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🔊 “Martin Barré” au Centre Pompidou, Paris, du 14 octobre 2020 au 4 janvier 2021 (prolongée jusqu’au 5 avril 2021)

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“Martin Barré” 

au Centre Pompidou, Paris

du 14 octobre 2020 au 4 janvier 2021 (prolongée jusqu’au 5 avril 2021)

Centre Pompidou

PODCAST - Interview de Michel Gauthier, conservateur au Musée national d’art moderne, collections contemporaines, et commissaire de l'exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 13 octobre 2020, durée 14’08. © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de Michel Gauthier, conservateur au MusĂ©e national d’art moderne, collections contemporaines, et commissaire de l’exposition,

par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 13 octobre 2020, durĂ©e 14’08, © FranceFineArt.


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© Anne-Frédérique Fer, présentation presse, le 13 octobre 2020.

Martin Barré, 75-76-D-157x145, 1975-1976. Acrylique sur toile, 157 x 145 cm. Collection privée, Paris. Courtesy Matthew Marks Gallery, New York. © Martin Barré, Adagp, Paris 2020. Photo : Ron Amstutz.
Martin BarrĂ©, 75-76-D-157×145, 1975-1976. Acrylique sur toile, 157 x 145 cm. Collection privĂ©e, Paris. Courtesy Matthew Marks Gallery, New York. © Martin BarrĂ©, Adagp, Paris 2020. Photo : Ron Amstutz.
Martin Barré, 62-F, 1962. Huile sur toile, 96 x 88 cm. Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Courtesy Archives Martin Barré, Paris. © Martin Barré, Adagp, Paris 2020.
Martin Barré, 62-F, 1962. Huile sur toile, 96 x 88 cm. Fondation Gandur pour l’Art, Genève. Courtesy Archives Martin Barré, Paris. © Martin Barré, Adagp, Paris 2020.

Extrait du communiquĂ© de presse :


Commissaire ;

Michel Gauthier, conservateur au Musée national d’art moderne, collections contemporaines

assisté de Rita Cusimano, attachée de conservation au Musée national d’art moderne.



Considéré comme l’un des peintres abstraits les plus importants de la seconde moitié du 20e siècle, Martin Barré (1924-1993) fait l’objet d’une rétrospective-événement au Centre Pompidou. Cette exposition fait suite à celles consacrées aux artistes abstraits Pierre Soulages, Simon Hantaï, Jesus Rafaël Soto, François Morellet ou, dernièrement, Ellsworth Kelly.

L’oeuvre de Martin Barré, radicale, est l’une des plus ambitieuses de son temps. La dernière grande exposition parisienne consacrée au peintre (1924-1993) fut celle du Jeu de Paume en 1993, essentiellement orientée sur sa production des années 1980. Elle faisait suite aux expositions des musées de Nantes, sa ville natale, en 1989, et du Musée d’art moderne de la ville de Paris en 1979.

L’exposition — qui rassemble 66 peintures allant de 1955 à 1992, dont douze sur la vingtaine de toiles figurant dans la collection du Centre Pompidou — présente les grandes séquences de l’oeuvre et leur logique propre.

Parallèlement, l’oeuvre L’Indissociable (1977-78), constituée de quatorze toiles, est montrée dans les espaces des collections, au niveau 4 du Musée.

Elle n’a été exposée qu’une seule fois, en 1979, lors de l’exposition au Musée d’art

moderne de la ville de Paris.

À partir du milieu des années 1950, Martin Barré inaugure la voie d’une abstraction singulière qui n’est ni informelle, ni géométrique. Sa peinture est vite remarquée comme l’une des plus ambitieuses du moment en cherchant davantage à révéler l’espace qu’à produire des formes. Dès 1958, le Guggenheim Museum le fait entrer dans sa collection. À cette fin, dès 1960, il fait de la ligne l’élément central de son langage. Tout d’abord tracée directement au tube sur la toile, puis à la bombe aérosol à partir de 1963 et jusqu’en 1967, la ligne possède une double vertu. Bien mieux qu’une forme, elle renvoie au geste qui l’a produite, qu’il s’agisse du mouvement de l’artiste ou de la force plus ou moins grande avec laquelle la peinture sort du tube ou de la bombe. À la différence d’une forme, la ligne n’occupe pas la surface du tableau, mais la transforme en espace sous l’effet de la trajectoire qu’elle y dessine.

Après une interruption de quatre ans, occupée par un « épisode photo-conceptuel », Martin Barré reprend la peinture en 1972. Jusqu’en 1977, il réalise cinq séries avec lesquelles s’inverse la veine réductionniste des années 1960.

