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🔊 “Artavazd Pelechian” La nature, les saisons : deux films d’un cineaste lĂ©gendaire, Ă  la Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, du 24 octobre 2020 au 7 mars 2021 (prolongĂ©e jusqu’au 30 mai 2021)

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“Artavazd Pelechian” La nature, Les saisons : deux films d’un cineaste lĂ©gendaire

Ă  la Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris

du 24 octobre 2020 au 7 mars 2021 (prolongĂ©e jusqu’au 30 mai 2021)

Fondation Cartier pour l’art contemporain

PODCAST - Interview de Thomas Delamarre, conservateur à la Fondation Cartier pour l'art contemporain et co-commissaire de l’exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 22 octobre 2020, durée 11’47. © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de Thomas Delamarre, conservateur Ă  la Fondation Cartier pour l’art contemporain et co-commissaire de l’exposition,

par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 22 octobre 2020, durée 11’47, © FranceFineArt.


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Artavazd Pelechian
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© Anne-Frédérique Fer, présentation presse (les photographies des films sont interdits), le 22 octobre 2020.

Artavazd Pelechian, La Nature, 2020 - Image extraite du film. © DR.
Artavazd Pelechian, La Nature, 2020 – Image extraite du film. © DR.
Artavazd Pelechian, La Nature, 2020 - Image extraite du film. © DR.
Artavazd Pelechian, La Nature, 2020 – Image extraite du film. © DR.
Artavazd Pelechian, La Nature, 2020 - Image extraite du film. © DR.
Artavazd Pelechian, La Nature, 2020 – Image extraite du film. © DR.
Artavazd Pelechian, La Nature, 2020 - Image extraite du film. © DR.
Artavazd Pelechian, La Nature, 2020 – Image extraite du film. © DR.
Artavazd Pelechian, Les Saisons (29 mn), ode au monde paysan (1972-1975).
Artavazd Pelechian, Les Saisons (29 mn), ode au monde paysan, (1972-1975).
Artavazd Pelechian, Les Saisons (29 mn), ode au monde paysan (1972-1975).
Artavazd Pelechian, Les Saisons (29 mn), ode au monde paysan, (1972-1975).
Artavazd Pelechian, Les Saisons (29 mn), ode au monde paysan (1972-1975).
Artavazd Pelechian, Les Saisons (29 mn), ode au monde paysan, (1972-1975).
Artavazd Pelechian, Les Saisons (29 mn), ode au monde paysan (1972-1975).
Artavazd Pelechian, Les Saisons (29 mn), ode au monde paysan, (1972-1975).

Extrait du communiquĂ© de presse :


Commissaires de l’exposition : HervĂ© Chandès et Thomas Delamarre, assistĂ©s de Sidney GĂ©rard



La Fondation Cartier pour l’art contemporain est heureuse d’annoncer la présentation en première mondiale de La Nature, le nouveau film du légendaire cinéaste Artavazd Pelechian, fruit d’une commande passée en 2005 par la Fondation Cartier et le ZKM Filminstitut (*). Ce film est l’aboutissement de quinze années de travail d’un réalisateur à la filmographie aussi rare que célébrée.


L’exposition propose un dialogue inédit entre La Nature (1h02 mn), son premier film depuis 27 ans, et une oeuvre historique du réalisateur, Les Saisons (29 mn), ode au monde paysan (1972-1975). Elle permet de mettre en lumière cet artiste majeur du septième art, encore trop méconnu du grand public, et de rendre justice à une oeuvre lyrique aux accents parfois prophétiques.


La Fondation Cartier poursuit ainsi sa collaboration de longue date avec le cinéaste. Depuis près de vingt ans, elle a développé une profonde complicité avec Artavazd Pelechian dont elle a célébré l’oeuvre à de multiples reprises. Ses films ont notamment été présentés à l’occasion des expositions Un Art populaire (2001), Ce qui arrive (2002), Les Habitants, pour le trentième anniversaire de la Fondation Cartier (2014), ainsi que lors d’expositions de la collection de la Fondation Cartier à Buenos Aires (2017), Shanghai (2018) et prochainement à la Triennale de Milan (avril-septembre 2021).


