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🔊 “Josef Koudelka” Ruines, à la BnF François Mitterrand, Paris, du 15 septembre au 16 décembre 2020

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“Josef Koudelka” Ruines

à la BnF François Mitterrand, Paris

du 15 septembre au 16 décembre 2020

BnF

PODCAST - Interview de Héloïse Conesa, conservatrice pour la photographie contemporaine
au département des Estampes et de la photographie de la BnF et co-commissaire de l'exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 14 septembre 2020, durée 10'26. © FranceFineArt.

PODCAST –  Interview de HĂ©loĂŻse Conesa, conservatrice pour la photographie contemporaine au dĂ©partement des Estampes et de la photographie de la BnF et co-commissaire de l’exposition,

par Anne-FrĂ©dĂ©rique Fer, Ă  Paris, le 14 septembre 2020, durĂ©e 10’26, © FranceFineArt.


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Josef Koudelka. Ruines
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© Anne-Frédérique Fer, vernissage presse, le 14 septembre 2020.

Josef Koudelka, Apollonia, Libye, 2007. © Josef Koudelka / Magnum Photos // Interview de Héloïse Conesa, conservatrice pour la photographie contemporaine
au département des Estampes et de la photographie de la BnF et co-commissaire de l'exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 14 septembre 2020, durée 10'26. © FranceFineArt.
Josef Koudelka, Apollonia, Libye, 2007. © Josef Koudelka / Magnum Photos.

Extrait du communiquĂ© de presse :



Commissariat :
Héloïse Conésa, conservatrice au département des Estampes et de la photographie, BnF
Bernard Latarjet, administrateur culturel

Pendant près de trente ans, Josef Koudelka a sillonné environ 200 sites archéologiques du pourtour méditerranéen, dont il a tiré des centaines de photographies panoramiques en noir et blanc. De ce projet singulier, la Bibliothèque nationale de France présente 110 tirages exceptionnels : un ensemble inédit intitulé Ruines, qui révèle toute la force et la beauté du lexique visuel de Koudelka. La BnF met ainsi à l’honneur l’un des derniers grands maîtres de la photographie moderne, un photographe à l’oeuvre monumentale, qu’Henri Cartier-Bresson considérait comme son « frère » en photographie et dont il avait décelé l’ « oeil de peintre ».

Cette exposition est accompagnée d’un don exceptionnel consenti par le photographe au département des Estampes et de la photographie de la BnF de près de 170 tirages issus de cette même série.

« Les Grecs et les Romains ont été les plus grands paysagistes de l’Histoire et dès lors, pour moi, photographier le paysage, c’était donner à voir cette admirable science de l’espace, de la lumière et des formes. J’ai trouvé ce qui m’est désormais le plus précieux, le mariage de la beauté et du temps. » Josef Koudelka, extrait de Rencontre, texte de Bernard Latarjet dans le catalogue de l’exposition Ruines coédition : Xavier Barral et BnF Éditions.

 

Josef Koudelka, Temple d’Apollon, Delphes, Grèce, 1991. © Josef Koudelka / Magnum Photos. // Interview de Héloïse Conesa, conservatrice pour la photographie contemporaine
au département des Estampes et de la photographie de la BnF et co-commissaire de l'exposition, par Anne-Frédérique Fer, à Paris, le 14 septembre 2020, durée 10'26. © FranceFineArt.
Josef Koudelka, Temple d’Apollon, Delphes, Grèce, 1991. © Josef Koudelka / Magnum Photos.



Une oeuvre emblématique

Projet sans Ă©quivalent dans l’histoire de la photographie, la sĂ©rie Ruines est le rĂ©sultat d’un travail personnel de trente annĂ©es durant lesquelles Josef Koudelka a parcouru 20 pays du pourtour mĂ©diterranĂ©en pour photographier les ruines de tous les hauts lieux de la culture grecque et latine, berceaux de notre civilisation. Si certaines images ont pu ĂŞtre exposĂ©es et publiĂ©es auparavant –Periplanissis (1997), Chaos (1999), Rome, théâtre du temps (2003), Vestiges (2013) – la sĂ©rie Ruines forme un ensemble de 110 tirages qui n’a jamais Ă©tĂ© montrĂ©. De la France Ă  la Syrie, en passant par le Maroc, la Sicile, la Grèce ou la Turquie, ce sont 110 photographies panoramiques en noir et blanc qui livrent le regard de Josef Koudelka sur la beautĂ© chaotique des ruines, vestiges de monuments transformĂ©s par le temps, la nature, la main de l’homme et les dĂ©sastres de l’Histoire.


Le panorama : un certain regard et une signature

Au fil du temps, le panorama est devenu la signature des paysages de Josef Koudelka. Il offre le moyen de se projeter en imagination sur les lieux mêmes qui sont représentés pour rejouer l’expérience du paysage et inviter le spectateur au voyage. Mais par l’usage singulier qu’en fait le photographe, le panorama, fragmentaire et bouleversé, est aussi à même de restituer l’image ambivalente de la ruine. Ces images à fleur de sol, en plongée ou en contre plongée, guident le spectateur sur des sites maintes fois reproduits et réfutent l’impression de déjà vu par le regard inédit du photographe. Alternance de vues lointaines et de gros plans, de fragments, de jeux d’ombres et d’étagement des plans, les photographies de Josef Koudelka témoignent d’une vision subjective et éclatée du paysage antique, qui pose la série Ruines comme une vaste allégorie du monde.


« Le mariage de la beauté et du temps »

Josef Koudelka ne souhaite pas immortaliser les ruines antiques, les figer dans une vision romantique mais bien au contraire revenir encore et toujours sur les mêmes lieux pour en enregistrer les évolutions liées au passage destructeur du temps et des hommes, de la nature qui reprend ses droits. Chez le photographe, l’art et plus précisément la beauté, réaffirment leur présence au coeur de ce qui fait et défait le monde. Pour lui, la répétition en tant que méthode et non en tant que motif est aussi justement ce qui lui permet d’atteindre la bonne photographie, ce qu’il nomme son « maximum » : répéter les mêmes gestes en accueillant à chaque fois une différence qui inscrit son oeuvre non dans le passé mais dans un devenir. Dans les photographies de Josef Koudelka, la somptuosité des levers et des couchers de soleil qui embrasent les pavements, les colonnes, les sculptures des bas-reliefs soulignent avec justesse la merveilleuse géométrie des sites. Le choix du cadre étiré complexifie la composition et confère aux ruines un caractère grandiose. Cette oeuvre, digne d’un Sisyphe, est servie par toute une grammaire visuelle faite de vues basculées, fragmentées, de panoramas sans horizons, sublimés par un noir et blanc puissant qui révèle les jeux d’ombre et de lumière.


HĂ©ritage et destruction

Ces paysages sont une ode aux ruines de la Mare Nostrum et nous interpellent sur la nĂ©cessitĂ© de sauvegarder l’hĂ©ritage de cette civilisation – dont certaines des traces photographiĂ©es par Josef Koudelka ont aujourd’hui disparu, dĂ©truites par les guerres et le terrorisme, comme Ă  Palmyre. Le photographe valorise ainsi un territoire, aux origines de nos cultures d’Europe, riche des circulations qui l’ont façonnĂ© et des archipels qui le peuplent. Ce qui anime ici Koudelka comme dans l’ensemble de ses travaux antĂ©rieurs, c’est la recherche de la beautĂ©, une beautĂ© qui peut se nicher au coeur de la destruction mais qui, Ă  l’instar de celle des ruines antiques, rĂ©siste.