’exposition « Bande dessinĂ©e, 1964 – 2024 », prĂ©sentĂ©e au niveau 6, met en dialogue pour la premiĂšre fois en France ses trois principaux foyers d’expression – la crĂ©ation europĂ©enne, les mangas asiatiques et les comics amĂ©ricains. En douze thĂ©matiques et par un jeu d’échos inattendus entre les auteurs, elle convoque les imaginaires de la bande dessinĂ©e, les Ă©motions qu’elle suscite, ainsi que la diversitĂ© des techniques employĂ©es.

Au coeur du MusĂ©e, un niveau plus bas, six monographies de maĂźtres historiques de la bande dessinĂ©e, Edmond-François Calvo, Will Eisner, HergĂ©, George Herriman, Winsor McCay et Geo McManus, sont exposĂ©es en rĂ©sonance avec le parcours permanent de la collection moderne (1900-1960). En paralle le, dans plusieurs salles et traverses, des auteurs contemporains – Blutch, Dominique Goblet, Catherine Meurisse ou encore Chris Ware – exposent des planches en dialogue avec des chefs-d’oeuvre de la collection signĂ©s RenĂ© Magritte, Mark Rothko, Francis Picabia ou Theo Van Doesburg.

Au niveau 2, c’est Corto Maltese, le hĂ©ros emblĂ©matique d’Hugo Pratt, qui investit les espaces de la BibliothĂšque publique d’information (Bpi) avec une exposition explorant la dimension romanesque des albums de la sĂ©rie. Le rĂ©cit de ses pĂ©rĂ©grinations est parsemĂ© de rĂ©fĂ©rences et de citations littĂ©raires qui viennent donner une dimension sensible Ă  cette odyssĂ©e.

L’exposition « Corto Maltese, une vie romanesque » s’inscrit dans une riche histoire de la Bpi avec la bande dessinĂ©e. La bibliothĂšque programme depuis de nombreuses annĂ©es des rencontres et des expositions autour de l’oeuvre dessinĂ©e de grands artistes : « Claire BretĂ©cher » (2015), « Gaston, au-delĂ  de Lagaffe » (2016), « Riad Sattouf, l’écriture dessinĂ©e » (2019), « Catherine Meurisse, la vie en dessin » (2020), « Chris Ware » (2022) ou encore « Posy Simmonds, dessiner la littĂ©rature » visible jusqu’au 1er avril 2024.

Pour le jeune public, l’autrice et illustratrice Marion Fayolle transforme la Galerie des enfants en installation immersive autour du thĂšme du campement nomade. Chacune des « tentestĂȘtes » de son exposition-atelier « Tenir tĂȘte », imaginĂ©e en Ă©cho Ă  son travail graphique, abrite des moments de partage, de dĂ©couverte et d’étonnement.

L’exploration des mondes de la bande dessinĂ©e ne serait pas complĂšte sans une invitation Ă  dĂ©couvrir ses formes les plus contemporaines, aventureuses et expĂ©rimentales. La revue Lagon, vĂ©ritable laboratoire dĂ©diĂ© depuis 2014 aux autrices et auteurs Ă©mergents, s’installe dans les espaces du niveau -1 avec l’exposition « Revue Lagon, le chemin de terre ». Elle prĂ©sente les pages d’une revue idĂ©ale, composĂ©e de diffĂ©rents types de sources et d’impressions.

Enfin, une programmation vivante « La BD hors des cases », enrichit et complĂšte l’évĂ©nement en proposant six week-ends de discussions, concerts, performances et ateliers du 29 mai au 7 juillet. Au fil de ces week-ends, le public est invitĂ© Ă  une soirĂ©e mĂȘlant musique et dessin en partenariat avec le Festival international de la bande dessinĂ©e d’AngoulĂȘme, Ă  assister Ă  l’enregistrement d’émissions de France culture consacrĂ©es Ă  la BD, en compagnie d’invitĂ©s exceptionnels, dans le studio dĂ©localisĂ© pour l’occasion, Ă  des rencontres et confĂ©rences dans les espaces de l’exposition de la revue Lagon, tissant des liens entre la bande dessinĂ©e et d’autres pratiques artistiques, et Ă  se plonger dans l’univers Marvel, avant de participer, en clĂŽture, Ă  l’esquisse d’un portrait actuel du manga.

En cette pĂ©riode oĂč un large public, multiculturel et curieux, converge Ă  Paris pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, « La BD Ă  tous les Ă©tages » invite au rassemblement autour de cet art populaire et ambitieux. GrĂące Ă  une programmation joyeuse et foisonnante, chacune et chacun, amateur ou passionnĂ©, est plongĂ© dans l’univers d’émerveillement de la bande dessinĂ©e.

L’évĂ©nement « La BD Ă  tous les Ă©tages » se poursuit Ă©galement sur les rĂ©seaux sociaux ! Le Centre Pompidou passe commande Ă  Livio Bernardo, Cyrielle Evrard, SalomĂ© Lahoche, Lisa Mandel, Blanche Sabbah d’un strip ayant pour sujet l’établissement. Ils seront publiĂ©s sur le compte Instagram du Centre Pompidou pendant toute la durĂ©e de l’évĂ©nement, Ă  raison d’un par mois.