Né en Arménie, Artavazd Pelechian a créé l’essentiel de son oeuvre à Moscou entre 1964 et 1993. Pendant près de trente années, au coeur du système soviétique, il réalise neuf films, courts ou moyens métrages à la facture unique, presque exclusivement en noir et blanc, constitués d’images documentaires. Archives ou prises de vues réelles tournées par le cinéaste, ces images sont retravaillées (ralenties, recadrées, inversées) et montées ensemble pour aboutir à de véritables poèmes visuels qui échappent à la distinction classique entre fiction et documentaire. Prenant appui sur des thèmes universels, tels que la naissance, l’exil, ou la vie animale, chacun de ses films témoigne de la croyance d’Artavazd Pelechian en un langage propre au cinéma. Son écriture, qui se passe de toute narration, associe subtilement, et en leur accordant la même importance, l’image et la bande sonore. Ainsi qu’il l’explique en 1992 à Jean-Luc Godard : « Je cherche un montage qui créerait autour de lui un champ magnétique émotionnel. » (**)


Cinéma de l’émotion, sans dialogue, sans acteur et sans histoire, son oeuvre emporte le spectateur par son lyrisme envoûtant et pose un regard tranchant, et néanmoins plein d’empathie, sur la condition humaine. Découvert avec saisissement en Occident au début des années 80 par le critique de cinéma Serge Daney d’abord, puis par Jean-Luc Godard, le cinéaste trouve dès lors sa place parmi les grandes figures du cinéma mondial. A propos de cette découverte, Serge Daney écrit alors : « J’ai soudain le sentiment (agréable) de me trouver face à un chaînon manquant de la véritable histoire du cinéma. » (***)


Alors que l’on a longtemps cru sa filmographie achevée avec la réalisation du film La Vie en 1993, Artavazd Pelechian revient aujourd’hui avec un nouveau film, sobrement intitulé La Nature, à travers lequel il observe une nouvelle fois la précaire cohabitation des communautés humaines avec leur environnement, un thème central dans son oeuvre. Glanées sur internet, la plupart des images qui constituent ce film sont des témoignages fragiles tournés avec des moyens amateurs au coeur de la nature et de ses secousses, qui régulièrement bouleversent ces communautés. Éruptions volcaniques, tremblements de terre, tsunamis constituent ainsi la trame visuelle du film et sont mis en regard d’images de paysages naturels grandioses. Véritable élégie visuelle, le film dresse le constat sans appel de la supériorité de la nature, force implacable capable de surpasser toute ambition humaine. Le cinéaste semble ainsi nous rappeler que l’espèce humaine ne sortira pas victorieuse du désordre écologique qu’elle a créé.


Pour dialoguer avec ce film-événement, la Fondation Cartier propose la redécouverte de l’un des joyaux de la filmographie d’Artavazd Pelechian : Les Saisons, datant de 1975. Il met en scène une communauté de paysans arméniens et témoigne du rapport humble qu’ils entretiennent avec l’environnement naturel au sein duquel ils vivent et travaillent. Au fil des saisons, on observe ces agriculteurs et bergers prendre soin de leurs champs et de leurs troupeaux, et faire littéralement corps avec le paysage. L’approche musicale du montage cinématographique chez Artavazd Pelechian atteint avec ce film des sommets d’intensité. Le lien symbiotique qui semble unir ces paysans à leur environnement offre un contrepoint saisissant aux visions de fin du monde du film La Nature.


Ainsi réunies, ces deux oeuvres essentielles engagent un dialogue qui résonne profondément avec les enjeux du présent. Complétée par une salle consacrée à la vie et à l’oeuvre du cinéaste, enrichie d’images et de documents d’archives, l’exposition dresse un portrait unique de ce cinéaste dont la filmographie occupe une place à part dans l’histoire du cinéma.




(*) Zentrum fĂĽr kunst und medien (Centre d’art et de technologie des mĂ©dias), Karslruhe (Allemagne).

(**) « Un langage d’avant Babel », conversation entre Artavazd Pelechian et Jean-Luc Godard, propos recueillis par Jean-Michel Frodon, Le Monde, Ă©dition du 2 avril 1992.

(***) Serge Daney, Libération, édition du 11 août 1983.




La Nature (2020) est une coproduction de la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Paris et du ZKM à Karlsruhe, avec le soutien de la Folks Arts Hub Foundation à Erevan.