Dans les années 1980, la figure, qu’avait éliminée la prédominance de la ligne durant les années 1960 et qui n’était qu’un effet collatéral du système dans les séries des années 1970, revient au premier plan. Avec la figure, c’est aussi la couleur qui s’affirme, et tout d’abord dans la série 80-81 aux subtiles couleurs pompéiennes, puis dans les ultimes séries, où sur des blancs très légèrement colorés, la figure et la couleur s’identifient l’une à l’autre. Durant cette période, la peinture de Martin Barré emprunte les voies de l’abstraction géométrique et réinstaure le traditionnel rapport figure/fond, qu’elle s’était efforcée de déjouer depuis toujours, sans toutefois engendrer une illusion de profondeur du champ pictural. Ces peintures s’offrent à une saisie immédiate et proposent une pure expérience de la beauté.

Le catalogue de l’exposition est réalisé en partenariat avec le Mamco de Genève qui, en octobre 2019, a organisé une importante rétrospective Martin Barré.

Parcours de l’exposition

La rétrospective « Martin Barré » présente l’oeuvre de l’un des peintres abstraits les plus importants de la seconde moitié du 20e siècle. Le propos de l’exposition, qui rassemble soixante-six peintures allant de 1955 à 1992, est de présenter les grandes séquences de l’oeuvre en en dégageant la logique.

Un préambule montre six toiles des années de la seconde moitié des années 1950 qui témoignent de la façon dont Barré rompt avec le post-cubisme d’une certaine abstraction française de l’époque et comment il inaugure une voie singulière, ni lyrique, ni géométrique. Ces toiles permettent de mesurer la progressive dissolution des formes au profit de la ligne, à travers une peinture qui ambitionne davantage de révéler l’espace que de produire des formes.

Les vingt-sept toiles de la section suivante, « Une ligne radicale 1960-1967 » s’attachent à ce moment de la production de l’artiste pendant lequel la ligne est devenue le seul élément de son langage. Tout d’abord tracée directement au tube sur la toile, puis à la bombe aérosol à partir de 1963 et jusqu’en 1967, la ligne possède une double vertu. Bien mieux qu’une forme, elle renvoie au geste qui l’a produite, qu’il s’agisse du mouvement de l’artiste ou de la force plus ou moins grande avec laquelle la peinture sort du tube ou de la bombe. À la différence d’une forme, la ligne n’occupe pas un espace, mais le fait naître sous l’effet de la trajectoire qu’elle y dessine. Quinze peintures à la bombe aérosol sont ici rassemblées pour témoigner de ce moment mythique de l’oeuvre d’un Barré, saisi par la tentation du degré zéro. Après la série des Flèches, l’artiste arrête d’ailleurs la peinture pendant quatre années.

Suit une section, « Le système en question 1972-1977 », consacrée aux cinq séries que le peintre réalise après avoir repris la peinture en 1972. Les seize toiles exposées donnent à voir que la veine réductionniste des années 1960 s’est inversée. Toutes les séries sont en effet élaborées selon la même méthode :

1. Sur un fond blanc, traçage en oblique d’un fragment de grille

2. Hachurage (ou marquage par un autre moyen) de toutes les cases ou de certaines d’entre elles

3. Passage d’un voile plus ou moins blanc. Et la séquence peut recommencer plusieurs fois, la grille changeant ou non de position, les hachures remplissant d’autres cases ou les mêmes, et dans ce cas avec une orientation identique ou différente, avant le passage d’un nouveau voile. Un système s’exhibe (lignes, continues ou en pointillé, tirets, transparence des voiles). Pourtant, en dépit de sa révélation, tout effet de maîtrise est déjoué. Le travail se fait sériel non pour avérer la puissance du système mais afin de pointer sa démesure, l’impossible achèvement du programme qu’il ouvre. Dans cette section est notamment présentée la toile ayant servi de prétexte à la pièce de Yasmina Reza Art. O

La dernière section de l’exposition, « Figure, couleur, place 1979-1992 » réunit dix-sept tableaux. Avec eux, la figure revient progressivement au premier plan. C’est aussi la couleur qui s’affirme, et tout d’abord dans la série 80-81 aux subtiles couleurs pompéiennes, puis dans les ultimes séries, où sur des blancs très légèrement colorés, la figure et la couleur s’identifient l’une à l’autre. Durant cette période, l’abstraction de Barré emprunte les voies de la géométrie et réinstaure le traditionnel rapport figure/fond, qu’elle s’était efforcée de déjouer depuis toujours, sans toutefois engendrer une illusion de profondeur du champ pictural. La visée critique de ces toiles reste cependant la même que celle des séries de la décennie précédente. Dans le jeu réglé de la figure, de la couleur et de la place, se joue une tension entre le système, le code, et l’épiphanie de la toile singulière.

Parallèlement à l’exposition en Galerie 3, le Musée consacre dans son parcours (niveau 4, salle 34) une salle à une oeuvre hors normes de Martin Barré : les quatorze toiles de L’Indissociable, 1977-1978. La présentation de cet immense polyptique, jamais exposé depuis 1979, constitue un événement.